Ecobot est un bot créé sur le logiciel Poe, qui permet de créer très rapidement et facilement son propre bot. Comme son nom l’indique, il sert à réviser l’économie. Mais parlons tout d’abord de son créateur.
Le professeur derrière Ecobot : Rémi Jeannin
Rémi Jeannin est un professeur de Sciences économiques et sociales passionné par… l’économie, la vulgarisation et l’innovation pédagogique. Travaillant auparavant pour Citéco, où il a passé cinq années à concevoir des supports multimédias et audiovisuels pour les expositions de cette Cité de l’économie quasi unique au monde (https://www.citeco.fr/ ; le seul musée comparable est à Mexico !), il est aujourd’hui professeur d’économie en classe préparatoire aux écoles de commerce à Vincennes. Il co-dirige aussi avec Marjorie Galy une collection de manuels scolaires.
Chez Sydo, on connaît bien Rémi Jeannin. En effet, il est le principal expert de notre série de vidéos de vulgarisation économique “Dessine-moi l’éco”.
Depuis deux ans, toujours à l’affût de nouveaux leviers pour faire évoluer sa pratique pédagogique, il s’intéresse de très près à l’intelligence artificielle et à la façon dont les élèves pourraient se servir de cette technologie (pour préparer le grand oral par exemple). C’est de cette volonté de développer des outils innovants et de son goût pour les nouvelles technologies qu’est né EcoBot, un chatbot intelligent dédié à l’enseignement de l’économie.
Le projet EcoBot
EcoBot est un outil révolutionnaire qui utilise l’intelligence artificielle pour assister les étudiants (mais aussi le grand public) dans l’apprentissage (ou la découverte) de l’économie.
Pour concevoir et nourrir EcoBot, il a fourni une vaste base de données composée de ses propres cours de prépa et de lycée, de synthèses ainsi que d’autres documents de son cru. En tout, cela représente 80 fichiers de 10 à 50 pages pour un total d’environ 1500 pages de contenu riche et varié, et cette base de données est régulièrement mise à jour par Rémi. Il a ainsi récemment intégré des documents sur l’économie de l’Union européenne, sur la dette publique, et bien sûr, sur l’IA. D’ailleurs, son vrai nom est EcoBot-2024 et celui-ci va être amené à changer chaque année…
“Ecobot, c’est comme ChatGPT ?”
Comme expliqué précédemment, EcoBot est un bot créé grâce à l’outil Poe (que nous présenterons d’ici peu sur Sydologie tant cet outil est intéressant et puissant). Le principe de fonctionnement d’un bot basé sur l’intelligence artificielle est assez proche de celui d’un LLM (Large Language Model) ou intelligence conversationnelle comme ChatGPT.
Sauf que, pour répondre à ses utilisateurs, un bot va se fonder non pas sur une base de données étendue, voire sur toute la connaissance disponible sur internet, mais sur un corpus restreint que le concepteur du bot va lui fournir. En l’occurrence, pour EcoBot, un ensemble de documents de vulgarisation économique.
Pour fonctionner, et répondre aux utilisateurs, un bot va s’appuyer sur un LLM. Lorsque vous créez un bot sur Poe (ou sur une plateforme comme Chatbase par exemple), vous devez choisir quel LLM vous souhaitez utiliser pour créer votre bot. Certains sont disponibles dans la version gratuite, d’autres non, mais nous nous égarons.
Et alors, EcoBot, c’est pour qui, et pour quoi ?
Mais que fait Ecobot exactement ? EcoBot est capable de répondre à des questions en fournissant des explications détaillées sur des sujets économiques complexes, de trouver des problématiques et/ou des sujets ou encore de faire réviser des concepts à son utilisateur. D’ailleurs, c’est dans ce dernier objectif que Rémi Jeannin a initialement créé EcoBot. En effet, c’est avant des vacances scolaires, qui allaient déboucher sur des examens, que Rémi Jeannin a mis ce bot à la disposition de ses élèves afin qu’il le “remplace” durant ses congés.
Ainsi, c’est avant tout un outil de productivité, car il permet de trouver rapidement des informations (et des informations fiables) sur divers sujets ayant trait à l’économie, permettant de gagner un temps précieux lors des révisions ou de la préparation de cours. Il est conçu pour être un outil d’accompagnement pédagogique particulièrement utile pour les élèves qui préparent des examens ou qui ont besoin de rattraper des cours.
EcoBot s’adresse principalement aux lycéens et étudiants en économie, mais le public qui peut utiliser (et qui utilise déjà) EcoBot est varié, et je vous invite à le tester ! En effet, Rémi Jeannin le fait expérimenter dans ses formations à destination de salariés de la Banque de France et du Ministère de l’Economie, et ça fonctionne !
Il y a déjà plus de 2000 connexions mensuelles !
Et ça marche bien ?
Oui, même très bien, et surtout, de mieux en mieux. Il pouvait faire quelques erreurs dans le passé mais c’est de moins en moins le cas, notamment depuis que ce bot utilise ChatGPT-4o, le nouveau LLM d’OpenAI. Attention, Rémi Jeannin souligne l’importance de toujours avoir du recul face aux réponses de l’IA, car même si EcoBot est performant, il peut parfois faire des erreurs.
Cependant, grâce au principe de machine learning, ce bot ne fait que progresser. On peut le corriger et lui va s’améliorer. De plus, et ce n’est pas le cas nativement de ChatGPT par exemple, il va citer ses sources et ce, directement dans le texte, à l’endroit précis de l’information donnée, ce qui permet de rendre plus facile la vérification d’informations.
Avant d’écrire cet article, j’ai bien sûr moi-même testé quelques heures ce bot pour m’assurer de sa fiabilité. Attention, il faut bien avoir en tête qu’il faut avoir un compte Poe pour utiliser un bot conçu sur Poe et que vous êtes limité à 10 messages envoyés maximum par jour à ce bot. Le nombre peut varier selon le bot, selon le LLM derrière chaque bot, la taille du corpus utilisé, etc. Ici, c’est ChatGPT-4o, qui est très gourmand en puissance de calcul.
Je ne savais pas comment commencer mais lui savait visiblement.
Attention, je vous déconseille de lui poser des questions sur des sujets ou des données statistiques très récents, car, encore une fois, il ne va se baser que sur son corpus de document pour vous répondre, et celui-ci n’est pas mis à jour quotidiennement. Voici ce qu’il m’a répondu quand je lui ai demandé de me parler de l’inflation en France aujourd’hui :
Chose intéressante, le bot vous propose de répondre à des questions connexes après chacun de ses messages.
J’ai ensuite tenté de le piéger avec une subtilité en économie :
EcoBot est même capable de faire des métaphores, pas toujours de façon cohérente, mais quand même :
Pour m’aider dans la rédaction de mon article, je lui ai même demandé pour qui il était destiné :
Enfin, je lui ai demandé de me parler de ses lacunes :
Il est conscient de ses faiblesses, et il faut l’être aussi.
Conclusion
Et pourtant, EcoBot demeure une véritable petite innovation dans le domaine de l’enseignement de l’économie. Grâce à l’initiative de Rémi Jeannin, les étudiants disposent désormais d’un outil intelligent et efficace pour les accompagner dans leurs études. Bien que des limitations existent, notamment en matière de volume d’interactions quotidiennes (limitées à 10 messages par jour, à cause de la puissance de calcul de la dernière version de ChatGPT, utilisée par EcoBot) et de capacité à répondre à des questions factuelles précises, EcoBot reste un allié précieux pour les apprenants. Convaincus ? Il ne vous reste plus qu’à l’essayer pour découvrir son potentiel par vous-même.