Le cycle de Kolb, ou la pratique en théorie

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L’autre jour, j’ai scandalisé mon entourage. La raison ? Je n’avais toujours pas regardé un seul épisode de la série de films Harry Potter, chose évidemment inaudible pour des personnes de ma génération… J’ai donc été forcé, manu militari, à regarder l’intégrale des Harry Potter ! Et sans avoir eu le temps de souffler, j’étais déjà plongé dans le cinquième épisode, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, quand j’ai assisté à LA scène qui allait m’inspirer ce nouvel article…

 

 

Plutôt théorie ou pratique ?

Le débat entre enseignement théorique et enseignement pratique résonne sans doute dans la tête de chacun de nous. Il fait écho à nos souvenirs de collégiens-lycéens, d’étudiants et parfois même de collaborateurs en entreprise. Chose d’autant plus aberrante que la formation en entreprise est censée nous donner les clés pour exercer concrètement notre métier…

En effet, former en entreprise se résume le plus souvent à mobiliser les collaborateurs durant une ou plusieurs journées, pour écouter le long monologue de l’animateur. Et pour asséner le coup de grâce – s’il en fallait un – on leur tend un dossier PowerPoint indigeste comme support d’aide en cas de besoin…

L’opposition entre théorie et pratique n’a pourtant aucun fondement. C’est même en les combinant intelligemment qu’on peut concevoir des formations pertinentes. Petit éclairage avec le cycle d’apprentissage expérientiel de David Kolb.

 

L’apprentissage expérientiel de D. Kolb

Le petit Jason a 3 ans et est en plein développement sensoriel. Un jour, tandis qu’il passait devant une prise électrique à la maison, il inséra son index, juste pour voir ce que cela ferait. « Aïe, ça fait mal ! », pensa-t-il. Devant ce constat, il comprit qu’à chaque fois qu’il toucherait un interrupteur des doigts, il ressentirait une légère électrocution désagréable, et se promit de ne plus retenter.

À la manière de ce qui arriva avec le petit Jason, un apprentissage durable se passe toujours en un cycle de quatre étapes selon David Kolb :
 

 

L’expérience concrète, c’est le moment où l’individu effectue une tâche, vit une expérience. Celle-ci se doit d’être le plus près possible de la réalité vécue dans le monde du travail. Lors de cette expérience, le collaborateur doit utiliser les connaissances qu’il possède, son savoir-faire ou son savoir-être pour vivre l’expérience qui lui est proposée.

L’observation réfléchie, c’est le moment où on analyse l’expérience. Le collaborateur doit prendre du recul et partager son retour d’expérience. C’est donc une étape propice au social learning.

Les deux premières étapes sont tirées de la réalité vécue et qui est forcément singulière. Au contraire, dans la phase de conceptualisation, il s’agit de généraliser le propos et de dégager le savoir ou la compétence qui s’appliqueront à des situations différentes. Ce moment de décontextualisation peut être propice à une présentation classique, mais la manière idéale est d’amener les collaborateurs eux-mêmes à construire ou à prendre conscience des connaissances ou des savoir-faire à développer.

Lors de la dernière étape, le collaborateur recontextualise en déduisant des hypothèses et en les éprouvant dans de nouvelles expériences concrètes.

Si l’on en croit Richard Côté (1998), le cycle d’apprentissage est « une démarche consciente impliquant une réorganisation ou un changement des idées (…) à la lumière de nouvelles prises de conscience. Celles-ci se manifestent sous forme de changement significatif pour la personne au niveau des connaissances, de ses habiletés, de ses valeurs, de ses attitudes, de ses habitudes et, éventuellement, au niveau de l’image de soi ».

Et ce n’est sous doute pas Shy’m qui le contredira…

Cet article vous a été proposé par Soufiane !

 


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 Un commentaire


  • Madame Formation

    Excellent article 🙂
    Connaître les tenants et aboutissants de l’apprentissage chez l’adulte est fondamental pour former en situation de travail notamment.
    Mais pas que. On peut aussi analyser son propre poste de travail en fonction et se remettre en question. Ainsi, on évite de devenir l’expert qui n’a plus conscience qu’il sait. Et qui du coup, n’a plus conscience de ses besoins pro.

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