Souvent, à la sortie d’une journée de formation, les stagiaires ressentent une certaine appréhension quant à leur capacité à appliquer leurs apprentissages sur le terrain. Ils ont eu la théorie. Au mieux, on leur a présenté un exemple pour illustrer un point précis, mais ils n’ont pas appris à utiliser les concepts rencontrés.
Former sur le management, par exemple, ne se résume pas à expliquer qu’il faut être bienveillant et à l’écoute. Ça se teste dans la réalité ! Comment le management bienveillant va-t-il se décliner quand on a un collaborateur qui perturbe l’équipe ? Et quand on a la pression de la performance ? Ou encore quand on reçoit des directives « injustes » à faire appliquer au sein de son équipe ? Une solution possible est donc de transformer votre formation descendante en atelier formatif.
L’atelier formatif, kézako ?
L’atelier, ou workshop formatif, est une activité qui s’assimile à la pédagogie de projet. La différence par rapport à une formation présentielle classique est qu’elle donne lieu à la production d’un livrable. Mais ce livrable n’est pas forcément l’objectif principal, il peut s’agir uniquement d’un prétexte amenant les stagiaires à travailler autre chose en parallèle.
Par exemple, vous créez une formation sur le Lean management dans une entreprise agroalimentaire. Demandez donc aux apprenants de préparer des pâtisseries, et exploitez ce processus de production pour expérimenter les principes clés du Lean management.
Pour pimenter la journée (à défaut des pâtisseries), vous pourrez organiser un concours du meilleur pâtissier. Car la mémoire épisodique, lieu où l’on stocke ses souvenirs personnels, comme une journée de préparation de gâteaux avec ses collègues, se combine à la mémoire sémantique, siège des connaissances générales, pour favoriser la mémorisation à long terme. Ludique et efficace, donc.
Comment faire alors ?
La première étape est de fixer l’ensemble des objectifs (pédagogiques) et des contraintes que votre atelier doit satisfaire. Trouvez ensuite un cadre concret pour votre atelier, ainsi qu’une idée du livrable à produire.
Mais attention, concret ne signifie pas forcément réaliste ! Vous pouvez vous inspirer de la mythologie, de la science-fiction, d’univers cinématographiques célèbres… Bref, la seule limite est que ça parle suffisamment à votre public pour l’embarquer pleinement dans l’aventure. D’où l’importance de connaître votre cible avant de vous lancer.
La deuxième étape permet de rentrer dans les différentes séquences de l’atelier. Faites donc une session d’idéation : listez vos idées de jeu en vrac puis constituez un scénario détaillé dans un brouillon. Enfin, contrôlez que le scénario imaginé est bien conforme aux objectifs et aux contraintes que vous vous êtes fixés.
Une fois que vous avez tout conçu et prototypé, arrive la partie la plus cruciale : la phase de test. C’est là que vous vous rendrez compte s’il y a des dysfonctionnements dans le jeu. L’idéal est de convier un petit groupe pour tester la jouabilité (est-ce divertissant ? fluide ? suffisamment difficile sans trop l’être ?) et l’efficacité pédagogique (vos apprenants ont-ils appris ce qu’il fallait apprendre ?).
L’atelier formatif a ainsi toute sa place dans l’apprentissage expérientiel. Concluons sur un dernier conseil : n’oubliez jamais de débriefer avec vos stagiaires de l’expérience qu’ils ont vécue. Apprendre en faisant, c’est efficace. Mais apprendre en faisant et en parlant de ce qu’on a fait l’est encore davantage.
atelier, ateliers pédagogie, dynamiser sa formation, formation
2 commentaires
Bonjour,
“Atelier formatif”, WAOUH! Qu’en formation professionnelle l’atelier soit formatif, c’est un peu le minimum syndical non?
Et sinon, le management bienveillant pour faire passer une directive “injuste”, cela se nomme…?
Bonjour,
Vous vous bloquez sur le terme “formatif” alors que le mot important est “atelier”. Ici, l’idée est de rendre actif le formé en lui proposant une activité qui rythme la formation. “formatif” sert seulement à caractériser le terme “formation”.
Bien à vous.