La métacogni-quoi ? – Acte 3 : Au début de la formation

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Maintenant que nous savons que faire en amont de la formation, nous allons voir comment utiliser la méta-cognition au début de celle-ci.
 

3 – Se positionner en se questionnant

 
Demandez-vous et à vos apprenants quelles sont les connaissances antérieures en rapport avec le cours ou avec le problème et quels sont les éléments qui les composent. Se questionner sur les choses déjà connues permet de mieux appréhender une nouvelle connaissance. En effectuant cela, vous amènerez vos apprenants à se rendre compte que les nouvelles connaissances abordées ne sont pas si éloignées de ce qu’ils connaissaient déjà. Ils auront ainsi moins peur de se lancer dans un processus d’apprentissage. Ils vont aussi réfléchir à leur planning d’apprentissage en se demandant par quoi il serait bon de commencer. Vous pourrez de cette manière les amener à réfléchir à l’exploitation de ces nouvelles compétences en milieu professionnel.
 
Vous pouvez par exemple les amener à se poser les questions suivantes :
 
– Qu’est-ce que je sais déjà ?
 
– Qu’est-ce que je sais déjà mais que je dois réévaluer ?
 
– Est-ce que ça ressemble à quelque chose que j’ai déjà fait ?
 
– Par quoi est-ce que je dois commencer ?

 
Quelles vont être les étapes qui vont me permettre d’acquérir cette compétence ? Il peut être nécessaire de les aider à planifier leur parcours et à gérer leur temps, par exemple via un atelier en groupes sur l’importance de prioriser certaines tâches, de donner une date limite à un projet ou bien sur le principe de Pareto. Ce temps d’échanges sur les stratégies de chacun aidera les personnes les moins organisées à essayer des méthodes proposées par leurs pairs.
 
En début de cours, vous pouvez poser à vos apprenants un certain nombre de questions qui permettront de les motiver et de les rendre plus actifs dans leur apprentissage :
 
– Que pensent-ils acquérir comme connaissances et compétences grâce à vous ?
 
– Que souhaitent-ils acquérir comme connaissances et compétences grâce à vous ?
 
– Quelles sont leurs principales questions par rapport au sujet du cours auxquelles ils aimeraient pouvoir répondre à la fin ?
 
– Quelles sont leurs stratégies pour réussir dans votre cours ? Vous pouvez les inciter à essayer de nouvelles stratégies, autrement dit de nouvelles méthodes d’apprentissage. Ils seront gagnants à tester de nouvelles choses, c’est l’un des secrets d’un esprit de croissance.

 
💡Un planning d’apprentissage permet d’organiser dans le temps son travail et ses tâches afin qu’ils soient en adéquation avec les stratégies d’apprentissage que l’on souhaite mettre en place. Pour apprendre un concept déjà travaillé mais plus en profondeur il est important de commencer par prévoir un temps de révision de ses anciens cours. Pour apprendre par cœur une leçon, il faut prévoir des révisions de plus en plus espacées, et ce bien en amont de l’évaluation pour que les notions soient retenues sur le long terme. Pour apprendre à résoudre un problème long et complexe, prévoir de courtes sessions de travail régulièrement pour avancer petit à petit et éviter de rester bloqué des heures sur une étape.
 
💡 Le principe de Pareto définit que 20% du travail permet d’obtenir 80% de résultats. Ainsi, dans le développement d’une bonne méthode d’apprentissage, une telle loi permet de rappeler l’importance de travailler au moins un peu tous les jours et que cet effort permet d’obtenir de grands résultats, et surtout que les pauses sont importantes.
 
💡 Un esprit de croissance est un état d’esprit tourné vers l’évolution, l’amélioration, la connaissance de ses capacités et de ses limites. C’est un état d’esprit motivé par l’apprentissage et la résilience.
 

4 – Définir ses forces et ses faiblesses

 
Vous pouvez aussi leur proposer d’établir un tableau à 2 colonnes qui pourra les aider à travailler leurs points faibles et améliorer leurs points forts. La première colonne sera composée des forces et des connaissances qu’ils ont déjà, mais aussi des aides dont ils disposent pour avancer. La seconde colonne répertoriera leurs faiblesses et leurs blocages. Ce tableau donne une idée claire des capacités et des possibilités que possède l’apprenant afin de l’aider à définir ses propres objectifs et sa manière de les atteindre.
 
💡 Un tableau SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats ; forces, faiblesses, opportunités, menaces.) est généralement utilisé en gestion d’entreprise mais il peut aussi s’appliquer à une introspection. En effet, ce tableau regroupe les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces du sujet qu’on cherche à analyser. En l’appliquant pour nous-mêmes, nous pouvons détecter les éléments pour lesquels nous devons être attentifs. L’apprenant est amené à noter ses connaissances préalables, ses facilités d’apprentissage, ses appréhensions et ses peurs par rapport à un cours, une notion ou une compétence. Ensuite il note les opportunités qui s’offrent à lui, autrement dit la présence de son formateur ou de ses pairs, les ressources dont il dispose et le temps qu’il pourra consacrer. Il note aussi ses menaces, le manque de temps, la charge de travail conséquente ou l’impact d’une notation.
 
💡Les facilités d’apprentissage sont les méthodes déjà utilisées par l’apprenant pour apprendre et qui se sont avérées efficientes. Pour connaître ses facilités, l’apprenant peut chercher les méthodes qu’il utilise habituellement pour apprendre en se demandant quelles sont celles qui ont été les plus faciles à mettre en place, celles qui lui ont permis d’obtenir les meilleurs résultats, de retenir le plus longtemps et celles qui l’ont amené dans un état de satisfaction durant les temps d’apprentissage, mais aussi avant et après.
 
 
 
La semaine prochaine nous verrons ce qu’on peut faire DURANT la formation afin de tirer profit de la méta-cognition.
 
 
 


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Marine Troadec

  • Ingénieure pédagogique

Si je devais donner un secret de l’apprentissage, je dirais la pluridisciplinarité ! Ma passion pour la pédagogie m’est apparu bien avant mon cursus en sciences cognitives, elle a continué à m’animer en classe et en dehors. Aujourd’hui, alternante ingénieure pédagogique j’ai la chance de pouvoir continuer ma passion de transmettre par la rédaction de ces articles.
 

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