4 questions à vous poser avant de concevoir un contenu e-learning

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Concevoir un quiz ou une activité en ligne, facile me direz-vous ! Quelques questions, des propositions de réponses pour chacune, un petit feedback et le tour est joué ! Hum… pas sûr !
 
Pour être efficace, un contenu pédagogique doit être parfaitement adapté à sa cible et aux objectifs à atteindre.
 
Au-delà du discours, d’un contexte à un autre, on pourra donc adopter des stratégies pédagogiques, des tons, des styles d’écriture très différents.
 
Aussi, voici 4 questions primordiales à vous poser avant de vous lancer dans la conception.
 

1 – Qui est la cible ?

 
Questionnez-vous sur l’âge de la cible, sa culture, son niveau de connaissance du sujet, ses habitudes de formation, sa motivation à suivre cette formation, ses pratiques digitales, ses éventuelles craintes… Renseignez-vous afin de savoir si c’est un groupe homogène ou hétérogène ? Large ou restreint ? Composée de personnes internes à l’entreprise ou plutôt externes à celle-ci ?
 
Quelques exemples d’impacts suivant la qualification de la cible :
 
Si la cible est interne, intéressez-vous à la culture d’entreprise et aux habitudes de formation : est-il plus approprié d’utiliser le “vous” ou le “tu” pour s’adresser aux apprenants ? L’humour est-il envisageable ou bien faut-il conserver un ton plus sobre et corporate ?
 
Si la cible est peu à l’aise avec le numérique, il faudra soigner les consignes pour guider l’apprenant dans les actions qu’il devra réaliser et prévoir des activités simples et une interface intuitive. Évitez également les activités trop inspirées du jeu vidéo qui demandent souvent réflexes, rapidité et bonne connaissance des outils numériques.
 
L’âge de la cible a également son importance, notamment si vous mobilisez des références. Si vous devez former des 16-20 ans à la consommation responsable d’alcool, une référence à la pub “Tu t’es vu quand t’as bu ?” n’aura peut-être pas l’effet attendu ^^ (oui, c’est du vécu !).
 
Si la cible est composée de novices dans le domaine traité au sein de la formation, il faudra veiller à vulgariser vos propos, définir chaque terme clé, doser votre contenu pour ne pas noyer vos apprenants sous les détails, être particulièrement vigilant sur la progression pédagogique. A l’inverse, si vous vous adressez à des experts, vous pourrez rentrer plus vite dans le vif du sujet et mettre les apprenants en situation.
 
Si les apprenants présentent peu de motivation pour cette formation, vous devrez redoubler d’efforts pour les motiver, capter leur attention et leur donner envie d’aller jusqu’au bout. Cela peut passer par le graphisme, le storytelling ou encore des activités d’apprentissage ludiques.
 

2 – Quel est le sujet de la formation ?

 
L’approche pédagogique que vous allez adopter variera en fonction du sujet de la formation.
 
Quelques exemples d’implications suivant le sujet :
 
Pour un sujet opérationnel (la méthodologie pour mener un entretien individuel ou la prise en main d’un outil par exemple), privilégiez des activités de mise en situation avec des exemples concrets et réalistes pour l’apprenant. Veillez également à lui fournir des ressources pratiques qui lui serviront dans son quotidien (fiches techniques, checklists, tuto, etc.)
 
Pour une formation stratégique pour l’entreprise (nouvelle stratégie, nouvelle organisation, etc.), il y aura souvent un enjeu de communication. Il vous faudra soigner l’approche graphique, intégrer de l’humain (avec des témoignages par exemple) et soigner l’adresse pour que les apprenants se sentent concernés et investis.
 
Pour une formation obligatoire sur un sujet peu engageant (la RGPD, la sécurité informatique, etc.), vous pouvez miser sur l’interaction, la gamification ou la scénarisation, pour maintenir l’attention des formés et favoriser la mémorisation.
 

3 – Quel est l’objectif de l’activité ?

 
Une activité de positionnement, d’apprentissage ou d’évaluation ne doit pas se concevoir de la même manière.
 
Pour une activité de positionnement, l’objectif est d’analyser le niveau de l’apprenant sur un sujet. Créez donc des questions qui correspondent bien aux objectifs pédagogiques de la formation, et veillez à ne pas faire des questions trop difficiles non plus pour ne pas décourager les apprenants d’entrée de jeu.
 
Pour une activité d’apprentissage, privilégiez les questions simples qui font appel au bon sens, à l’analyse et dans lesquelles l’apprenant peut déduire logiquement les réponses ou les deviner.
 
Pour une activité d’entrainement, soignez particulièrement les débriefs qui devront être autant que possible personnalisés et expliquer les erreurs commises par l’apprenant le cas échéant. Les questions pourront également être plus complexes afin de mettre en exergue les points de détail importants du contenu et amener de la subtilité.
 
Pour une activité de validation des acquis, focalisez-vous sur les objectifs pédagogiques pour concevoir les questions. L’apprenant doit-il mémoriser des contenus ? Savoir faire telle ou telle tâche ? Savoir adopter telle ou telle attitude dans un contexte particulier ? Adaptez également le niveau de difficultés des questions et le taux de réussite permettant de valider l’activité au type de formation : si c’est une formation facultative visant une acculturation, optez pour des questions simples et un taux de validation bas (60 % par exemple), si c’est une formation obligatoire, conditionnant par exemple une évolution de poste, vous pouvez être plus exigeant avec un taux de validation à 75 ou 80% et des questions plus subtiles.
 

4 – Quel est le déploiement prévu ?

 
Au-delà de tout cela, il peut être utile de vous questionner sur le déploiement prévu pour ce module. Soyez vigilant concernant deux points en particulier :
 
Sera-t-il amené à être traduit dans d’autres langues ? Si oui il faut être vigilant sur les références mobilisées afin qu’elles ne soient pas trop franco-françaises. Attention à l’humour, aux jeux de mots ou encore aux figures de style qui peuvent être difficiles à retranscrire dans une traduction.
 
Sur quel type de support le module sera-t-il consulté ? Si les apprenants sont amenés à le consulter sur mobile, cela doit être pris en compte dans la conception afin que les textes restent lisibles sur mobile. Veillez aussi à faire des phrases courtes et à aller à l’essentiel dans le contenu.
 
Et voilà, la conception demande méthode, rigueur et empathie afin de créer des activités pédagogiques et parfaitement adaptées au contexte d’apprentissage. Maintenant, c’est à vous de jouer !
 
 
 


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Pauline Moulin

  • Master « Sciences de l’information » – ENSSIB – Lyon

Tout me destinait à devenir bibliothécaire : j’aime les livres, j’aime chercher, apprendre, trier, organiser… Finalement, après quelques rebondissements professionnels dans une salle de classe puis dans un théâtre, j’ai atterri chez Sydo ! Et chez Sydo, je lis, je questionne, je découvre, je synthétise et mieux encore je transmets aux autres ! Ma curiosité et moi-même, pourrions bien être enfin comblées …

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