Théorie cognitive de l’apprentissage multimédia – Article 1 – La surcharge cognitive

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Rendre un média, lisible, compréhensible et agréable à consulter pour votre apprenant n’est pas toujours facile. Quels principes de design appliquer ? Comment connaitre l’efficacité de votre dispositif ?

Ne bougez plus. Aujourd’hui, je vous propose de répondre à ces questions à l’aide de la théorie cognitive du multimédia de Mayer (2003). Mais, d’abord, je vous propose de vous donner une définition de quelques concepts qui vous seront utiles dans cet article.
 

Quelques définitions

 
La mémoire de travail : (voir cet article Sydologie : https://sydologie.com/2016/10/mardis-de-memoire-2-memoire-a-court-terme) c’est le système de mémoire qui permet le stockage et la manipulation temporaire et limitée d’une information pendant la réalisation de tâches diverses. Elle permet aussi ensuite de stocker une information à plus long terme.

La mémoire à long terme : c’est le système de stockage permanent et en théorie illimité de l’information. C’est dans cette mémoire que sont emmagasinés les faits, les connaissances et compétences que nous avons accumulés au cours des années. Il en existe une multitude suivant le type de connaissances (voir cet article Sydologie : https://sydologie.com/2016/11/mardis-de-memoire-3-memoire-long-terme).
 

Comment marche l’apprentissage ?

 
Rentrons maintenant dans le vif du sujet et commençons par les trois postulats sous-jacents de cette théorie de l’apprentissage multimédia :

L’apprentissage est un processus actif dans lequel l’apprenant va sélectionner les informations, les organiser en mémoire de travail et les intégrer en mémoire à long terme. Il faut donc être engagé dans la tâche pour rendre l’apprentissage efficient.

Nous utilisons deux canaux ou processus distincts en mémoire de travail (visuel et verbal) pour traiter une information.

Notre capacité à traiter des éléments dans ces canaux en mémoire de travail est limitée, nous pouvons donc être surchargés d’informations. C’est la surcharge cognitive, issue de la théorie de la charge cognitive de Sweller (1988).
 

Les trois charges cognitives

 
Selon cette théorie de la charge cognitive, lorsque vous initiez une « tâche d’apprentissage », vos ressources, limitées, sont distribuées suivant trois types de charges : la charge intrinsèque, la charge extrinsèque et la charge utile :

La charge intrinsèque est définie par les ressources que vous allouez pour manipuler les éléments à apprendre. Elle est déterminée par le nombre de concepts à manipuler simultanément, leurs interactions et leur complexité. Gagner en expertise va vous permettre d’alléger la charge intrinsèque d’un dispositif. Par exemple, lorsque vous apprenez à conduire, petit à petit, le niveau de complexité de la tâche se réduit, vous permettant ainsi de vous concentrer sur d’autres éléments (pas le téléphone, bien entendu !).

La charge extrinsèque représente votre ennemi principal dans la conception d’un dispositif. La charge extrinsèque désigne tous les éléments qui vont être maintenus en mémoire de travail, mais qui ne sont pas directement nécessaires à l’apprentissage. Elle comprend tous les points inutiles venant s’ajouter à la tâche comme les distractions (recevoir une notification lorsque vous êtes au volant par exemple), des explications trop complexes ou un niveau de détails trop élevé.

La charge utile utilise les ressources restantes à disposition pour intégrer des connaissances en mémoire à long terme. Apprendre tout simplement ! Cette charge est absolument essentielle, et votre travail en tant que formateur est de la favoriser.
 

Comment, me direz-vous ?

 
La relation entre ces trois charges est additive. Ainsi, si vous concevez un dispositif avec une charge intrinsèque et extrinsèque trop élevée, il peut en résulter un manque de ressources disponibles en charge utile. Le but d’un formateur est donc de réduire ses deux charges pour libérer des ressources en charge utile.

Bon, d’accord, c’est bien gentil, mais à quoi cela me sert ? Cet article est chargé cognitivement ! Eh bien l’intérêt d’une telle théorie réside dans les principes de design qu’elle apporte afin de favoriser l’efficacité de votre dispositif d’apprentissage.

Je vous propose donc de débuter un nouveau dossier où je reviendrai chaque semaine sur un principe de design, comment l’appliquer et quelles sont les conditions de son efficacité. À la fin de ce dossier, vous serez un pro de l’apprentissage multimédia !

Êtes-vous prêt ? Oui ? Alors à vous de jouer, réduisez les deux charges dans ce schéma en faisant bouger les petits ronds et observez votre apprenant !

 
 
Et si vous voulez en savoir plus sur la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia :
 
Article 2 : Le principe de cohérence
Article 3 : Le principe de signalisation
Article 4 : Le principe de redondance
Article 5 : Le principe de continuité
Article 6 : Le principe de segmentation
 
 


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Youri Minne

  • Doctorant en psychologie cognitive

Apprendre des connaissances c’est bien. Mais les transmettre, c’est encore mieux ! Ayant toujours été passionné par l’apprentissage durant mon cursus de psychologie, j’ai la chance d’écrire des articles de vulgarisation sur des théories scientifiques. J’espère ainsi, au travers de mes articles, transmettre mes connaissances avec la même passion qui m’animait lors de la découverte de celles-ci.

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 5 commentaires


  • val

    Intéressant ! allez on veut la suite maintenant 🙂

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  • Aurélien

    Super intéressant ! J’aime le fond moins la forme. Ca mérite plus qu’un article et c’est dommage il n’y pas le lien vers l’article 2… il faut le chercher soi même. C’est une charge extrinsèque j’imagine.

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  • Anne SEBBAN

    Grand merci pour vos articles. Je forme des professionnels pour qu’ils obtiennent le titre professionnel de formateur professionnel d’adultes. Je les incite à inscrire votre site dans leur veille professionnelle.😊
    Bien cordialement.

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  • Sayah

    Excellent article.

    Répondre

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