En réalité, notre cerveau ne possède pas UNE mémoire mais DES mémoires, aux fonctionnements et aux caractéristiques bien différents. Zoom sur la première de ces mémoires: la mémoire à court terme !
La notion de mémoire à court terme est souvent utilisée pour parler de 3 types de mémoires.
La mémoire sensorielle, la plus courte des mémoires à court terme
La mémoire sensorielle conserve quelques millisecondes les informations sensorielles que nous recevons de l’environnement (les sons, les images, les odeurs, les vibrations, les saveurs, etc.), sans que l’on en ait forcément conscience.
Quel lien avec l’apprentissage ?
La mémoire sensorielle est un très bon facilitateur de l’encodage en mémoire : rappelez-vous de Marcel Proust et de sa madeleine. En mangeant un gâteau, Marcel adulte se souvient d’un goût qu’il a connu enfant et cette sensation apporte tout un lot de souvenirs. Cela montre bien l’importance du contexte lorsqu’on apprend : on est réceptif à tout ce qui nous entoure (les odeurs, les bruits, l’éclairage, etc.) et, dans notre cerveau, ces éléments sont liés à ce que l’on apprend à ce moment là. Alors si une odeur de poubelle peut perturber l’attention et donc la mémorisation des apprenants, une bonne odeur de pain chaud pourra au contraire renforcer votre message… mais peut aussi concentrer toute l’attention de vos formés et les détourner de la formation.
La mémoire à court terme, la vraie
La mémoire à court terme permet de garder une information (issue donc de la mémoire sensorielle) et de la restituer pendant une dizaine de secondes environ. C’est typiquement la mémoire qui est en jeu quand on vous donne un numéro de téléphone à l’oral et que vous composez ce numéro dans la foulée. Cette mémoire est assez limitée et vous ne pourrez y stocker, en moyenne, qu’entre 5 et 9 éléments.
La mémoire de travail, la seule qui bosse
La mémoire de travail est un concept qui a été mis en place pour pallier le côté « réceptacle temporaire » de la mémoire à court terme. Avec la mémoire de travail, on garde l’information et on peut la restituer pendant quelques secondes, mais on peut également l’utiliser dans des tâches complexes. C’est typiquement la mémoire qui entre en jeu quand vous essayez de calculer 27×8 de tête (ça fait 216).
En formation, ça donne quoi ?
La mémoire à court terme et la mémoire de travail sont facilement saturées : évitez donc d’assommer vos formés avec trop d’informations d’un coup (une slide PowerPoint avec une longue liste de puces est par exemple à proscrire !) ou en leur demandant de réaliser plusieurs tâches simultanément, vous risqueriez de les faire tomber dans la surcharge cognitive !
La surcharge cognitive, c’est quoi ?
La charge cognitive est une théorie de John Sweller et Fred Paas qui repose sur la capacité limitée de stockage de la mémoire de travail : cette dernière ne peut traiter qu’une certaine quantité d’informations à la fois. Si on présente trop d’informations à un formé, on peut surcharger sa mémoire de travail et altérer son apprentissage.
apprentissage, court terme, mémoire, mémorisation, sensorielle, travail
3 commentaires
Bonjour,
Votre dossier est de grande qualité. J’aimerais pouvoir « l’exploiter » pour réaliser un support de cour pour mes élèves de cycle 3. Disposeriez-vous d’une version pdf ?
Merci d’avance.
Soufiane
Bonjour Soufiane,
Merci beaucoup pour l’intérêt que vous portez à Sydologie. Malheureusement nous ne disposons pas de version PDF de l’article.
Je vous souhaite une excellente journée.
Bien à vous.
Documents très clairs et bien reliés les uns aux autres.