Comme près de 73% des Français, vous jouez sûrement occasionnellement aux jeux vidéo. Il y a près de 2,7 milliards de joueurs à travers le monde, et a généré environ 130 milliards d’euros en 2020 (impressionnant non ?).
Mis à part le grand divertissement que procurent ces derniers, les jeux vidéo ont aussi un effet bénéfique sur la cognition car ils permettent par exemple d’améliorer la concentration, la mémoire, les capacités de planification, de prise de décision, etc. (Sauce et al. 2021)
Mais imaginez : si vous pouviez jouer tout en apprenant des choses, ça serait génial, non ? Quel enfant n’en a pas rêvé !
Eh bien ça existe : c’est ce qu’on appelle les serious games (ou jeux sérieux).
C’est quoi un serious game ?
Son objectif est de combiner l’aspect ludique des jeux vidéo avec une finalité d’apprentissage, de développement de compétences ou de formation. L’un des principaux avantages des serious games est qu’ils permettent d’apprendre de manière interactive et engageante. Cela peut rendre l’apprentissage plus amusant et plus motivant pour les joueurs et les inciter à continuer à jouer… et à apprendre.
Si vous voulez un exemple, la célèbre licence Assassin’s creed (Assasin’s creed origin) a proposé un contenu téléchargeable additionnel (CTA ou DLC en anglais) permettant d’explorer librement l’Egypte antique en incarnant l’un des personnages du jeu, avec un narrateur contant les informations écrites par des historiens et des égyptologues. Pratique pour travailler l’Histoire !
Mais à part apprendre en s’amusant, quelle autre utilité ?
Les serious games peuvent permettre aux joueurs de mettre en pratique les connaissances et les compétences qu’ils ont acquises dans un environnement virtuel sans risque. Cela peut être particulièrement utile dans les domaines où les erreurs peuvent avoir des conséquences graves, comme la médecine ou les simulations de scénario catastrophe.
Les serious games peuvent également offrir aux joueurs la possibilité d’expérimenter des situations différentes et de tester de nouvelles approches, ce qui peut les aider à développer leur créativité et leur pensée critique.
En outre, les serious games peuvent être facilement adaptés et personnalisés en fonction des besoins des joueurs et des objectifs de l’enseignement. Ils peuvent également être utilisés à différents niveaux d’apprentissage et dans différents contextes, ce qui en fait une option flexible pour l’enseignement.
Si vous n’êtes pas encore convaincu de ses possibilités, laissez-moi vous donner 3 avantages pédagogiques de l’utilisation des serious games.
La motivation :
L’un des avantages principaux des serious games est qu’ils peuvent être très motivants pour les joueurs, car ils permettent de combiner l’apprentissage avec le plaisir de jouer. Cela peut aider les joueurs à rester engagés et à continuer à apprendre, même lorsqu’ils rencontrent des challenges difficiles. Tout ceci n’est pas dû qu’à la “nouveauté”, mais peut apporter un gain de motivation sur le long terme ! (Wix, 2012)
L’apprentissage par essais-erreurs :
Les serious games sont souvent conçus pour permettre aux joueurs d’apprendre en expérimentant et en faisant des erreurs. Cela peut être un avantage pour l’apprentissage, car cela permet aux joueurs de tester différentes approches et de comprendre les conséquences de leurs actions de manière sécurisée et contrôlée.
Les serious games permettent aux apprenants de construire une hypothèse puis de la tester pour l’affiner jusqu’à trouver la bonne solution. Selon Sanchez (2011), un bon serious game doit permettre à l’apprenant de construire lui-même son hypothèse grâce aux informations proposées par le jeu.
Environnement contrôlé
Un serious game étant un environnement contrôlé, cela permet aux apprenants de pouvoir progresser à leur rythme. De plus, les serious games peuvent permettre d’évaluer les progrès des élèves de manière plus précise et plus objective, en mesurant leur performance dans un environnement contrôlé.
Bon, j’ai dressé un joli portrait des serious games et de leurs utilité, mais bien sûr ce n’est pas la solution magique ! Encore faut-il avoir un serious game sous la main, qui soit adapté à la population cible, avec le bon thème, suffisamment de matériel, un serious game de qualité, etc. Bref, il y a quand même plusieurs conditions à respecter !
Les serious games peuvent être un outil très intéressant, toutefois comme toute approche pédagogique elle doit être réfléchie et adaptée pour en tirer les meilleurs bénéfices possibles !
Pour aller plus loin :
– Sanchez, (Eric), (2011), Usage d’un jeu sérieux dans l’enseignement secondaire. Modélisation comportementale et épistémique de l’apprenant. Revue d’Intelligence Artificielle, 25(2), 203-222.
– Sauce, B., Liebherr, M., Judd, N., & Klingberg, T. (2022). The impact of digital media on children’s intelligence while controlling for genetic differences in cognition and socioeconomic background. Scientific reports, 12(1), 1-14.
– Wix, (Anne), (2012), Jouer en classe, est-ce bien sérieux ? Bilan de l’expérimentation académique sur les usages de jeux sérieux au collège et au lycée. Académie d’Aix-Marseille.
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