Le principe de signalisation permet de diminuer la charge extrinsèque de votre dispositif pédagogique et peut se résumer ainsi : Mettre en évidence les éléments essentiels du contenu proposé.
Pourquoi ? Les ressources cognitives de l’être humain, et notamment ses capacités attentionnelles, sont limitées ! En mettant en évidence les éléments essentiels, vous guidez l’orientation de l’attention sur les éléments les plus pertinents de votre dispositif.
Concernant la méthode en elle-même, libre à vous de faire preuve d’imagination. De nombreux outils existent aujourd’hui afin de concevoir des dispositifs toujours plus innovants pour mettre en valeur le contenu (cf article outils : https://sydologie.com/2018/01/outils-en-pagaille/). Voici cependant une liste de méthodes qui ont montré leurs preuves expérimentalement.
Pour du texte :
– Mettre en valeur le texte écrit par l’utilisation de gras, du soulignement, des tailles de police ou bien la répétition des éléments (ou bien la répétition des éléments !).
– Si le texte est narré vous pouvez jouer sur l’intonation de la voix, la prosodie et des expressions telles que : « ce point est important » ou même faire preuve d’humour (avec modération !).
Pour les images :
– Utiliser des couleurs différentes et contrastées.
– Utiliser des gestes de pointage si vous utilisez un agent pédagogique ou si vous présentez le contenu vous-même.
– Utiliser des flèches pour désigner des éléments.
– Griser le contenu externe.
– Faire clignoter les éléments pertinents.
Ce principe fonctionne d’autant plus lorsque vous êtes contraint de mettre beaucoup d’informations dans votre dispositif (donc, lorsque le principe de cohérence ne peut être respecté). Bien entendu, ce principe est à utiliser avec modération au risque de perdre l’effet escompté. Inutile de surligner tous les éléments du paragraphe !
Bon d’accord, mais à quoi cela sert-il ? Je l’utilise depuis longtemps en fait, je n’avais pas besoin d’un article pour m’en parler ! Ils sont gonflés chez Sydo ! A mon avis, il peut être intéressant de se repositionner par rapport à cette question et à ce qu’elle implique.
On a tendance à utiliser le principe de signalisation systématiquement aujourd’hui sans trop se poser de questions sur le pourquoi et le comment. Pourtant, nous vivons dans une société où nous sommes continuellement et à outrance stimulés par des informations (à cet égard je vous conseille l’excellent livre de Peter Szendy : Le supermarché du visible). La mise en valeur d’une information par rapport à une autre est donc cruciale afin de gagner la bataille pour capter l’attention de l’individu.
Lors de la lecture de cet article, qui sait ce qui a pu vous distraire de la tâche (je ne suis pas vexé… je suis réaliste, quoi !) : un sms, un mail, une notification pour la livraison du tabouret en bois de Sibérie que vous attendiez tant, etc. Bref, la concurrence pour capter l’attention de votre apprenant est rude, de nombreuses distractions sont possibles et sa capacité à inhiber ces informations est limitée.
Concevoir votre dispositif comme une expérience dans laquelle vous guidez l’attention de votre apprenant de A à Z permet à la fois de le diriger vers les bons processus d’apprentissage mais aussi de faire en sorte qu’il se concentre et s’engage dans la tâche en inhibant les tâches distractives. Au final la question est plus complexe qu’elle en a l’air…
Bon et ce tabouret alors ? Il est cool ?
Et si vous voulez en savoir plus sur la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia :
– Article 1 : La surcharge cognitive
– Article 2 : Le principe de cohérence
– Article 4 : Le principe de redondance
– Article 5 : Le principe de continuité
– Article 6 : Le principe de segmentation