#JDF Episode 1 : imaginez le pire, même s’il n’est jamais sûr

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Nous lançons une nouvelle série d’articles : « Le journal du formateur ». Ces articles seront l’occasion de faire le tour des galères que connaissent tous les formateurs, mais aussi de mettre en avant les meilleurs moments de ce chouette métier. Vous souhaitez vous aussi témoigner ? Ecrivez-nous : contact@sydologie.com

La directrice de la formation avait réservé une nouvelle salle pour la journée que j’animais. J’aimais bien les nouvelles salles moi, ça me donnait l’impression d’avoir un chouette bureau pour y recevoir mes formés. Sur le site internet, elle avait l’air carrément canon en plus. Alors forcément, je rêvassais dans le RER, d’autant que j’étais large niveau horaire : il était 8h12, il me restait 2 stations, et la formation commençait à 9. Je me voyais déjà arpentant ma salle immense, dispensant mon savoir de loin à mes ouailles médusées en redemandant des viennoiseries.

Retour vers le futur

A 8h16, alors qu’une formée fascinée me posait imaginairement une question à laquelle je m’apprêtais à répondre avec un schéma et brio, le RER s’est arrêté entre deux stations et la lumière s’est éteinte. Je ne raconterai pas comment j’ai vécu les minutes qui ont précédé le retour de la lumière dans la rame, n’insistez pas. Toujours est-il que quand on est repartis, j’avais enlevé ma veste, j’étais assis par terre dans le fond de la rame et je pleurais un peu. J’ai regardé l’heure, il était 8h46 et je devais :

(obligatoirement)

  • Trouver le complexe où était la salle (13 mn)
  • Trouver la salle dans le complexe où était la salle (8 mn)
  • Allumer mon ordi (12 mn, je n’ai pas l’heur de faire partie des collaborateurs à qui on en a acheté un nouveau)
  • Ouvrir tous les docs nécessaires (entre 1 et 14 mn pour la même raison)
  • Connecter mon ordi au vidéoprojecteur fourni (entre 0,5 et 20 mn)
  • Passer aux toilettes pour commencer dans de bonnes conditions (3 mn)

(facultativement)

  • Manger au moins un mini-pain au chocolat parce que j’avais rien dans le ventre à part un bol de thé glougloutant
  • Bouger les tables et chaises afin d’adapter la configuration de la salle à mes exigences pédagogiques
  • Trouver des feuilles A4 et A3 puisque j’en aurais certainement pas assez

Il fallait donc tout simplement que je remontasse le temps. Quand j’ai réalisé que je perdais des minutes supplémentaires à faire le total des minutes que j’avais perdues, j’ai sprinté dans les couloirs du métro, perdant au passage le ticket qui me permettrait d’en sortir et l’écharpe bleu et jaune en alpaga que j’aimais tant.

Bien entendu, je n’ai pas eu le temps de faire le quart des tâches obligatoires sus-listées.

Prévoyance est mère de… prudence est la cousine de… enfin vous voyez, quoi

Si vous tenez vous aussi à commencer à l’heure et à votre écharpe en alpaga, voici donc quelques conseils :

  • Votre formation commence à 9h et vous avez 1h de trajet ? partez à 5h30 pour être peinard ;
  • Si vous ne connaissez pas la salle de formation, prenez le temps d’aller lui faire un coucou quelques jours avant la formation pour savoir où elle est située et ne pas perdre de temps le jour J ;
  • J’insiste : prenez le temps d’aller jusqu’à la salle elle-même, et avec votre matériel, pour vérifier que tout est compatible, que vous avez le bon adaptateur, les bons codes wifi, etc. ;
  • Empruntez un ordi qui avance si le vôtre est comme celui de tout le monde ;
  • Si vos collègues mieux lotis ne sont pas prêteurs (ils le sont rarement), démarrez votre ordinateur avant de partir ;
  • Copiez tous les docs dont vous avez besoin sur une clé et attachez-la autour de votre cou : en cas de pépin technique, vous serez un poil moins embêté ;
  • Et ne buvez pas 3 litres de thé avant de partir, même si votre nouveau « saveurs épicées » est divin.

 


Aurélien Dorvaux

  • Master « Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » – Certifié de lettres modernes

Après huit années passées à réfléchir aux meilleurs moyens d’enseigner le français à des collégiens et des lycéens, j’ai eu envie d’utiliser mes savoir-faire et de prolonger mes réflexions sur la pédagogie dans un autre contexte. J’aime m’interroger sur les mécanismes qui conduisent à la compréhension et sur l’apprentissage. Et comme tous les sujets m’intéressent, je trouve chaque jour chez Sydo de quoi satisfaire ma curiosité !

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