La 5ème innovation de notre dossier consacré au rapport d’Open university est la question d’une pédagogie basée sur l’équité. Nous ne parlons pas de sport équestre mais bien de l’idée de fournir aux apprenants les opportunités et le contexte suffisants pour qu’ils réussissent leur parcours scolaire. Il ne s’agit pas ici de fournir les mêmes chances aux apprenants mais bien des chances proportionnées à leurs difficultés, leurs contextes et leur potentiel handicap.
D’après le rapport, il ne s’agit pas simplement d’y penser avant de concevoir un déroulé pédagogique, mais bien d’inclure dans la conception une réelle réflexion sur l’inclusivité et l’équité.
Que propose ce rapport ?
Écouter et adapter l’enseignement aux étudiants
Le postulat est simple : lorsque nous concevons un déroulé pédagogique, nous embarquons tous avec nous des biais, une subjectivité inspirée de notre propre éducation, de nos attentions et de notre culture. Ce n’est pas quelque chose de mal en soi, car c’est cette expérience qui nous permet d’imaginer notre déroulé et de l’améliorer. Mais cela peut parfois induire un certain contraste entre ce que sont les étudiants et ce que nous pensons être bon pour eux. L’idée est donc d’être en mesure de comprendre son public afin d’envisager des expériences d’apprentissage complètement inclusives. Par exemple, il peut être intéressant de se poser la question des références culturelles et langagières inscrites dans notre déroulé pédagogique et qui pourraient ne pas être accessibles à tous nos étudiants. De mon côté, je pense que le plus important est d’être en mesure d’identifier le niveau de nos apprenants qui n’est pas toujours homogène.
Reconnaître que l’apprentissage multimédia n’est pas accessible à tout le monde
Pas besoin d’épiloguer sur le sujet, nous sommes tous d’accord sur le fait que les technologies éducatives ne sont pas adaptées à tous les publics. De mon côté, je pense qu’il ne s’agit pas simplement de concevoir un contenu type pour des dyslexiques, car cela ne se réduit jamais qu’à un support. Il faut considérer la conception de formation dans sa globalité afin d’adapter au mieux les déroulés aux différentes situations de handicap. Il est facile de réaliser un ppt pour tel ou tel handicap, mais la réflexion doit être appliquée à la totalité du parcours pédagogique.
Tirer parti de différentes théories pour supporter l’équité dans l’apprentissage
Quelques pistes d’amélioration se trouvent dans le guide universel de design pour l’apprentissage basé sur trois principes :
A. Engagement : envisager différentes manières d’engager nos apprenants
B. Proposer différentes façons de visualiser le matériel d’apprentissage
C. Amener des supports d’action et d’expression multiples
Reconnaître que l’évaluation peut parfois être injuste
Nous connaissons tous cette citation : “Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide”.
L’évaluation peut être injuste car elle ne prend pas en compte les différentes capacités et aptitudes de chaque individu. Il y a de nombreux facteurs qui peuvent influencer les résultats d’une évaluation, et les méthodes d’évaluation peuvent ne pas être adaptées à tout le monde. L’évaluation peut également être perçue comme une forme de pression pour certaines personnes, ce qui peut entraver leurs performances. Il est donc important de reconnaître que l’évaluation peut parfois être injuste et de prendre des mesures pour que tout le monde soit égal face à l’évaluation.
Conclusion
De mon avis personnel, il est aujourd’hui très facile de critiquer tel ou tel contenu étant donné les outils disponibles. Mais si nous voulons atteindre l’équité dans l’apprentissage, il est crucial d’avoir une compréhension approfondie des différents contextes et des différents publics avec lesquels nous travaillons. Je suis donc convaincu qu’il ne s’agit ici pas de design, mais bien de compréhension des handicaps. Encore une fois, la psychologie a un rôle à jouer dans cette innovation.
Le Mag' 