Du storytelling au storyacting

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Raconter une histoire pour accompagner l’apprentissage, c’est souvent tentant. En utilisant des personnages et des péripéties, le sujet à expliquer paraitra un peu plus fun. En plus, les histoires permettent de faire naître des émotions (la peur ou la joie par exemple) et on sait que les émotions sont des accélérateurs d’apprentissage. Mais est-ce toujours une bonne idée ?

Le storytelling en pédagogie : un outil difficile à manier

Raconter des histoires pour faire passer un message, c’est souvent une bonne idée. Cette astuce est ainsi souvent utilisée par les marques dans le cadre de la publicité (le cas du spot pour l’eau Quezac, emblématique et réalisé par, excusez du peu, Ridley Scott) ou par les personnalités, notamment des entrepreneurs ou des hommes politiques (l’homme providentiel ça vous dit quelque chose ? 😉 ).

Quand on cherche à expliquer quelque chose, la tentation d’enrober la connaissance dans une histoire peut exister. Néanmoins, il faut garder en tête qu’il existe deux risques importants à utiliser cette méthode :

  • Le frein à l’identification
  • La difficulté à trouver le ton juste et la bonne histoire.

Lorsqu’on cherche à expliquer un sujet, on cherche à présenter le sujet de manière globale, pour que tout le monde puisse le comprendre. Par exemple, si on souhaite expliquer une offre d’assurance, il faudra veiller à ce que toutes les situations soient présentées. Si on décide d’utiliser le storytelling dans ce cadre, on va se concentrer sur un cas unique, qu’on estime être le plus fréquent, par exemple la famille hétérosexuelle avec deux enfants. Les autres personnes, dans des situations familiales et personnelles tout à fait différentes, risquent d’emblée de se dire « ce n’est pas pour moi ».

Quand on n’a pas trop d’idées pour inventer une histoire forte, on se rabat souvent sur une simili-histoire. L’histoire n’est alors plus qu’un prétexte et il devient compliqué de s’y attacher. Reprenons notre exemple du produit d’assurance. En utilisant le storytelling de manière un peu basique cela donnerait quelque chose comme : « Paul et Julie viennent d’acheter une jolie maison, avec une chambre pour chacun de leurs 2 enfants : Mila et Théo. Mais si un drame survenait, Paul et Julie sont-ils bien protégés ? …. ». On se rend vite compte que l’histoire n’est qu’un subterfuge et qu’elle ne répond pas aux critères d’une bonne histoire. Ecrire des histoires, c’est un métier !

Le storyacting : la formation dont vous êtes le héros

Pour parer au premier biais identifié, il est possible de faire participer le formé pour lui proposer une histoire personnalisée. Cela peut notamment être fait dans le cadre d’un e-learning. On pourra ainsi imaginer une scénarisation où le formé est directement impliqué car il est un acteur de l’histoire, à l’instar de qui se passe dans un jeu vidéo. On peut ainsi lui proposer de créer un avatar, de participer à une quête qui sera complétée au fur et à mesure que les modules seront réalisés, et de gagner des récompenses. L’histoire avance ainsi au rythme de la progression de l’apprenant. Il est donc davantage impliqué et devient le moteur de l’histoire (cf. le jeu de révision pour le bac, Eduquest).

Les éléments liés à l’histoire pourront être disséminés dans l’e-learning, entre les modules qui pourront être dédiés à l’apport ou à la mise en pratique des contenus. Trouver une bonne histoire restera une gageure, mais on ne mélangera pas la partie strictement pédagogique et la partie « histoire ». Après, à vous de jouer pour trouver le ton juste en fonction de votre public d’apprenants pour ne pas leur proposer une histoire bébête, qui risquerait de ruiner leur motivation !

 

 

 


 

Raphaëlle Guy

  • Diplômée d’un master 2 « communication des organisations » spécialité « gestion de l’information » – Lyon 2

Chiffres, équations, éprouvettes, … J’ai beau souvent ne rien y comprendre, les sciences me fascinent. Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec de brillants scientifiques qui m’ont permis d’éclaircir certains mystères. Je me suis intéressée à la vulgarisation scientifique, à la médiation culturelle des sciences et à tous les outils innovants qui permettent d’expliquer la science au plus grand nombre.

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