Concevoir un lieu de loisirs éducatifs pour enfants : Partie 1 – Les origines

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Lieu de loisirs éducatifs

Dans cette série d’articles, partez à la découverte d’un projet pas tout à fait ordinaire mené par Sydo pendant une année et qui a chamboulé à la fois nos pratiques professionnelles et notre manière de gérer des projets : la conception d’un lieu de loisirs éducatifs pour enfant.
 

Un appel entrant étonnant

 
Tout a commencé au mois de février 2022. À l’époque, cela fait seulement quelques semaines que j’ai réintégré Sydo après 4 ans d’absence (oui, car je suis partie et revenue, mais ça c’est une autre histoire…).
 
Bref, ce jour-là, ma cheffe me propose de participer à une réunion de prise de brief : un client souhaite développer un projet pédagogique pour des enfants. Cela tombe bien, j’aime les enfants et encore plus me creuser les méninges pour créer des outils pédagogiques qui leur sont dédiés. En plus, on en fait peu, alors c’est parti !
 
Chez Sydo, la mécanique des prises de brief est bien huilée : avec le client, on parle du projet, des cibles, des objectifs pédagogiques, des contraintes, des délais, du budget… Ensuite, toute l’équipe se démène pour créer une offre adaptée et sur mesure : brainstorming en équipe, rédaction de la proposition, création graphique pour mettre en image nos idées, présentation orale… Notre but : faire rêver… et signer le client !
 
Pourtant, ce jour-là, il ne s’agit pas d’un projet habituel : le client ne veut pas une vidéo pédagogique, non, ni un e-learning, ni une formation présentielle, ni n’importe quel outil pédagogique print ou numérique auquel nous sommes habitués. En effet, il souhaite que Sydo conçoive un lieu de loisirs éducatifs à Casablanca pour des jeunes de 4 à 15 ans ! Rien de moins !
 
Tout est à construire : l’expérience, les modalités d’accueil, les activités et même les plans du lieu qui n’existe pas encore, ainsi que la décoration ! Le projet est vertigineux, tentaculaire. Et, cerise sur le gâteau, nous avons à peine 8 jours pour construire notre proposition avec, au milieu, le salon parisien Learning Technologies qui va siphonner pendant 2 jours plus de la moitié des effectifs de Sydo !
 

Branle-bas de combat !

 
Passé la surprise (« Mais c’est quoi cette demande, c’est une caméra cachée ? », « Et comment il nous a connus d’abord ? »), un certain affolement aussi (« Est-ce que l’on a les épaules pour répondre à ce type de demande ? », « Courage, fuyons ! »), le pragmatisme prend le dessus (« Chez Sydo, on peut répondre à tous types de projets pédagogiques, alors créer un lieu pédagogique, pourquoi pas ? C’est du bon sens ! »).
 
Ok, alors on se calme, on respire un bon coup et on se met au boulot !
 
Nous avons d’abord rassemblé nos forces et constitué l’équipe projet. Vu l’ampleur de ce dernier, nous n’étions pas trop de 6 pour construire la proposition :
 
– 3 chefs de projet/ingénieurs pédagogiques et notre directeur de création pour construire le concept, l’expérience pédagogique et la méthodologie de travail,

– 1 dessinateur pour créer une première identité graphique,

– 1 chercheur en sciences cognitives pour assurer la validité scientifique de nos idées.
 
Nous avons ensuite organisé un grand brainstorming. Toutes les forces vives de l’agence ont été obligées de venir conviées. Nous avons travaillé avec comme objectifs de :
 
Proposer un lieu avec une véritable orientation pédagogique, à la différence de lieux axés exclusivement sur les loisirs, comme Palomano* à Clichy et Kidzania* à Londres.
 
– Concevoir des ateliers adaptés à la pluralité :

  • des thématiques à aborder souhaitées par le client (découverte des métiers et du monde des adultes, développement informatique, musique, sciences, environnement, etc.) ;
  • du public accueilli (des enfants de la maternelle au collège) ;
  • des modalités de visite (le lieu devant ouvrir tous les jours, certaines activités doivent être réalisables sur des temps courts, lors de visites en famille le week-end et durant les vacances ; et d’autres doivent être plus longues pour permettre la venue de classes en semaine).

 
Créer de la récurrence : les enfants doivent avoir envie de revenir (et les parents doivent aussi, et surtout, avoir envie que leurs enfants reviennent).
 
J’ai le souvenir d’un brainstorming riche en échanges, débats, idées. Ce dernier nous a permis de définir les premières bases d’un projet qui s’annonçait à la fois stimulant, étonnant et déstabilisant !
 

Loisirs éducatifs : le fruit de nos premières réflexions

 
Nous avons proposé au client de créer un lieu de loisirs éducatifs destiné à faire vivre aux enfants 3 expériences différentes, mais complémentaires :
 
– L’expérience « Explorateurs en herbe », un espace d’exposition en visite libre, avec des modules adaptés aux petits et aux grands pour expérimenter et manipuler, sur le modèle de la Cité des sciences et de l’industrie* à Paris.
 
– L’expérience « Un jour, je serai », des ateliers de découverte de métiers où les enfants peuvent revêtir un costume et s’immerger dans le métier de leur choix au travers de différentes activités (manipulations d’objets, réalisation de missions, visionnage de vidéos explicatives, réalisation de jeux, mise à disposition de casques virtuels pour les plus grands, etc.).
 
– L’expérience « En route pour l’aventure », des cycles de séances pour vivre des expériences et mener des projets de création, comme tourner son journal télévisé, résoudre une enquête de police, créer un jardin ou encore composer un morceau de rap.
 
Pour construire cette proposition, nous nous sommes appuyés sur 2 théories majeures du développement cognitif et affectif des enfants :
 
Le constructivisme (Piaget) selon lequel la connaissance est construite par le sujet dans son interaction avec l’environnement. Nous avons ainsi proposé des activités individuelles adaptées à chaque stade du développement des enfants : des stimulations auditives et visuelles pour les 5/6 ans, des activités pour aiguiser le sens de l’observation et de l’analyse des 7/10 ans, des expériences scientifiques pour manipuler et tester destinées aux 11/14 ans.
 
Le socioconstructivisme (Vygotski) selon lequel l’apprentissage passe par des interactions avec autrui et la réalisation de productions concrètes (apprentissage par projet), d’où la mise en place d’activités de groupes avec des projets à mener sur le long terme.
 
 
 
À la suite d’une présentation devant le client, notre proposition a été retenue. Les choses sérieuses ont alors commencé.
 
 
 
La suite dans le prochain épisode !
 
 
 
* Nous aurons l’occasion de reparler de ces différents lieux dans un prochain article.
 
 
 


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Céline Chalin

  • Diplômée d’un master 2 spécialisé dans la rédaction professionnelle et la communication – Lyon 2

Experte dans la rédaction pédagogique, j’aime prendre à bras-le-corps un sujet compliqué, voire même complètement obscur, et me creuser les méninges pour le comprendre dans les moindres détails. Ensuite, je jongle avec les mots et les phrases pour créer des textes explicatifs pertinents en gardant toujours en tête ces différents objectifs : m’adapter à ma cible (qu’elle soit experte ou non du sujet) et à mon support, l’intéresser, lui permettre de comprendre et de mémoriser le sujet, et surtout lui donner envie d’en savoir toujours plus. Synthétiser, vulgariser, reformuler, utiliser des mots simples et clairs, voilà mes meilleures armes pour expliquer, former, sensibiliser et faire comprendre !

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