J’ai testé l’IA pour faire un schéma

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IA Schéma

Après nous être intéressés aux images et à leur pouvoir de signification ainsi qu’aux 4 leviers essentiels à actionner pour tirer parti du sens collectif, penchons-nous aujourd’hui sur les schémas… et l’IA.
 

…et sans surprise, elle est moins bonne que moi !

Chez Sydo, on adore les schémas. Une vidéo pédagogique ? Les explications de la voix-off permettent de construire progressivement un schéma. Une formation présentielle ? Les formés doivent synthétiser ce qu’ils ont appris sous forme de schémas. Un séminaire ? Toutes les informations essentielles sont données sous forme de schéma… Ah non ?
 
Bon, en tout cas, les schémas on essaie de les caser partout. Parce que c’est efficace pour comprendre un sujet ? Assurément ! Parce que c’est joli ? Parfois ! Parce qu’on sait super bien les faire ? C’est sûr ! Mais cet antique savoir-faire, 15 ans tout de même, fait-il le poids face à l’intelligence artificielle ? Autrement dit, l’IA sonne-t-elle le glas de l’artisanat du schéma ?
 

IA et schéma pédagogique : c’est quoi « un schéma » ?

 
L’objectif du schéma ? Expliquer quelque chose le plus simplement possible, à l’aide de dessins et de mots, que l’on agence intelligemment.
 
Son principe ? Organiser les informations de façon simple en les rendant accessibles pour :
 
Expliciter des informations concrètes qui ne sont pas directement visibles à l’œil nu, comme les relations internes à l’objet présenté, sa constitution, ses comportements, etc.
 
Rendre compréhensibles des informations abstraites ou non perceptibles (des idées, des théories, des concepts) en permettant leur visualisation, et donc leur analyse.
 
Ses atouts ? Faciliter la mémorisation et la compréhension des informations communiquées, en activant et stimulant le canal visuel (un de nos cinq canaux de mémorisation). En effet, dans un schéma, on visualise d’un seul coup d’œil le sujet traité et les différents liens mis en évidence.
 
De prime abord, réaliser un schéma ne semble donc pas si difficile que ça !
 

C’est quoi « un bon schéma » ?

 
Un bon schéma c’est un schéma pédagogique ! Voici que j’ai appris au fil des années :
 
– Il faut regrouper visuellement les éléments qui sont liés les uns avec les autres par exemple avec un cadre, un effet halo, etc.
 
– Il faut ajouter des mots-clés sur les éléments importants pour renforcer et figer le sens des éléments illustrés
 
– Il faut hiérarchiser les éléments entre eux grâce à la taille des polices par exemple car cela permet de reconnaître d’un coup d’oeil les éléments de même nature
 
– Il faut représenter clairement les liens entre les éléments et la nature de ces liens (par exemple : supervise, fourni, etc.)
 
– Il faut utiliser des représentations adéquates : symbole universel, illustration claire sans trop de détails, etc.
 
Napkin (IA) vs Raphaëlle : l’ultime duel du schéma
 
J’ai soumis à mon adversaire un script de vidéo pédagogique de mon cru. Ce script de 400 mots environ, correspond à une vidéo pédagogique de 3 min.
 
Premier souci, l’outil ne sait pas produire un schéma pour l’ensemble du texte. Il saucissonne le texte et place un petit éclair sur les portions qu’il est en capacité de schématiser.
 
Schéma IA
 
Un schéma global sur un texte conséquent, on oublie donc.
 
Chez Sydo, nous avons l’habitude de schématiser des contenus longs, par exemple pour une vidéo mais également à l’échelle d’une formation entière.
 
Napkin 0 – Raphaëlle 1
 
Notons par contre que ce saucissonnage correspond aux différentes parties du texte, ce qui le rend plutôt logique. En somme, il reprend la logique que vous lui proposez.
 
Ici, les parties ont été déterminées par mes soins, je considère donc que je marque un nouveau point (my article, my rules, déso pas déso).
 
