Nos 10 règles d’or pour une vidéo pédagogique efficace

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Pour nous assurer de l’efficacité de nos vidéos et proposer à nos clients ce qui fonctionne le mieux en matière de pédagogie, nous avons analysé la littérature scientifique sur le sujet et nous avons mené des recherches sur l’attention des apprenants, notamment en nous dotant d’un logiciel d’eye-tracking. Nous nous sommes également appuyés sur les travaux menés par Youri Minne, doctorant en psychologie cognitive au sein de Sydo, qui travaille sur l’apprentissage multimédia et ses impacts sur l’engagement et l’attention des apprenants. Voici ce que nous avons retenu.
 

1) Les informations de la vidéo doivent être transmises par la voix off

 
Selon le principe de modalité (Mayer, 2005), les éléments audios sont mieux retenus que les éléments textuels. Ainsi, la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia nous apprend que le format le plus adapté pour une vidéo pédagogique est d’illustrer ce que dit la voix off. Dans ce cadre, les illustrations servent à appuyer le propos.
 

2) Seules les informations essentielles doivent être présentées

 
Le principe dit de cohérence consiste à présenter uniquement ce qui est nécessaire à la compréhension. Clark et Mayer (2008) préconisent ainsi d’éviter le matériel pédagogique qui, même s’il est intéressant, n’est pas essentiel pour la leçon en cours, ce qui augmenterait la charge cognitive de l’apprenant (“Adding interesting material can hurt learning”).

De la même manière, il faut éviter d’ajouter des sons et des musiques inutiles qui pourraient attirer l’attention de l’apprenant et surcharger le canal auditif. L’objectif ? Rester sobre et aller à l’essentiel.
 

3) Les informations doivent être mises en lien les unes avec les autres

 
Pour donner du sens aux informations et construire un cheminement logique, il faut mettre en lien les informations, par exemple au moyen de flèches. En effet, la mémoire fonctionne par association. En créant des liens, on facilite le travail de l’apprenant.

L’emploi du schéma permet ainsi de relier les différentes idées et les concepts et de proposer une logique à l’apprenant, qu’il pourra ensuite réutiliser plus facilement, ce qui permet d’ancrer davantage les connaissances.
 

4) Le script et les illustrations doivent être compris de tous

 
Pour s’assurer de la clarté des messages et de la pertinence des illustrations, il est préférable de faire relire son script et de présenter son story-board à ses collègues et proches, afin de s’assurer qu’ils les comprennent bien.
 

5) La vidéo doit être courte

 
Plus une vidéo est longue, moins longtemps les apprenants risquent de la regarder et avec de moins en moins d’attention. Awad, Brouillette, Cormier et Turcotte (2017) préconisent ainsi de faire des vidéos de 5 minutes maximum.
 

6) Il doit toujours se passer quelque chose à l’écran

 
Selon Guo, Kim et Rubin (2014), la vidéo pédagogique est plus engageante lorsqu’il y a un flot continu de mouvements à l’écran. L’animation doit être dynamique, ce qui permet de susciter l’attention de l’apprenant à chaque instant et d’éviter qu’il ne décroche.
 

7) Les éléments à retenir doivent être mis en évidence

 
Selon le principe de signalisation de Clark et Mayer, l’audience apprend mieux lorsque les informations essentielles sont mises en avant, par exemple lorsque les mots-clés sont écrits ou les éléments entourés. L’usage de la couleur permet également de faire ressortir certaines informations. Ozcelik, Karakus, Kursun et Cagiltay (2009) ont constaté dans leur étude que le codage en couleur des informations améliore les performances de rétention.
 

8) Les éléments ayant un lien doivent être visuellement regroupés

 
Le schéma, en plus de lier les éléments les uns aux autres, permet de faire apparaître des groupements de sens, notamment par l’intermédiaire des cadres. C’est ce que l’on appelle le principe de continuité spatiale (Carl et Mayer, 2016).

Ainsi, les mots-clés doivent être placés à côté des éléments qu’ils désignent. Ce principe consiste également à garder le plus possible les informations qui vont ensemble sur le même écran.
 

9) Il doit y avoir une parfaite correspondance entre ce qui est entendu et ce qui est vu

 
Une part importante du traitement cognitif est de relier les informations verbales et picturales. Cette tâche devient plus aisée lorsque le texte et l’image expliquent strictement le même contenu. C’est également une illustration supplémentaire du principe de continuité où l’on conseille de synchroniser l’explication orale et l’apparition des illustrations qui s’y rapportent.
 

10) Une grande attention doit être donnée au titre

 
En tant que porte d’entrée de la vidéo et base de référencement, le choix du titre est crucial. Deux directions peuvent être prises :
Un titre surprenant, qui donne envie de cliquer, par exemple sous la forme d’une question. L’objectif est d’attirer l’attention du public parce qu’il aura envie d’en savoir plus.
Un titre informatif, qui permet à l’apprenant de savoir rapidement ce qu’il va trouver dans la vidéo.
 
 
 

Références :

– Atkinson, R. K., Mayer, R. E., & Merrill, M. M. (2005). Fostering social agency in multimedia learning: Examining the impact of an animated agent’s voice. Contemporary Educational Psychology, 30, 117–139.
– Clark, R. C., & Mayer, R. E. (2008). E-learning and the science of instruction: proven guidelines for consumers and designers of multimedia learning (Vol. 2nd ed). San Francisco, CA: Pfeiffer.
– Awad, E., Brouillette, Y., Cormier, C., & Turcotte, V. (2017). Planifier, réaliser et diffuser des vidéos éducatives : lignes directrices et suggestions à l’intention des enseignants.
– Ozcelik, E., Karakus, T., Kursun, E., & Cagiltay, K. (2009). An eye-tracking study of how color coding affects multimedia learning. Computers & Educations, 53, 445-453.
– Guo, P. J., Kim, J., & Rubin, R. (2014). How Video Production Affects Student Engagement: An Empirical Study of MOOC Videos. Proceedings of the first ACM conference on Learning, 41-50.

 
 
 


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Raphaëlle Guy

  • Diplômée d’un master 2 « communication des organisations » spécialité « gestion de l’information » – Lyon 2

Chiffres, équations, éprouvettes, … J’ai beau souvent ne rien y comprendre, les sciences me fascinent. Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec de brillants scientifiques qui m’ont permis d’éclaircir certains mystères. Je me suis intéressée à la vulgarisation scientifique, à la médiation culturelle des sciences et à tous les outils innovants qui permettent d’expliquer la science au plus grand nombre.

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