C’est la rentrée, les nuages, le métro, le boulot, un coup de blues inévitable. Tout d’un coup une notification apparaît… un article Sydologie ! Et sur la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia en plus !
Pour vous remettre dans le bain, petit rappel. Dans ce dossier nous avons abordé la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia de Mayer (2004) qui propose un cadre d’analyse dans la conception d’un dispositif pédagogique. Nous avons montré qu’une manière de favoriser l’apprentissage est de diminuer la charge extrinsèque de votre dispositif.
Je vous ai présenté différents principes à respecter afin de réduire la charge extrinsèque : le principe de cohérence (moins d’éléments possibles), le principe de signalisation (mettre en avant les éléments importants) ou encore le principe de redondance (informations qui se complètent plutôt qu’elles ne se répètent).
Le dernier élément connu pour réduire la charge extrinsèque est le principe de continuité.
Les recherches en psychologie ont montré que l’apprentissage multimédia est plus efficace lorsque les informations verbales (texte et narration à l’écran) et les informations visuelles (images et animations) sont présentées de manière continue dans l’espace et le temps.
Ce principe renvoie à l’idée que les informations sont stockées temporairement dans notre mémoire de travail. Un délai trop long entre l’accès aux deux informations peut donc induire une perte de la première (on a tous vécu cette situation où l’on se demande ce que l’on faisait initialement). On définit généralement ce principe en deux points : la continuité spatiale et la continuité temporelle.
La continuité spatiale correspond au fait de présenter des informations textuelles et graphiques côte à côte. Nous intégrons mieux les informations lorsque le texte imprimé est placé à proximité des graphiques correspondants. La continuité spatiale est d’autant plus pertinente lorsque l’image ne peut être comprise sans texte, lorsque le matériel est complexe ou que les apprenants ne sont pas familiers avec l’outil présenté.
La continuité temporelle a pour but de faire coïncider dans le temps les informations verbales et visuelles. En effet, il a été montré que les individus apprennent mieux lorsque les mots prononcés sont présentés simultanément avec les graphiques tels que des dessins, animations ou vidéos. L’intérêt de la continuité temporelle est moindre lorsque le matériel à apprendre est simple, s’il est présenté en morceaux très cours ou si la leçon se poursuit au rythme de l’apprenant.
Le principe de continuité est simple, mais très efficace car il permet de réduire les pertes et de favoriser l’intégration des informations de votre apprenant.
Vous avez maintenant en main toutes les clés vous permettant de réduire la charge extrinsèque de votre dispositif. À partir de la semaine prochaine, nous passerons en revue les éléments permettant de gérer la charge intrinsèque, c’est-à-dire la complexité de votre matériel.
Si vous souhaitez obtenir plus de détails concernant cette théorie, je vous conseille la lecture de l’ouvrage de Mayer, Multimedia Learning, publié en 2019.
Et si vous voulez en savoir plus sur la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia :
– Article 1 : La surcharge cognitive
– Article 2 : Le principe de cohérence
– Article 3 : Le principe de signalisation
– Article 4 : Le principe de redondance
– Article 6 : Le principe de segmentation
Principe de continuité, Sciences cognitives, Théorie cognitive, UX Design