PEDAGOGO #1 – JEAN PIAGET

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Chaque lundi, à partir d’aujourd’hui, nous vous proposons de voyager dans l’Histoire de la pédagogie, à travers les portraits des plus grands pédagogues et théoriciens qui ont influencé nos modèles contemporains. Et nous commencerons par Jean Piaget.
 

Piaget, c’est qui ?!

 
Jean Piaget est sans aucun doute une des pièces maîtresses du grand puzzle de la pédagogie ! Docteur en sciences naturelles, Jean Piaget possède de nombreuses casquettes : professeur de psychologie, de philosophie des sciences ou encore de sociologie…

Il a consacré la majeure partie de ses travaux de recherche à la psychologie de l’enfant et à la psychogenèse de l’intelligence, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes par lesquels les enfants développent leurs savoirs et leur manière de raisonner. Ses innombrables protocoles expérimentaux lui ont permis de mettre en évidence différents stades de développement cognitif chez l’enfant.

Jean Piaget s’est également appuyé sur ces travaux pour démontrer l’idée fondamentale selon laquelle c’est par l’interaction avec son environnement, et par une série d’essais-erreurs, que l’individu « construit » sa propre représentation du réel. De cette idée de construction est née sa théorie du constructivisme.
 

Et Jean Piaget, ça donne quoi aujourd’hui ?

 
Depuis près d’un siècle, le constructivisme et ses nombreux dérivés (le socio-constructivisme par exemple) constituent l’un des piliers de la pensée pédagogique moderne.

Les pédagogies actuelles s’en inspirant se fondent sur l’idée de laisser l’individu confronter ses propres représentations à celles des autres (social learning, etc.), ou encore à la réalité du terrain avant de construire ses compétences métier (blended learning, classes inversées, etc.).

Certains types d’activités comme les cas pratiques, les escape games, les activités de simulation (jeux de rôle, simulateurs de vols, etc.) offrent à l’apprenant une occasion d’observer, de manipuler, d’élaborer ses propres stratégies, bref d’interagir avec son environnement pour apprendre.
 
 
Quelques ouvrages de Jean Piaget à consulter :
– La psychologie de l’intelligence
– La genèse des structures logiques élémentaires
– Psychologie et pédagogie
– L’épistémologie génétique

 
Dans la même veine, quelques articles Sydologie où on en parle :
Notre livre blanc « La place des 5 grandes théories de l’apprentissage dans la formation »
La classe inversée : nouvelle chimère pédagogique, vraiment ?
Gamification, vous avez dit gamification ?
 
 
 


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 4 commentaires


  • Balasse

    Les stades de développement cognitif de Piaget sont bousculés par les neurosciences cognitive et notamment par O Houdé. Par exemple, l’enfant sait compter dès son plus jeune âge, contrairement aux travaux de Piaget qui évoque un stage d’âge de raison. Cela n’enlève rien à l’importance majeure de son travail, mais il aurait été bon de développer ces aspects qu’en pensez vous?

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    • Soufiane El Jai

      Bonjour, je vous remercie pour votre commentaire, qui complète effectivement notre brève présentation de Jean Piaget. Il est certain que les neurosciences cognitives font avancer à grands pas nos connaissances aussi bien sur le développement de notre intelligence que sur nos façons d’apprendre. Nous y consacrerons certainement un article de cette nouvelle série en présentant un pédagogue/théoricien emblématique dans le domaine des neurosciences (à ce propos, merci de nous avoir suggéré les travaux d’Olivier Houdé). Toutefois, bien que certains points précis soient ajustés par les découvertes des neurosciences, la philosophie derrière le constructivisme de Jean Piaget n’est pas nécessairement remise en question : l’idée d’une construction progressive de “structures” du raisonnement reste intéressante à étudier.

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      • Grégory Delboé

        Bonjour,

        Tout d’abord, félicitations pour votre initiative et pour la qualité de l’ergonomie du site. Bravo ! Le visuel est vraiment au top !

