Ce que nous apprend la classe virtuelle sur la formation… en général

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Depuis quelque temps (rapport à un trublion), de plus en plus de formations, et de cours, ont lieu à distance.

C’est la fameuse « classe virtuelle » ! Méthode pas si nouvelle, elle est en pleine expansion et, de ce fait, on essaie de trouver les meilleures méthodes pour la manier avec succès.

D’ailleurs, nous aussi, nous avons mis notre grain de sel et saupoudré une petite pincée de conseils, à retrouver dans notre super Livre Blanc.
 
 

 
Fleurissent aujourd’hui les questionnements sur la manière d’animer une « bonne classe virtuelle » et sur les méthodes pédagogiques à adopter. L’attention est encore plus délicate à manier à distance et il faut rythmer nos classes virtuelles, apporter un soin particulier à notre présentation, multiplier les activités ou encore les travaux de groupe.

On peut alors se demander : la classe virtuelle est-elle si spécifique ou, n’avons-nous pas tout simplement adopté quelques mauvaises pratiques en formation présentielle du fait d’un manque de connaissances théoriques ou pratiques ? Et si, finalement, le développement de la classe virtuelle nous avait tout simplement poussé à repenser la formation de manière générale ?
 

Classe virtuelle vs formation en présentiel

 
Classe virtuelle et formation en présentiel sont deux modalités synchrones, c’est-à-dire que la formation a lieu à un moment défini, en présence d’un formateur, et ne peut pas être faite à la guise du formé.

L’une a lieu dans une salle, l’autre à distance, grâce à un outil de visioconférence (type Zoom).
 

La classe virtuelle, une simple formation en présentiel faite à distance ?

 
Période de transition oblige, des formations prévues en présentiel ont dû se faire à distance, à la dernière minute (pour celles qui n’ont pas été tout bonnement annulées !).

Pour cette raison, et bien d’autres, certains ont donc estimé que la classe virtuelle était une simple transposition de la formation en présentiel… avec la dimension physique (ô combien précieuse, on le verra plus tard) en moins.

Vraiment ?
 

L’enjeu de l’attention en classe virtuelle

 
En étant devant son ordinateur, et non dans une salle, la grande crainte de chaque formateur est l’éventuelle baisse de l’attention de ses formés. Mais qu’est-ce qui peut faire que l’attention est limitée en classe virtuelle ?
 
L’environnement n’est pas toujours adapté, l’apprenant n’a pas forcément un espace dédié ou au moins un endroit bénéficiant de calme. Souvent, les personnes cohabitantes peuvent venir perturber la concentration des apprenants.

Il y a plus de distraction, lié à l’environnement avoisinant mais aussi au fait d’être sur l’ordinateur. On peut être tenté de regarder ses mails ou même d’y répondre par exemple. Eh oui, on peut estimer que dans une formation en présentiel, les formés sont plus « captifs » dans la mesure où ils sont dans la salle et il est plus difficile de faire autre chose (ou en tout cas beaucoup moins discrètement).

Et moins de gêne (de la part des apprenants). Non seulement on est distrait plus facilement mais en plus on peut faire autre chose en faisant semblant d’écouter (ben oui, le regard reste au même endroit, c’est suffisant non ?). Spoiler alert : le formateur s’en rend compte quand quelqu’un est peu attentif, et cela peut être dérangeant ! Et puis pour d’autres, faire semblant n’est même pas nécessaire, couper le micro leur paraît suffisant pour parler à quelqu’un d’autre ou encore pour être au téléphone. PS : on ne parle même pas de ceux qui sont « présents » sans micro et sans caméra.

Et enfin il est moins facile d’écouter quelqu’un devant un écran, il y a moins de mouvement, et ainsi plus de chances de s’ennuyer. De plus, être devant un écran, c’est fatigant (en plus ça rime). On ne jette la pierre à personne (ou presque), c’est aussi humain d’être moins attentif dans cette situation !
 

Comment y remédier et repenser sa formation ?

 
Donner quelques règles simples à adopter en classe virtuelle, comme s’isoler dans un espace au calme, dédié au travail et à l’écoute.

Formuler des objectifs de formation clairs. En effet, ils sont un moteur pour le formé mais aussi pour vous. Petite astuce, lorsque vous devez formuler votre objectif, utilisez la formulation : « À la fin de la formation, vous serez capable de… ». Ca marche à tous les coups et c’est clair et engageant, non ?

Rendre les apprenants actifs ! Eh oui, on peut faire des activités de groupe en classe virtuelle, avoir un fonctionnement qui n’est pas descendant mais davantage interactif, en impliquant les apprenants qui pourront vous questionner, partager leurs connaissances ou une expérience.

Faire des pauses ! Pensez des séquences courtes, de 30 minutes environ, et faites des pauses fréquentes (toutes les 60 à 90 minutes environ).
 

Une impression de déjà-vu ?

 
Les astuces que nous évoquons plus haut ne sont pas nouvelles. En effet, une bonne formation en présentiel s’appuie sur les mêmes éléments.

Finalement, le développement de la classe virtuelle dans ce contexte a poussé à questionner ses (mauvaises) habitudes de formation et à la repenser de manière générale.

Par exemple, il faut rendre davantage actifs les formés, pour les rendre plus attentifs mais aussi pour co-construire le savoir transmis. Chacun a quelque chose (plus ou moins intéressant) à partager et à valoriser. De plus, cela facilite aussi la mémorisation et la compréhension, bingo !
 

Les mêmes ficelles, mais une pratique différente !

 
Certes il y a des points communs (comme mettre les apprenants en action), mais la pratique peut différer, n’ayant pas accès aux mêmes dispositifs et aux mêmes outils (et au final, on se retrouve souvent mieux doté à distance qu’en présentiel grâce aux outils de sondage, aux salles de travail, etc.).

C’est aussi pour cela qu’une classe virtuelle doit être pensée « pour elle-même » et pas comme une simple transposition d’une formation présentielle.
 
 
À vous de jouer !
 
 
 
 
 
 
 
 

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Héléna Coudurier-Curveur

  • Master de Sociologie Recherche – Normes, économie et société – Sorbonne Université

Curieuse et intéressée par de nombreux domaines, il m’était difficile de faire un choix de spécialisation dans mes études. Pourtant dans cette vague d’intérêts, j’ai réussi à orienter les flots de mon enthousiasme avec… la pédagogie !

Car si ma première satisfaction est de comprendre, la seconde est de transmettre.

Je suis ravie de faire partie de l’équipe Sydo, où savoir-faire et émulsion d’idées mènent à la réalisation d’outils véritablement pédagogiques.

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