Face à vous, des regards perdus dans le vague, quelques oreilles distraites, et parfois même un air hagard… Ne cherchez pas ! Quelque chose cloche dans votre apprentissage, pourtant riche en enseignements. Sydologie fait le point sur ce qu’il ne faut absolument pas faire. Et propose aussi des solutions.
Erreur n° 1 : Ne pas impliquer les apprenants dans le cours
Loin de nous l’idée de remettre en cause le contenu de vos enseignements. Vous avez travaillé votre plan, trouvé de bons arguments… Alors pourquoi ces élèves ne sont-ils pas plus réceptifs ? Sans doute parce que vous êtes encore dans une relation trop verticale (vous exposez, ils écoutent). Pour capter l’attention, variez un peu la structure de votre cours en proposant un travail collaboratif, moins contemplatif. Faites appel aussi à leur propre expérience : ils ne sont pas aussi innocents que vous ne le pensez !
Erreur n° 2 : Ne pas varier le rythme, rester monotone
Votre voix a beau être suave et agréable à l’oreille, malgré tout, un cours dit « magistral » peut avoir des effets soporifiques (qui se mesurent généralement au nombre de bâillements provoqués). La solution ? mettez donc un peu de fantaisie dans votre intervention : organisez des séances thématiques de 15 minutes par thème, illustrez votre propos par un jeu, un quiz, instaurez un temps de questions ouvertes… Bref, amusez-vous aussi.
Erreur n°3 : Faire le gendarme
« Un cours réussi est un cours dirigé et contrôlé de A à Z ». Si votre petite voix intérieure vous souffle cela, laissez-la de côté, elle n’est plus à la page. Certes, c’est bien à vous d’emmener vos élèves au cœur de votre sujet. Mais vous n’apprendrez pas à leur place, en les tenant par la main, ou pire, en instaurant un système de sanctions. Tentez une chose nouvelle : faites-leur confiance ! Prévoyez une part de travail à faire en autonomie : des recherches, des hypothèses, des applications. Laissez-les s’investir un peu à leur façon, vous pourriez être surpris.
Erreur n°4 : Dévaloriser les apprenants
« Bravo M. Martin, ce 2/20 m’a permis de gagner 10 minutes sur ma soirée de corrections ». Certains professeurs croient encore qu’en pointant du doigt un manque, de préférence en public, l’élève, piqué au vif, se ruera sur ses cours. C’est pourtant improbable. Tout d’abord, parce qu’en égratignant un peu plus la confiance d’un élève en difficulté, vous lui envoyez un signal contraire (« à quoi bon insister ? »). Pas très pédago n’est-ce pas ? De plus, si l’élève n’a rien compris, c’est que les torts sont partagés : l’idée est alors de savoir pourquoi l’élève a échoué, et à quel moment vous l’avez perdu.
Erreur n°5 : Se braquer et manquer d’esprit critique quant à son travail
Et oui, le pédagogue aussi est en perpétuel apprentissage ! Alors quand vient une critique sur votre propre travail (et cela viendra un jour, personne n’est intouchable), ravalez ce juron qui vous vient à l’esprit. Acceptez plutôt le fait que vous puissiez aussi vous tromper ! Après tout, vous avez sans doute encore des progrès à faire et c’est ce qui vous bonifie avec le temps : cette capacité à faire évoluer votre méthode, à vous adapter à vos apprenants en réinventant votre cours. Alors, à vous le dialogue !
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