Notons que parfois l’outil propose des schémas sur des parties qui ne font pas parties de la sélection initiale mais de la suite du texte. Est-ce une esbrouffe de l’IA pour montrer qu’elle sait traiter plus de contenus que ce qu’elle avait initialement circonscrit ? Nous ne le saurons pas.
 
Napkin 0 – Raphaëlle 2
 
Lorsqu’on clique sur un éclair, une myriade de formes sont proposées. Chapeau l’artiste, c’est varié et conséquent.
 
Schéma IA
 
On a l’embarras du choix.
 
Schéma IA
 
Certaines formes sont stylisées (le cadenas, les arêtes de poissons – what the fuck?!) d’autres le sont beaucoup moins.
 
Schéma IA
 
Alors certes, on pourra regretter que l’outil ne suggère pas une forme plus adaptée en fonction du contenu, mais cette profusion a le mérite de donner le choix et d’ouvrir l’univers des possibles. A ce niveau là, indubitablement, Napkin marque des points.
 
Mon imagination, pourtant débordante, ne saurait inventer une telle diversité de formes.
 
Napkin 1 – Raphaëlle 2
 
Passons aux choses sérieuses, la qualité schématique des productions. Autant le dire tout de suite, on trouve de tout : des schémas plutôt bien réalisés (qui reprennent en partie les bonnes pratiques énoncées plus haut), des illustrations parlantes, de la hiérarchisation, des mots-clés, etc.
 
Schéma IA
 
Pour chaque format de schéma, différents styles sont proposés, plus ou moins colorés par exemple.
 
IA schéma
 
Même si ça peut paraitre gadget, mais cela peut être utile pour s’intégrer au mieux dans votre présentation/votre support.
 
Vous pouvez également modifier facilement les schémas. Vous pouvez modifier les textes, changer chacune des couleurs, ajouter des formes, etc.
 
Les possibilités d’édition sont multiples, infinies et variées.
 
Napkin 2 – Raphaëlle 3
 

IA et schéma : le verdict final ?

 
L’IA va-t-elle me piquer mon job de schématiseuse en chef ? Pas tout de suite, on dirait !
 
Certes, Napkin a des atouts dans sa manche : une créativité débordante côté formes, des options de personnalisation à gogo, et une capacité à proposer des schémas plutôt pas mal pour des petits bouts de texte.
 
Mais dès qu’on lui demande de gérer un contenu un peu costaud, elle part en vrille et découpe tout en petits morceaux. C’est un peu comme si on vous proposait de manger un éléphant… en dés ! Pas très pratique pour avoir une vue d’ensemble.
 
En plus, même si certains de ses schémas respectent les bonnes pratiques qu’on s’est donnés (hiérarchie, mots-clés, illustrations parlantes…), elle manque encore de ce petit truc qu’on appelle « l’intelligence pédagogique ». Vous savez, cette capacité à sentir exactement quelle forme va le mieux servir votre message.
 
Bref, pour l’instant, les artisans du schéma peuvent dormir tranquilles. L’IA est un super outil pour nous inspirer ou nous aider à démarrer, mais elle ne remplace pas (encore !) l’expertise humaine. Et puis bon, entre nous, c’est quand même plus sympa de dire qu’on travaille avec Raphaëlle qu’avec Napkin, non ?
 
Score final : Napkin 2 – Raphaëlle 3. Jeu, set et match !
 
 
 


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Raphaëlle Guy

  • Diplômée d’un master 2 « communication des organisations » spécialité « gestion de l’information » – Lyon 2

Chiffres, équations, éprouvettes, … J’ai beau souvent ne rien y comprendre, les sciences me fascinent. Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec de brillants scientifiques qui m’ont permis d’éclaircir certains mystères. Je me suis intéressée à la vulgarisation scientifique, à la médiation culturelle des sciences et à tous les outils innovants qui permettent d’expliquer la science au plus grand nombre.

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