Chaque lundi, nous vous proposons de voyager dans l’Histoire de la pédagogie, à travers les portraits des plus grands pédagogues et théoriciens qui ont influencé nos modèles contemporains.
Montessori, c’est qui ?!
C’est sans doute le terme le plus évocateur quand on parle de pédagogie… mais on connaît moins son origine ! Née au 19ème siècle dans le Royaume d’Italie d’alors, Maria Montessori se dresse à contre-courant des idées de son époque. Elle devient l’une des premières femmes médecins en Italie, malgré l’avis de son entourage et du Ministère de l’éducation nationale.
Elle milite pour la reconnaissance des droits des enfants déficients sensoriels, et crée pour eux une école spécialisée où leur sont prodigués des soins médicaux et où une éducation leur est apportée. En 1907, elle décide de s’occuper également d’enfants ne souffrant pas de déficience sensorielle, et fonde la Casa dei Bambini (la Maison des Enfants), une crèche où elle y applique ses principes pédagogiques novateurs.
La pédagogie de Maria Montessori pourrait se résumer à son célèbre oxymore « Aide-moi à faire tout seul ». Contrairement au système traditionnel qui relègue l’élève à un rôle passif, immobile et discipliné, grâce à un système de récompenses-punitions, Maria Montessori considère que l’enfant serait plus épanoui, et son apprentissage plus efficace, s’il pouvait explorer librement un environnement sensoriel riche au sein de sa classe…
Nul besoin de le forcer, il est naturellement curieux ! Elle élabore ainsi des jeux d’éveil proposant des systèmes d’autocorrection. L’enfant sélectionne lui-même son activité et la réalise de façon autonome. L’enseignant reste toutefois présent, mais son rôle change : il guide l’enfant dans sa réflexion durant les activités, et garde un suivi à long terme de ses apprentissages.
Et Montessori, ça donne quoi aujourd’hui ?
Plus d’un siècle après la création de la Casa dei Bambini, le modèle Montessori reste sans aucun doute un des plus grands succès de la pédagogie moderne, à en juger par les 20 000 écoles du réseau mondial Montessori, ou encore par le marché conséquent des jeux d’éveil pour enfants de 0 à 10 ans estampillés Montessori.
En France, Céline Alvarez a revisité la pédagogie Montessori à la lumière des découvertes de la neuroscience, afin de montrer que l’échec scolaire au cycle primaire n’est pas une fatalité.
Son expérience a été menée dans une classe à Gennevilliers dans une zone d’éducation prioritaire particulièrement frappée par l’échec scolaire des plus jeunes enfants. Le changement de pédagogie opéré a alors consisté à repenser la journée scolaire autour d’activités autonomes, guidées par l’enseignant. Soumise à un test avant/après, cette expérience a donné des résultats spectaculaires : les lacunes observées chez les élèves en début d’année ont non seulement été résorbées, mais certains ont de surcroît surpassé les aptitudes attendues pour leur âge.
Quelques ouvrages de Maria Montessori à consulter :
– Pédagogie scientifique, 1926
– Les étapes de l’éducation, 1932
– L’enfant, 1936
Dans la même veine, quelques articles Sydologie où on en parle :
– https://sydologie.com/2017/09/savoir-maria-montessori/
– https://sydologie.com/2014/08/a-la-rencontre-de-maria-montessori/
– https://sydologie.com/2016/10/lumiere-lecole-de-ferme-enfants/
Un commentaire
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