Chaque lundi, nous vous proposons de voyager dans l’Histoire de la pédagogie, à travers les portraits des plus grand.e.s pédagogues et théoricien.e.s qui ont influencé nos modèles contemporains.
Maria Boschetti-Alberti, c’est qui ?!
Maria Boschetti-Alberti est née en 1879 à Montevideo. Elle émigre d’Uruguay avec ses parents pour gagner la Suisse et obtient en 1894 son diplôme d’institutrice. Un an plus tard, à 16 ans, elle commence à enseigner dans le canton du Tessin.
En 1916, elle part en Italie pour approfondir ses connaissances pédagogiques puis enseigne jusqu’en 1924 dans une école composée d’une classe unique, à Muzzano. C’est sa première expérience professionnelle marquante : elle y applique alors des méthodes éducatives innovantes, s’inspirant notamment des travaux de Maria Montessori, en les adaptant aux conditions locales.
Ensuite, pour ce qui sera sa deuxième expérience professionnelle importante, elle part enseigner à l’école primaire supérieure d’Agno où elle met en place des expérimentations pédagogiques plus personnelles, et notamment ses fameux journaux d’écoliers dans le cadre d’une méthode dite de “l’école sereine”.
Dès cette époque, des témoignages de reconnaissance arrivent de différents pays : France, Italie, Portugal, Roumanie, ou encore Chine et États-Unis. En 1934, elle devient Présidente de la section tessinoise de la société des institutrices suisses. Elle s’éteint à Agno au début de l’année 1951.
Et Maria Boschetti-Alberti, que retenir de son travail ?
Selon Maria Boschetti Alberti, très inspirée par le courant de l’éducation nouvelle, l’élément fondamental de l’apprentissage des enfants c’est la liberté (liberté de méthode et liberté de temps notamment). C’est cette liberté qui, selon elle, permet de parler d’”école sereine”.
Ainsi, la liberté permet à chaque enfant d’effectuer son travail de la manière qu’il préfère : seul, à deux, en petits groupes, dans le bureau ou en dehors, en écrivant dans son cahier, au tableau ou sur le sol, avec ou sans l’aide de l’enseignant, en ayant à sa disposition divers matériels ou non, avec la possibilité d’aider les camarades en difficulté, etc. Aussi, l’enfant réalise ce travail dans le temps qu’il juge nécessaire.
Chaque enfant dispose de plus d’un programme récapitulatif pour chaque matière qui indique les principaux concepts à apprendre. Pour faciliter le travail libre, l’enseignant tient un registre de groupe dans lequel il note, pour chaque matière, les sujets choisis et étudiés par chaque élève. De leur côté, les élèves disposent d’un journal d’écolier, dans lequel ils notent toutes les activités qu’ils ont réalisées.
Selon Maria Boschetti Alberti, grâce à cette méthode, l’apprentissage devient alors un effort individuel et collectif, permettant à l’élève de se sentir valorisé, à l’aise et gratifié. Son objectif ? Que l’enfant soit à l’école aussi “vivant” qu’il l’est en dehors.
Aujourd’hui, les expérimentations éducatives de Maria Boschetti-Alberti sont associées à celles d’autres activistes pédagogiques, comme Achille Sclavo ou encore David Levi-Morenos, au début du siècle en Italie. Ces actions sont les bases des publications scientifiques sur l’éducation nouvelle.
Quelques ouvrages de Maria Boschetti-Alberti à consulter :
– Il diario di Muzzano, 1917
– La scuola serena di Agno, 1951
Dans la même veine, quelques articles Sydologie où on parle d’éducation nouvelle :
– https://sydologie.com/2021/09/pedagogo-24-john-dewey/
– https://sydologie.com/2014/11/les-pedagogies-alternatives-lecole-etat-lieux/
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