Nous sommes nombreux à ne pas avoir eu l’occasion de vivre à l’étranger, et donc à n’avoir qu’une connaissance théorique des langues étrangères que nous avons apprises dès l’école primaire ou le collège.
Si poussée qu’elle soit, cette connaissance ne peut pas remplacer la pratique indispensable pour être capable d’utiliser ces langues. Nous pouvons nous faire comprendre s’il s’agit de commander une bière ou un plat de pâtes, dans le meilleur des cas traduire un texte ou lire un livre en langue étrangère, mais s’il faut écrire un message qui ne sonne pas trop faux, exprimer une pensée un peu nuancée ou avoir des échanges dans le cadre du travail, il n’y a plus personne.
Pour améliorer le niveau de maîtrise d’une langue étrangère des étudiants, le rapport d’Open University propose de systématiser le recours à un dispositif qui mise sur la pratique et le partage : la télécollaboration.
La télécollaboration, all around the world
La télécollaboration met à profit les outils de visioconférence type Zoom dont l’utilisation s’est systématisée avec la pandémie de COVID-19 et qui permettent de converser facilement avec la terre entière. L’idée est de mettre en relation deux étudiants de nationalités différentes afin qu’ils collaborent dans le cadre d’un projet donné en utilisant chacun leur langue maternelle pour faire progresser l’autre. Chacun est donc alternativement enseignant et élève, l’objectif étant que tous les deux aient l’occasion de parler une langue étrangère et d’entendre parler dans cette langue pour, in fine, s’améliorer.
Adopter la posture d’un enseignant de sa propre langue et faire face aux interrogations d’un élève est très formateur : cela oblige à avoir un recul critique par rapport à ce qui relève de l’automatisme. En observant avec un oeil neuf une matière qui nous paraît familière, on prend conscience de certaines difficultés, et cela nous aide en retour à aborder la langue de l’autre. Un système gagnant-gagnant, en somme.
Quelques conditions sont nécessaires pour que le système porte ses fruits
– les étudiants doivent avoir été sensibilisés au dispositif afin qu’une véritable réciprocité puisse être mise en place : la télécollaboration ne fonctionne que si les échanges se font pour moitié dans une langue et pour moitié dans l’autre
– les étudiants doivent être impliqués pleinement dans le dispositif pour être véritablement autonomes en tant qu’apprenants, c’est-à-dire pour tirer profit de toutes les occasions d’apprendre dans le cadre du dispositif, et en tant que tuteurs
– ils doivent être accompagnés par des enseignants pour que les deux conditions précédentes soient remplies.
Les résultats semblent sans appel : grâce aux feedbacks que les étudiants reçoivent de la part de leurs pairs, on constate qu’ils progressent dans la maîtrise de la langue (grammaire, syntaxe, vocabulaire et notamment) mais également dans la manière d’apprendre. Ils acquièrent par ailleurs de nombreuses connaissances sur les différences culturelles entre les pays.
Il nous reste à trouver des témoignages d’étudiants ayant participé à un tel dispositif pour avoir leurs sentiments en direct et savoir quels enseignements ils tirent de cette expérience : si c’est votre cas, n’hésitez pas à nous écrire !
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Un commentaire
bon article merci, je suis souvent confronté à ces questions