Avant 42
Jean-Jacques, 30 ans, rêve de devenir analyste-programmeur depuis le collège. A l’époque, ses profs lui ont expliqué qu’il ne pourrait pas réaliser son rêve à moins de faire de longues et dures études. Découragé par le système scolaire, il abandonne le lycée et entre dans la vie professionnelle. Mais l’année dernière, il entend parler de la création d’une nouvelle école, étrangement nommée « 42 » (seuls les fans de Douglas Adams, auteur de science-fiction, comprendront la référence), dont l’ambition affichée est de devenir la meilleure école d’informatique de France.
L’entrée à 42
Pour intégrer cette école, nul besoin de présenter un diplôme, car à 42, on pense que « le système éducatif traditionnel est globalement inapte à dénicher les talents[1] ». Nul besoin non plus d’un portefeuille bien garni : bien que 42 dispose de moyens techniques et logistiques impressionnants, c’est une école gratuite, entièrement financée par Xavier Niel (le fondateur de Free). Enfin, il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances préalables en informatique : à 42, on cherche avant tout des personnes capables d’apprendre par elles-mêmes.
Cela a achevé de convaincre Jean-Jacques qui a passé les tests de sélection avec succès.
Apprendre à apprendre
Reprendre les études aurait pu être un moment désagréable pour Jean-Jacques, mais c’était sans compter sur le fait que 42 n’a rien à voir avec une école classique. On n’y cherche pas à transmettre un savoir aux étudiants mais à leur apprendre à apprendre. Il n’y a d’ailleurs ni profs ni cours magistraux à 42 !
En effet, le fonctionnement de l’école repose entièrement sur l’autonomie des élèves :
- Ils ont accès sur l’intranet aux exercices qu’ils doivent faire, individuellement ou en groupe. Ces exercices sont présentés comme le cahier des charges de projets d’entreprise et les consignes restent volontairement vagues pour pousser les élèves à débattre et à se mettre d’accord sur l’objectif à atteindre.
- Ils doivent trouver eux-mêmes comment faire ces exercices en cherchant sur Internet et en s’entraidant.
- Ils s’organisent et gèrent leur temps comme ils le souhaitent car l’école est ouverte 24h/24 et 7j/7. Ils n’ont d’ailleurs pas de vacances, c’est à eux de décider quand les prendre et de se débrouiller pour ne pas prendre de retard.
- Ils se corrigent entre eux en suivant une grille d’évaluation qui leur est fournie : c’est l’apprentissage « peer-to-peer ».
- Chaque élève va à son rythme et peut décider de quitter l’école à tout moment s’il estime avoir suffisamment appris. 42 ne délivrant pas de diplôme reconnu par l’État, les élèves ne travaillent pas pour obtenir un diplôme mais pour acquérir des compétences recherchées par les entreprises. Et ça marche ! Conscientes que trouver de bons développeurs est aujourd’hui très difficile, les entreprises font déjà les yeux doux aux élèves de la première promo de 42.
Si vous demandez à Jean-Jacques quel bilan il fait de son année à 42, il vous répondra que c’est une école qui permet de progresser extrêmement rapidement et qui est particulièrement stimulante. Mais il vous avouera aussi être content de débuter un stage à partir de cet été pour enfin pouvoir se reposer un peu !
Source : theartofindiscipline
[1] Citation tirée de l’ancien site de l’Ecole 42
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