Dans une formation en présentiel, faire travailler les participants en petits groupes est très efficace, notamment si on a un nombre conséquent d’apprenants. Cela permet d’une part de mettre en œuvre d’autres modèles pédagogiques que ceux qu’on associe à la “plénière”, et d’autre part de favoriser les échanges entre formés.
Cependant, pour que ces phases d’activité en groupes soient pertinentes, il ne suffit pas de répartir les participants et de leur donner une vague tâche à réaliser… “Allez mettez-vous par 3, regardez-moi ces documents, faites-moi une synthèse et pis on en reparle cet aprem !” : c’est non.
Si l’on veut que ces séquences soient utiles, il faut CADRER précisément le travail à réaliser en groupes. Voici donc une liste de ce à quoi il faut avoir pensé avant de pouvoir se dire qu’une activité en groupes est prête.
1) Le mécanisme de l’activité
Il doit être adapté à la réalisation par groupes. Les possibilités sont innombrables : étude de document, synthèse à faire sous forme de tableau ou de schéma, classement à proposer, vidéo ou enregistrement à réaliser, brainstormings, thèse à étayer, etc. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus !
Ne pas donner la même chose à faire aux différents groupes permet de réaliser un travail véritablement collectif, et rend la phase de restitution plus agréable (voir ci-dessous – cela évite que les participants entendent plusieurs propositions correspondant à la même demande).
2) Le matériel indispensable
Suivant le mécanisme choisi, vos participants peuvent avoir besoin de tout un tas de choses, crayons, feutres, feuilles A3, scotch, post-its, carton, argile, guitare, béton cellulaire, etc. ou encore d’un environnement numérique spécifique (document à remplir collectivement dans un espace partagé par exemple). Ne partez pas du principe qu’ils ont tout sur eux !
3) L’espace nécessaire
Suivant le mécanisme choisi encore une fois, et aussi suivant les contraintes liées au lieu où se déroule la formation, organisez l’espace de manière optimale.
Assurez-vous de pouvoir organiser les tables et les chaises de la manière la plus confortable possible pour tout le monde et afin de faciliter les échanges entre participants.
Utilisez plusieurs salles si vous le pouvez afin de limiter le volume sonore et de faciliter les interactions entre les participants.
4) La composition des groupes
Le nombre de participants par groupe est à ajuster en fonction du travail demandé afin que tous aient un rôle à jouer.
Comment déterminez-vous qui travaille avec qui (à la main ? avec un outil (comme https://www.keamk.com/fr/) ? au hasard ? etc.) ? Constituez-vous les groupes avant la formation ? Est-il utile de mélanger les profils ? Si plusieurs activités en groupes sont prévues, gardez-vous les mêmes groupes ?
5) L’explication de la consigne
Il faut s’assurer que les apprenants ont bien compris ce que vous attendez d’eux. Vous pouvez afficher le cadrage de l’activité sur votre support de présentation le cas échéant et le laisser à l’écran, ou bien le leur envoyer pour qu’ils puissent s’y référer pendant l’activité.
Par ailleurs, n’hésitez pas à demander à un participant de reformuler la consigne de l’activité avant de laisser vos formés partir travailler en groupes, cela vous donnera l’occasion de clarifier si besoin !
6) La durée : combien de temps dure l’activité ?
Pensez à prendre en compte les durées nécessaires pour mettre les formés au travail et assurer l’organisation matérielle de l’activité.
Vous pouvez afficher pour tout le monde un compte-à-rebours afin de pousser vos participants à être efficaces rapidement. Vous pouvez nommer parallèlement dans chaque groupe un gardien du temps.
7) La restitution
Habituellement, les activités en groupes débouchent sur un moment de restitution en plénière, pendant lequel les groupes présentent le fruit de leur travail. Il peut s’agir de montrer des réalisations, de partager une synthèse ou de proposer les idées qui ont émergé par exemple.
Pour qu’elle ne soit ni rébarbative ni inutile, cette phase de retour en plénière doit être pensée en même temps que l’activité elle-même : durées, modalités, rôle de chacun, etc. doivent avoir été définis à l’avance. Sous quelle forme les participants sont-ils invités à restituer leur travail ? doivent-ils avoir un support ? si oui, de quelle nature ? de combien de temps disposent-ils pour parler ? tous les membres du groupe sont-ils invités à prendre la parole ? etc.
Quel rôle vont jouer les autres groupes pendant ce temps : simples auditeurs, jury, contradicteurs, etc. ? Les éléments restitués entrent-ils dans un ensemble cohérent construit par l’ensemble des groupes ? Si oui, comment cet ensemble est-il matérialisé pendant la restitution (fresque, schéma, architecture, etc.) ?
8) L’éventuelle trace de l’activité
Pour que l’activité soit complète, il reste à savoir ce que l’on va faire de toutes les productions ou réflexions des groupes qui ont été présentées pendant la phase de restitution. On peut considérer qu’elle se suffit à elle-même, mais il est également possible de faire, à l’issue de la formation, une synthèse de tout ce qui a été présenté et de la mettre à disposition de tous. Suivant les cas, les réalisations des groupes peuvent également être utilisées telles quelles en tant que mémos pour tous les participants, ou documents de référence.
De multiples formats sont possibles ! Le tout est de savoir à quoi on veut aboutir avec l’activité. photo, clé usb, tableau…
Vous pouvez répondre à toutes les questions ci-dessus ? Alors c’est que vous avez pensé à tout ! À vous de jouer !