PEDAGOGO #13 – MICHEL DE MONTAIGNE

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Chaque lundi, nous vous proposons de voyager dans l’Histoire de la pédagogie, à travers les portraits des plus grands pédagogues et théoriciens qui ont influencé nos modèles contemporains.
 

Michel de Montaigne, c’est qui ?!

 

 
Né en 1533, au château de Saint-Michel-de-Montaigne (forcément, puisqu’il en est le seigneur !), Michel de Montaigne est un érudit multiforme : philosophe, moraliste et précurseur des sciences humaines et historiques entre autres. S’inscrivant dans le mouvement humaniste de la Renaissance, Montaigne est critique envers l’enseignement de son époque, et apporte un regard neuf.

D’après sa célèbre formule, le but du précepteur – et plus généralement de l’enseignant – vis-à-vis de l’élève est de « faire la tête bien faite plutôt que bien pleine ».

Il juge l’apprentissage par cœur des savoirs inefficace et dénonce le gavage des élèves. Selon lui, c’est en formant le jugement de l’élève qu’on l’aide à développer son intelligence et sa personnalité. Il prend pour exemple les dialogues de Socrate, où l’enseignant laisse d’abord l’apprenant s’exprimer en le guidant dans son raisonnement. Par ailleurs, comme Rabelais, il porte une critique virulente contre le pédantisme et l’acquisition d’une science abstraite.
 

Et Michel de Montaigne, ça donne quoi aujourd’hui ?

 
En tant que philosophe humaniste de la Renaissance, Montaigne est à la racine de la pensée occidentale contemporaine. Tout particulièrement, la pédagogie prônée dans ses Essais s’avère d’une remarquable modernité :

– Il introduit l’impératif de sonder le niveau de ses apprenants avant de démarrer toute formation : « Il est bon qu’il le fasse trotter devant lui pour juger de son train, et juger jusqu’à quel point il se doit ravaler pour s’accommoder à sa force ». On pense ainsi aux tests de positionnement et au concept moderne d’adaptive learning ;
– Il condamne toute forme de contrainte dans les méthodes d’enseignement, notamment les châtiments corporels ;
– Il encourage l’élève à effectuer des voyages, découvrir d’autres coutumes et d’autres langues, pour enrichir sa culture, s’assagir et s’avancer intellectuellement. Cela renvoie alors au programme européen Erasmus, au système de correspondance à l’étranger ou encore aux voyages linguistiques scolaires.
 

Quelques ouvrages de Michel de Montaigne à consulter :

 
– Essais, Livre I, Chapitre 26 « De l’institution des enfants »
 

Dans la même veine, quelques articles Sydologie où on parle de Michel de Montaigne : :

https://sydologie.com/2015/04/innovations-2016-8-adaptive-teaching-ou-la-formation-qui-sadapte-au-forme/
 
 


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