Yes ! Après 5 années de dur labeur, j’ai enfin obtenu mon diplôme en ingénierie pédagogique. Super ! Vous me direz… mais ce long chemin a soulevé pour moi beaucoup d’interrogations concernant la différence entre les études et la réalité du terrain, et sur le manque d’ouverture des études sur le monde du travail.
Ma formation initiale… un doux rêve
Vous avez déjà été confronté à ces formations où l’on vous promet monts et merveilles ? Où l’on aligne des mots compliqués pour attiser la curiosité ? Je suis tombée dans le piège…
J’entre en master 2, et je m’attends à apprendre beaucoup de choses. Les jours passent, et rien de bien concret à l’horizon.
Au programme : des cours polycopiés datant d’il y a des années, qui n’ont pas l’air d’avoir changé depuis la première promotion (6 ans plus tôt). On lit le polycopié, on le range et on ne le ressortira jamais. Quel est l’intérêt ? Quels sont les objectifs cachés ?
Deux mois après, le commencement. On nous annonce des projets libres à monter, gérer en groupe… enfin un peu d’action ! J’ai hâte. Je suis un peu anxieuse face au manque de théorie, mais nous montons, gérons et animons nos projets.
Et puis, nous sommes accompagnés par nos formateurs…
Pas si vite, quel type d’accompagnement ?
Celui où on vous dit que ce que vous faites n’est pas assez, que vos choix sont nuls, le tout sans aucun argument. Je reste dans le flou total, pourquoi ce n’est pas bien ?
Si nous n’avons aucune explication sur les points qui sont à changer, où qui ont posé problème, nous ne tirons aucun enseignement de ce que l’on fait. C’est frustrant de voir qu’on peut vous dire que vos choix ne sont pas corrects et que ça s’arrête là. Que la réflexion ne va pas plus loin. La question centrale demeure : comment m’améliorer ?
Sans parler du manque criant de bienveillance… bonjour la pédagogie ! Finalement, n’est-ce pas paradoxal que des “experts de la pédagogie” ne soient pas du tout pédagogues face à nous ? Que leurs cours se résument à du déversement de savoir, sans pédagogie ni bienveillance ?
Ces projets furent quand même une très belle expérience et un premier pas dans le monde du travail. J’ai pu travailler en partenariat et échanger avec des professionnelles, qui m’ont beaucoup appris et m’ont donné une vision du monde du travail. Et d’après nos partenaires, les projets ont remporté un grand succès !
De la réflexion, des interrogations et des constats…
Au fur et à mesure que les jours passent, je me demande comment je vais rentrer dans le monde du travail. Un goût amer de ne pas avoir si bien exploitée cette année. Évidemment, j’ai acquis beaucoup de compétences grâce aux projets mais il m’a manqué la manipulation de logiciels utilisés dans beaucoup d’entreprises (type Articulate, Genially ou encore la connaissance des LMS utiles dans le métier d’ingénieur pédagogique) et souvent mentionnés sur les fiches de postes.
J’ai donc vu le fossé entre mon année et ce que proposait le monde du travail. Je me convaincs alors qu’il faudra…
Se former sur le terrain… compétence indispensable !
Je pense qu’il faut se mettre cela en tête : le monde de l’entreprise change en permanence comme avec l’apparition du numérique, de l’e-learning… nous devons toujours nous mettre à jour. Je mise tout sur cette capacité à s’adapter, qui émerge du fait de se former en permanence. Je me forme donc je peux m’adapter. Plus rien ne me fait peur !
Le bahut…
Mais j’ai pris conscience que je ne pourrai jamais être suffisamment prête pour mon premier poste. Mon inscription repose sur ce dernier point. Acquérir de nouvelles compétences pour être davantage préparée au monde de l’entreprise, et mettre un pied dedans.
Ici, au bahut, nous sommes formés par des professionnels qui sont ancrés dans le monde du travail, qui ont conscience de ce monde.
On nous demande de donner notre avis sur les interventions pour les améliorer, et l’on sent la bienveillance à l’œuvre durant les cours quant à nos choix et nos remarques. Je pense que c’est un bon combo pour une formation réussie… pour l’instant !