        Je suis beaucoup plus réservé sur le fond. Si l’influence et les apports de Piaget sont incontestables, il est très étonnant de lire que “la philosophie derrière le constructivisme de Jean Piaget n’est pas nécessairement remise en question”. La conception stadiste (nous fonctionnerions en avançant étape par étape) est une logique qui est très contestable et contestée, même dans le champ des neurosciences. Olivier Houdé est effectivement, je suis d’accord avec Soufiane, une référence contemporaine qui s’inscrit à la fois dans le prolongement mais aussi dans la rupture avec Jean Piaget. Par ailleurs, il ne faut pas confondre développement, apprentissage et éducation. Ce sont des processus qui sont en relation, mais qui ne sont pas superposables. Or, là, vous faites des amalgames fâcheux… Et les conséquences ne sont pas neutres sur le plan pédagogique par exemple. Vous évoquez d’ailleurs des conséquences sur ce plan qui seraient par je ne sais quel tour de passe-passe à attribuer à Piaget (on ne peut pas dire que ses apports fondamentaux soient sociaux – cf. ses divergences avec L.Vigostky) ou à mettre en lien avec des approches dites “innovantes” telles que la classe inversée (cf. M.Lebrun) ou les escape-game. Quels rapports ? Vous pourriez être plus précis ? Comme souvent, les chercheurs sont caution pour leur faire dire ce qui nous arrange. Ils deviennent en quelque sorte des marques contre leur gré. Évidemment et dans cette logique, vous ne manquerez certainement pas Montessori dans la suite des épisodes. Mais la pauvre Maria doit parfois se retourner dans sa tombe…

        Enfin, les conceptions en stade (Piaget est emblématique de ce point de vue) ont forgé une représentation extrêmement tenace selon laquelle nous passons nécessairement par des étapes immuables pour nous épanouir. Lorsqu’une certaine logique ne nous est pas accessible d’emblée, cela n’implique pas nécessairement que l’expérience à vivre n’est pas féconde. Et bien que de nombreux pédagogues aient pu nous montrer d’autres voies, notre “bon sens” et la facilité de conforter cette idée l’emporte souvent. Pourtant, avec un peu d’introspection et en affrontant cette idée spontanée, chacun conviendra que ce que nous avons véritablement appris “dans la vraie vie” n’a pas suivi un ordre très logique, allant du simple au complexe, du facile au difficile, telles que les expériences piagétiennes pourraient le laisser penser.

        J’ai donc bien peur que sur le fond, vous soyez très approximatif, et que vos mobiles ne vous amène à faire dire n’importe quoi à des gens qui ne sont pas n’importe qui… Parler des pédagogues n’est pas une activité réservée à une quelconque catégorie, mais cela demande d’avoir une bonne culture pédagogique ou à défaut d’avoir véritablement étudié l’auteur (ce qui est difficilement séparable de la première condition). On trouve sur le net des documents vidéos authentiques de Piaget. Il parle de lui-même, et même si cela n’engage que son point de vue, cela a le mérite d’éviter de lui faire dire ce qu’il n’aurait probablement jamais dit…

        Bonne suite à votre initiative que je trouve très intéressante, et qui vous demandera certainement de vous entourer car l’art de la vulgarisation et de la synthèse suppose d’être vraiment très calé… Pourquoi ne pas interviewer des contemporains sur ces grands penseurs de la pédagogie ? Vous éviteriez quelques déconvenues, et nous profiterions de la qualité de vos présentations sur la forme.

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        • Soufiane El Jai

          Bonjour Grégory,

          Merci pour votre commentaire. L’objectif de notre série est de présenter brièvement chaque auteur et son apport à la pédagogie, et non de faire une synthèse de plusieurs pages (ce qui serait également très intéressant, mais nous pensons que ce format reste difficile d’accès). À ce titre, pour aller plus loin, nous suggérons à nos lecteurs les principaux ouvrages de chaque auteur.

          L’héritage contemporain que nous présentons en fin de chaque article n’est pas nécessairement un fait de l’auteur lui-même : Piaget n’a effectivement jamais évoqué les “escape games” dans ses écrits… Cependant, nous cherchons tout de même à établir des liens de continuité entre l’apport de l’auteur et les applications concrètes que l’on constate dans le monde de la formation aujourd’hui. Ainsi, dans l’exemple de l’escape game pédagogique, activité basée sur l’exploration et sur la résolution de problèmes proposant une auto-correction, nous retrouvons bien le principe d’apprentissage par essai-erreur exposé par Jean Piaget, sans toutefois lui en attribuer la paternité.

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