Dans cet article, je vous parlais de la théorie cognitive du multimédia qui a permis de mettre en évidence un certain nombre de principes à respecter lors de la conception d’un dispositif pédagogique.
L’un des principes les plus robustes (les plus répliqués scientifiquement) est le principe de cohérence. Ce principe a pour but de réduire la charge extrinsèque d’un dispositif pédagogique.
Si je devais résumer ce principe en une phrase, je dirais que « plus le message pédagogique est simple et épuré, plus l’apprentissage est efficace ».
Comment procéder ? En éliminant tous les éléments étrangers à la tâche d’apprentissage de votre dispositif comme :
– Les images et mots inutiles et superflus
– Les sons non essentiels à la tâche d’apprentissage, surtout lorsqu’ils sont très « gênants » (non, AC/DC en fond sonore n’est pas toujours une bonne idée !)
– Les détails séduisants mais non pertinents par rapport au but fixé (le lieu de naissance de l’écrivain par exemple ou encore ses goûts en décoration d’intérieur et sa passion pour le curling sur gazon).
Ce principe de cohérence est d’autant plus important dans une situation où :
– La présentation est rapide (vous manquez de temps pour présenter le contenu)
– Le rythme de présentation n’est pas contrôlé par l’apprenant (à l’inverse d’une vidéo, par exemple)
– Le public a peu d’expertise sur le sujet abordé. En effet, plus l’apprenant aura des connaissances préalables sur le sujet, plus vous pourrez vous permettre d’ajouter des éléments étrangers dans votre dispositif.
Ce principe invite à se poser différentes questions quant à la conception d’un dispositif :
– Quel est mon objectif d’apprentissage et quels sont les éléments du dispositif que je ne juge pas essentiels à la réalisation de cet objectif ?
Reprenez votre dispositif de A à Z en vous demandant si l’élément présenté est essentiel à l’objectif d’apprentissage fixé.
– Les connaissances du public ciblé par mon dispositif sont-elles réparties équitablement ?
Il peut être intéressant de concevoir différentes variantes d’un même dispositif présentant différents niveaux de détails suivant le degré d’expertise du public.
Ce principe est simple mais peut-être sous-estimé. L’idée est de garder à l’esprit que les capacités cognitives de votre apprenant sont limitées.
Ainsi, tout élément venant augmenter la charge extrinsèque du dispositif réduira les ressources attribuées en charge utile, et donc à l’apprentissage. Cependant, éliminer les éléments étrangers du dispositif n’est pas toujours possible, ainsi il sera utile d’appliquer le principe de signalisation dont je vous parlerai dans un prochain article.
Et si vous voulez en savoir plus sur la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia :
– Article 1 : La surcharge cognitive
– Article 3 : Le principe de signalisation
– Article 4 : Le principe de redondance
– Article 5 : Le principe de continuité
– Article 6 : Le principe de segmentation
Charge cognitive, design, Principe de cohérence, Sciences cognitives