La Khan Academy est une plate-forme d’apprentissage en ligne créée en 2006 par l’américain Salman Khan.
A l’origine de cette plate-forme, ce sont de simples tutoriels de mathématiques créés et mis en ligne sur Youtube par Salman Khan dans le but de faire progresser ses cousins, un peu perdus dans cette matière.
Puis, devant le succès rencontré par ces vidéos qui ont rapidement été visionnées par un public plus large, bien souvent fâché avec les mathématiques, le concept s’est développé.
Aujourd’hui, le site de la Khan Academy propose gratuitement 4 500 vidéos éducatives en anglais sur des sujets variés : mathématiques, sciences, économie, finances, histoire, géographie, etc.
La Khan Academy touche un large public
Ces vidéos sont destinées à un public scolaire (primaire, secondaire), mais aussi à toute personne intéressée qui a envie de se former sur les sujets abordés.
Chaque vidéo dure environ une dizaine de minutes et met en scène quelqu’un (ou plutôt sa main) en train de résoudre un problème ou d’expliquer un concept à voix haute, tout en écrivant ou en dessinant pour appuyer ses propos. Pas de professeur devant un tableau donc : le public est totalement immergé, comme s’il était assis aux côtés de son « tuteur » qui n’explique que pour lui. La Khan Academy propose également des exercices d’application pour permettre ensuite de s’entraîner.
Ce concept rencontre un grand succès aux Etats-Unis et ailleurs : le site compte aujourd’hui plus de 6 millions d’utilisateurs réguliers et se réclame comme une école virtuelle d’ambition mondiale, dont l’objectif est de délivrer les mêmes savoirs à tout le monde.
Pour autant, il ne s’agit pas de mettre complètement de côté les enseignants, mais bien de les aider dans leur métier, car la Khan Academy met à leur disposition des outils de suivi. Ils peuvent ainsi créer leur classe en invitant leurs élèves, ce qui leur permet ensuite de voir les vidéos qu’ils ont visionnées, le temps qu’ils ont passé dessus, leurs scores aux exercices d’application, leur courbe de progression…
Ils peuvent donc se servir de ces vidéos comme des supports pendant leurs cours, ou encore comme des devoirs à la maison sur le modèle de la « classe inversée ». Par exemple, les élèves visionnent une vidéo et assimilent la théorie chez eux, puis ils font des exercices pratiques en classe, ce qui permet à leur professeur de voir s’ils ont tout compris, de réexpliquer, d’approfondir, etc. La classe devient alors un lieu d’échanges, de débats, d’entraide entre le professeur et les élèves, mais aussi entre les élèves, et pas seulement un lieu de cours “descendants”.
Pour les élèves, c’est aussi une manière d’apprendre autrement, car ils ont la possibilité de visionner la vidéo autant de fois qu’ils le souhaitent, n’importe où (du moment qu’ils ont un ordinateur), n’importe quand et à n’importe quelle heure, etc. Ils peuvent également poster des commentaires, des questions sous la vidéo, et ainsi obtenir des réponses de la communauté.
Deux bémols et demi cependant :
– 1) Les vidéos, comme l’interface de gestion, sont uniquement en anglais, ce qui complique la prise en main.
– 2) Il n’est pas possible pour un enseignant de créer sa vidéo avec son propre contenu et de la mettre ensuite en ligne sur le site. Il est donc tributaire des sujets et des contenus mis en ligne sur la Khan Academy. On peut donc regretter que cette plate-forme ne soit pas personnalisable et que les enseignants ne puissent pas plus se l’approprier.
– Et le demi bémol : certains peuvent regretter le côté « fait maison » des vidéos, d’autres diront que la pédagogie prime sur l’esthétisme !
Une bonne nouvelle pour ceux qui ne maîtrisent pas bien l’anglais : depuis le 4 septembre 2013, l’ONG Bibliothèques Sans Frontières a lancé une version officielle de la Khan Academy, en français et toujours complètement gratuite, afin de rendre les contenus accessibles à un public francophone.
Pour le moment, 250 vidéos de mathématiques sont en ligne. Il ne s’agit pas seulement d’une traduction des cours proposés par la Khan Academy, car les vidéos sont adaptées par des doctorants en mathématiques ou en physique, puis validées par un comité scientifique composé notamment de spécialistes de l’éducation.
Début 2014, le site proposera également, sur le modèle du site officiel, des exercices interactifs et des outils de suivi et de monitorat pour les enseignants.
LES + :
- Gratuit
- Contenus pédagogiques universels
- Cible large (scolaires, adultes, etc.)
- Ludique
- Outil complémentaire pour les profs
- Manière d’apprendre autrement pour les élèves
LES – :
- Anglais (mais version française en cours de développement)
- Pas de possibilité de personnalisation des vidéos
- Pas de possibilité d’intégration de ses propres contenus
- Problème d’équipement des écoles en ordinateurs
- Esthétisme (oui mais bon…)