Le BYOD – pour « Bring your own device » – est un phénomène apparu aux Etats-Unis qui consiste à utiliser ses appareils numériques personnels dans un cadre professionnel. Depuis 2005, le concept investit peu à peu le milieu éducatif. Qu’apporte le BYOD en termes d’apprentissage ? Quels problèmes pose-t-il ? Aperçu sur cette tendance qui intéresse de plus en plus les enseignants français.
Le BYOD, un fort potentiel éducatif
Il paraît primordial aujourd’hui d’intégrer les technologies numériques, tablettes, smartphones et ordinateurs portables, qui font partie du quotidien des jeunes, dans l’apprentissage. Le BYOD présente une solution financièrement avantageuse pour les établissements car elle ne nécessite pas d’investissement coûteux en termes d’achat de matériel.
Par ailleurs, cette tendance offre un fort potentiel éducatif pour les élèves. Le BYOD est en effet particulièrement intéressant à mettre en place dans le cadre d’un projet de groupe (réalisation d’expériences scientifiques, création d’un reportage, d’un exposé, etc.) car il favorise la collaboration et l’implication des élèves, et stimule leur créativité. En effet, les élèves mettent à disposition de leur groupe leurs appareils numériques, proposent des applications, partagent leurs compétences techniques et accompagnent ceux qui sont moins à l’aise avec les outils numériques.
Les élèves se montrent également plus investis dans les tâches scolaires lorsqu’ils travaillent sur des appareils numériques qui leur appartiennent, qu’ils maîtrisent parfaitement et surtout qu’ils associent au loisir.
Une mise en place complexe
Les enseignants qui souhaitent se lancer dans l’aventure BYOD se heurtent cependant à quelques obstacles.
En premier lieu, l’inégalité sociale entre les élèves. En fonction des ressources des familles, les élèves disposent d’appareils plus ou moins performants, qui peuvent supporter ou non des usages éducatifs.
De plus, le fait de posséder un smartphone par exemple, peut aller à l’encontre des choix éducatifs de certains parents.
En second lieu, la distraction des élèves. Certains enseignants craignent de perdre le contrôle sur leurs élèves s’ils leur permettent d’utiliser leurs appareils personnels.
Enfin, une surcharge de travail. L’enseignant doit non seulement concevoir de nouveaux scenarios pédagogiques adaptés aux différents supports numériques mais également prévoir une infrastructure technique importante (une connexion internet haut débit et sécurisée, une salle avec de nombreuses prises de courant, une plateforme collaboratives pour gérer les travaux des élèves, etc.).
Comment réussir l’intégration du BYOD dans une classe ?
Malgré tout, de plus en plus d’enseignants relèvent le défi et réitèrent l’expérience régulièrement. Alors comment réussir l’intégration du BYOD dans sa classe ?
D’après les enseignants experts et convaincus, la clé du succès réside dans la préparation du projet.
Quelques conseils :
1/ Impliquer l’établissement dans la réflexion sur son projet afin que des mesures techniques soient prises (connexion de qualité, aide du service technique, achat d’appareils numériques pour les élèves qui n’en possèdent pas, etc.) pour garantir le bon déroulement des activités du BYOD.
2/ Sensibiliser les parents au BYOD par le biais de réunions d’information afin qu’ils comprennent l’intérêt de cette démarche pédagogique.
3/ Suivre des formations techniques afin d’être à l’aise avec l’ensemble des appareils numériques et des systèmes d’exploitations.
4/ Responsabiliser les élèves en rédigeant par exemple une charte d’usages numériques afin qu’ils aient un comportement responsable et qu’ils soient conscients des risques liés au numérique.
5/ Concevoir des activités spécifiques qui favorisent la collaboration entre les élèves et la créativité.
Alors, prêts à tenter l’expérience ? Nous attendons vos retours !
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