Les jeux vidéo rendent-ils violent ?

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Il y a plus deux mois de cela, de nombreux rassemblements avaient lieu en France suite à la mort du jeune Nahel Merzouk, un adolescent de 17 ans, tué par le tir à bout portant d’un policier.
 
Débordé de toutes parts par les évènements, Emmanuel Macron tente alors d’expliquer la multiplication des mouvements de jeunes dans la rue, qui tournent pour certains aux “émeutes” :
 
“[…] une forme de mimétisme de la violence qui, chez les plus jeunes, conduit à une forme de sortie du réel. On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués”.
 


 
Le coupable est trouvé ! Ce sont les jeux vidéo (mais aussi les réseaux sociaux, pointés du doigt juste avant par le chef de l’Etat) : l’enquête est close.
 

Jeux vidéo : délit de faciès

 
Ce n’est pas la première fois que les jeux vidéo sont pointés du doigt par un décideur politique pour expliquer parfois une tragédie ou des mouvements sociaux difficiles à contrôler. Cette pratique n’est pas récente, les jeux vidéo sont déjà blâmés en 1999 pour la tuerie de Columbine ou en 2007 à Virginia Tech.
 
Plus récemment, en août 2019, Donald Trump, alors président des États-Unis, pointe du doigt lui aussi les jeux vidéo suite aux fusillades dans les villes d’El Paso au Texas et de Dayton dans l’Ohio : « Nous devons arrêter la glorification de la violence dans notre société, cela inclut les jeux vidéo horribles et sombres qui sont maintenant devenus communs […]. Nous devons stopper ou nettement réduire ça et ça doit commencer dès maintenant. »
 
Enfin, en 2023, c’est Lula au Brésil qui s’adonne à cette explication simpliste suite au meurtre de 4 enfants à la hache par un homme dans une crèche à Bluneau : « Il y a seulement des jeux vidéo qui apprennent aux enfants à tuer ».
 

Jeux vidéo et dégâts sur l’Homme

 
Ainsi, nombre d’hommes politiques empruntent ce raccourci facile lorsqu’ils sont dépassés par un événement/mouvement social ou qu’ils n’arrivent pas à (ou ne veulent pas) pointer les véritables causes.
 
Nous n’allons pas épiloguer ici sur les raisons qui amènent ces personnes à stigmatiser les jeux vidéo (fuite face aux véritables enjeux sociétaux et politiques, déconnexion avec la jeunesse, culture lointaine donc fantasmée, volonté populiste de s’attirer le soutien d’une frange conservatrice de la population, etc.). Nous allons plutôt nous pencher sur des questions plus sérieuses que soulève cette sortie médiatique d’Emmanuel Macron, et qui méritent d’être posées :
– les jeux vidéo rendent-ils (plus) violents ?
– par ailleurs, sont-ils néfastes à d’autres égards ?
– à l’inverse, est-ce que les jeux vidéo ont de potentiels effets positifs sur l’Homme ? Pour le cerveau notamment ?
– comment tirer profit, dans le cadre de la transmission de connaissances, de ces effets positifs s’ils existent ?
 
Nous répondrons dans les prochaines semaines à ces différentes questions grâce à une série d’articles dédiée aux jeux vidéo et à leurs impacts sur le cerveau des joueurs. À très bientôt !
 
 
 


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Aymeric Debrun

  • Diplômé de Sciences Po Lyon – Master Coopération internationale et aide au développement

Découvrir un domaine inconnu, une nouvelle idée, une information ignorée. Se mettre à lire, étudier, analyser, comprendre. Puis approfondir, creuser, se passionner. Et enfin intriguer, intéresser, expliquer, transmettre. Et recommencer.

Un chemin maintes et maintes fois parcouru aussi bien dans ma vie personnelle qu’étudiante. Chez Sydo, j’ai trouvé un travail pour continuer à l’arpenter et faire de ce chemin… un schéma pédagogique.

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