
Le jeu : cette grande mode
Vous aussi, vous avez des potes un peu “forceurs” qui vous invitent à des soirées “jeux de société” chaque semaine ? Vous êtes vous-même peut-être ce pote relou, auquel cas ne vous excusez pas, vous êtes du côté clair de la force.
Vous n’avez pas pu passer à côté de cette mode qui vient s’inviter à chaque Noël, à chaque anniversaire : les jeux de société. Dixit, Catan, Uno, Tu te mets combien ou encore Code Name, nous sommes entourés par des montagnes de jeux de société (je dois moi-même avoir au moins une demi-douzaine de jeux encore dans leur emballage).
Et cette mode, comme beaucoup, touche aussi le monde de la formation. Mais le jeu, ce n’est que pour les enfants, non ?
Apprendre en jouant, ça fonctionne ?
Eh bien non, malgré ce que certains pourraient penser, le jeu (à l’instar du dessin par exemple), ce n’est pas que pour les enfants, bien au contraire. Le jeu, bien plus qu’un simple divertissement, peut être un outil puissant pour la formation. Mais pourquoi ?
Voici les principaux intérêts du jeu dans une démarche pédagogique :
– Une motivation accrue : le jeu stimule l’engagement intrinsèque en rendant l’apprentissage amusant et interactif. La dopamine est boostée à fond grâce à de la récompense immédiate. Les défis, récompenses et feedback immédiats renforcent par ailleurs la persévérance.
– Attention soutenue : les mécaniques du jeu captivent et maintiennent l’attention grâce, par exemple, à des scénarios immersifs et/ou une progression claire.
– Mémorisation améliorée : les expériences ludiques mobilisent plusieurs sens et créent des émotions positives, facilitant ainsi la rétention d’informations à long terme. En effet, elles facilitent la mémorisation en créant des chemins neuronaux multiples : elles associent l’information à des expériences sensorielles, affectives et cognitives, augmentant ainsi les chances de retrouver et réutiliser cette information dans différents contextes.
– Développement cognitif : résolution de casse-têtes, pensées stratégiques et prises de décision sont monnaie courante, poussant notre cerveau à se muscler.
– Interaction sociale : les jeux, notamment les jeux collaboratifs et/ou en équipe, renforcent l’esprit de corps, la communication et l’apprentissage par l’échange. Parfait pour renforcer la cohésion d’un groupe.
En combinant plaisir et apprentissage, le jeu dépasse les clichés liés à l’enfance et s’impose comme une méthode moderne et efficace.
Attention cependant, pour créer un jeu pédagogique efficace, il est primordial de créer un environnement sécurisé afin que les erreurs deviennent des opportunités d’apprentissage.
Vous l’aurez compris, chez Sydo, et Sydologie, on est fans de jeux, et on ne manque pas une occasion de se servir de ce ressort pour former, que ce soit via des jeux de société physiques, originaux ou détournés de jeux existants, ou via des jeux numériques, qui eux aussi peuvent être librement inspirés de jeux télévisés, de jeux vidéo grand public ou d’autres références pop-culture.
Alors oui, apprendre en jouant, ça marche (enfin je l’espère, vu le nombre de jeux pédagogiques qu’on a développés pour nos clients et notre utilisation du jeu dans les formations).
Cependant, il est nécessaire de se poser quelques questions avant de foncer tête baissée : pourquoi utiliser le jeu ? Pour quel(s) objectif(s) pédagogique(s) recherché(s) ? Quand utiliser le jeu pédagogique ? Et enfin, comment utiliser le jeu ?
Pourquoi utiliser le jeu pédagogique en formation ?
Il existe 1001 raisons d’utiliser le jeu pédagogique en formation, au-delà des bienfaits cognitifs cités précédemment (attention, motivation, mémorisation, etc.).
En premier lieu, le jeu, comme d’autres activités et/ou outils, permet de casser l’aspect descendant des formations dites “classiques”.
Il peut aussi permettre d’aborder un sujet qui n’intéresse pas, à première vue, la cible (ou d’attirer et capter l’attention de personnes pour une formation non-obligatoire).
L’objectif sera ici, avec le jeu, de motiver les formés à aller au bout de la formation en “cachant” l’apport de contenus grâce aux aspects ludiques et/ou de “forcer” les apprenants à passer par des moments théoriques car ils permettent de débloquer des éléments permettant de progresser dans le jeu, jeu qui doit alors être assez captivant pour permettre d’accepter ces moments qui pourraient apparaître comme “douloureux” par la cible.
Dans cette optique, l’idéal, pas toujours atteignable, est de mélanger savamment éléments de contenu et éléments ludiques, voire scénaristiques, afin que les formés ne se rendent pas compte qu’ils apprennent, qu’ils acquièrent de nouvelles connaissances : bref, que l’apprentissage soit “indolore”.
Le jeu pédagogique peut aussi permettre de discuter de sujets potentiellement anxiogènes (je pense notamment à des sujets comme la finance d’entreprise par exemple). Le jeu peut ainsi favoriser une dédramatisation des contenus voire démontrer qu’un sujet n’est pas si complexe ou pas si rébarbatif.
Et puis bon, soyons honnêtes, si vous avez à suivre une formation sur un sujet qui ne vous intéresse pas, autant jouer, non ? La semaine prochaine, nous verrons que la réponse n’est pas si simple et que le jeu en formation n’est pas la panacée.
On se retrouve la semaine prochaine et en attendant, jouez !
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