Une innovation des plus atypiques, mais qui peut avoir un certain intérêt : la pédagogie basée sur la culture Hip-Hop. L’idée est d’utiliser cette culture à des fins scolaires, afin de transmettre et/ou se remémorer des connaissances. Un exemple de cette utilisation est Onzic, une initiative française que j’aime beaucoup qui propose de réviser son brevet, son bac et son Code de la route en écoutant du rap. Par exemple, voici une vidéo pour réviser la première guerre mondiale.
Le rapport d’Open University mentionne 3 façons d’utiliser le hip-hop :
Intégrer la culture hip-hop dans les programmes scolaires
Par exemple, étudier un texte de rap en cours afin de permettre aux étudiants de s’appuyer sur des supports qu’ils connaissent déjà et qu’ils apprécient pour les motiver intrinsèquement dans l’apprentissage.
Le hip-hop ce n’est pas que la musique
Le rapport mentionne que la musique hip-hop et les messages qu’elle transmet sont fondamentaux dans la construction identitaire et culturelle des jeunes, et qu’elle forme leur identité culturelle. Partir de cette construction permet d’accompagner le développement de l’enfant plutôt que de se battre contre.
De nombreuses universités étudient le hip-hop
Aujourd’hui, il existe des cours et de la recherche scientifique sur la culture du rap, et particulièrement aux États-Unis. Il est donc intéressant de mettre en place des cours traitant de cette culture, ce qui pourrait notamment permettre d’attirer des étudiants vers la recherche.
“Teachers learn how to tap into the richness of hip-hop cultures to engage students in topics that range from Shakespeare to neuroscience”
Et ça marche ?
Bon, je n’ai pas grand-chose à mentionner concernant cette approche, si ce n’est qu’elle peut être intéressante pour motiver intrinsèquement des étudiants qui, dans un autre contexte, ne seraient pas allé vers le sujet initial (mathématique histoire etc.). Je me souviens de mes cours de musique au collège durant lesquels mon professeur nous demandait de venir avec nos propres musiques et nous les analysions ensemble. Je dois dire que cela avait un vrai intérêt éducatif, nous permettant notamment d’être engagé dans l’apprentissage.
Cela me fait surtout penser au modèle de Hidi et Renninger sur l’intérêt de l’apprenant. La théorie cognitive de l’intérêt de Hidi et Renninger (2006) soutient que l’intérêt est un phénomène qui se développe et qui peut être influencé par des facteurs internes et externes. Selon cette théorie, l’intérêt peut être développé par l’interaction entre le sujet et son environnement. Plus précisément, les facteurs externes peuvent inclure la présence d’activités attractives, des personnes intéressantes et des environnements accueillants et stimulants. Les facteurs internes peuvent inclure des caractéristiques comme l’âge, le sexe, la personnalité et l’expérience de l’individu.
L’utilisation du hip-hop en pédagogie peut s’avérer très efficace pour susciter l’intérêt des élèves et favoriser leur engagement. Les professeurs peuvent intégrer des éléments de hip-hop dans leurs cours, tels que des mouvements de danse, des chants et des rythmes, pour susciter l’intérêt des élèves et les encourager à s’impliquer davantage dans le matériel enseigné.
En outre, l’utilisation de la musique hip-hop peut aider les élèves à mieux comprendre le matériel et à mieux se concentrer. Par exemple, un professeur peut demander aux élèves de créer une chanson hip-hop pour illustrer un concept ou une théorie. Les élèves peuvent ainsi trouver un moyen créatif et divertissant d’explorer le sujet et d’approfondir leur compréhension. En outre, l’utilisation de la musique hip-hop peut également aider les élèves à développer leur confiance en eux et à s’engager dans le processus d’apprentissage.
Si vous êtes intéressés par l’utilisation du hip-hop en éducation, je vous conseille de lire le modèle de Gosa et Field (2012) qui décrit cette approche.
Quelques TEDX intéressant sur le sujet (désolé c’est en anglais) :
Et pour finir, nous nous sommes mis au rap à Sydologie, voici notre premier EP : “Sydologie is the pedagogy”. Bientôt dans les backs :