Nous avons souvent abordé la question de la motivation dans nos articles. C’est un des sujets les plus étudiés en psychologie et il existe des milliers de théories sur la motivation. Et pour cause, l’enjeu est crucial : que motivent nos actions humaines ? Pourquoi suis-je parti élever des moutons dans la Creuse ? Qu’est-ce qui m’a poussé à faire cela ? (Attention, je ne dénigre pas ce beau métier ni ce magnifique département).
Quand on pense plus spécifiquement à l’apprentissage, alors, la motivation devient le Graal de tout formateur. Un apprenant motivé c’est du caviar. Un apprenant motivé, c’est un apprenant engagé, curieux et proactif dans son apprentissage. Initiative personnelle, persévérance et adaptation sont ainsi les caractéristiques distinctives des personnes engagées et motivées dans un apprentissage.
Comme vous l’avez compris, la motivation est centrale dans le domaine de la formation et plus globalement pour transmettre des savoirs. Aujourd’hui, afin de continuer à creuser ce sujet, je voulais donc faire le point sur une théorie dominante portant sur la motivation : la théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan 1985).
Bon allez, tu la craches ta théorie !
Via cette théorie, Deci et Ryan soutiennent que l’apprenant a un besoin fondamental de se sentir autodéterminé, d’avoir le choix. Trois besoins sont alors cruciaux :
• Le besoin de compétences, se sentir efficace dans les interactions que l’on a avec les autres, d’exprimer ses capacités,
• Le besoin d’autonomie, se sentir être l’origine ou la source de ses propres comportements,
• Le besoin d’affiliation, de se sentir connecté aux autres, avoir un sentiment d’appartenance avec ses pairs.
Au sein de cette théorie, trois types de motivation sont alors décrites : la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et l’amotivation.
– La motivation intrinsèque est à l’œuvre lorsqu’on réalise une activité parce qu’on la trouve intéressante et qu’elle nous apporte satisfaction ou plaisir. L’activité en elle-même permet la satisfaction de l’individu. La motivation est issue du dispositif de l’activité et suffit à générer l’envie chez le sujet.
– La motivation extrinsèque est utilisée lorsqu’un individu entreprend une activité en fonction d’une conséquence qui lui est extérieure. Parmi les exemples les plus évidents de motivation extrinsèque figure le cas où l’individu agit avant tout pour obtenir une récompense ou pour éviter une punition. La source de contrôle est externe mais peut être autodéterminée, par exemple par le poids des normes “Je fais cette activité car la société me demande de le faire”.
– L’amotivation : lorsque l’individu ne perçoit pas de relation entre ses actions et les résultats obtenus.
Les motivations intrinsèques et extrinsèques sont non cumulatives. En effet, ajouter une motivation extrinsèque à une activité diminue généralement la motivation intrinsèque. Dans la théorie de l’autodétermination, plusieurs processus psychologiques interviennent pour expliquer le passage d’une motivation extrinsèque à une motivation intrinsèque, ce passage s’opérant à travers la satisfaction des besoins fondamentaux de l’individu. Ainsi, si ces besoins ne sont pas satisfaits, la motivation extrinsèque restera la seule source de motivation de l’activité.
Après avoir présenté cette théorie, il s’agit d’envisager comment rendre une activité motivante intrinsèquement. Et ça tombe bien, cela sera le sujet de nos prochains articles ! À bientôt.
Un commentaire
Bonjour,
En fin de parcours pour devenir formatrice professionnelle pour adultes, cet article vient abonder ma réflexion quant à l’accompagnement individualisé.
Merci !