Comment motiver vos apprenants ?

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Peut-on forcer nos apprenants à jouer ? La réponse est oui ! Il vous suffit d’ajouter la mention “OBLIGATOIRE” et le tour est joué. À bientôt pour d’autres conseils !
 
 
 
 
Plus sérieusement la question sous-jacente est : comment motiver des personnes à jouer à notre jeu ? Peut-on transformer une activité obligatoire en une activité ludique qui serait réalisée parce que les personnes le veulent d’elles-même ?
 

Peut-on être motivé à jouer ?

 
Chaque personne est motivée à faire quelque chose, que cela soit par obligation ou de façon naturelle. Certaines voudront réussir à courir 10 kilomètres en moins d’une heure par défi personnel, d’autres voudront progresser dans le monde de l’entreprise, en vue principalement d’avoir un meilleur salaire.

On distingue deux types de motivation : extrinsèque et intrinsèque.

La motivation extrinsèque va nous pousser à réaliser une tâche pour des raisons externes à la tâche elle-même. Par exemple pour recevoir une récompense: un salaire lorsqu’on travaille.

La motivation intrinsèque va nous pousser à réaliser une tâche pour son bénéfice. Par exemple, car on la trouve pleine de sens ou amusante, comme le fait de courir.

La motivation intrinsèque est plus puissante et nous motivera plus longtemps car n’aura besoin de rien pour faire son effet. Contrairement à la motivation extrinsèque qui va durer tant qu’il y aura une récompense. Si la récompense n’est plus à l’ordre du jour, alors nous n’aurons plus aucune motivation à réaliser la tâche.

Le jeu étant une activité comme une autre, certains apprenants seront motivés intrinsèquement, d’autres auront besoin d’un petit coup de pouce. C’est là que vous allez devoir offrir une petite récompense afin de pousser votre joueur à continuer de jouer. Sachant qu’une récompense sera disponible à la fin de l’activité, l’apprenant sera donc motivé à terminer cette activité et voudra, pourquoi pas, en commencer d’autres.
 

Objectif → Récompense : le risque de la surjustification

 
D’après les descriptions précédentes, il suffirait d’offrir une récompense pour réussir à motiver une personne à faire ce que l’on souhaite ? Malheureusement ce n’est pas si simple.

Si l’apprenant est intrinsèquement motivé à jouer, offrir une récompense va venir ajouter une motivation extrinsèque à celle déjà présente. Cette seconde, externe, va finir par remplacer l’interne. Lorsque les récompenses cesseront, l’apprenant n’arrivera plus à se motiver car les récompenses manqueront et ça, même si au début il faisait cette activité par pur plaisir.

Ensuite le bénéfice de la récompense peut être perdu s’il est mal utilisé. Plus le joueur va recevoir une récompense, plus celle-ci devra être importante pour continuer à le motiver. La motivation extrinsèque n’arrivera plus à motiver assez le joueur car la récompense ne sera jamais assez importante pour garder cette motivation éternellement, motivation qui était le moteur de l’action.

Il faudra donc rivaliser d’ingéniosité pour savoir quand, comment et quelle récompense donner.
 

Bien implémenter la mécanique de récompense

 
Plus qu’un objectif de fin, la récompense doit venir structurer la progression du joueur, par exemple en ajoutant une récompense à des endroits où la motivation envers l’activité dans son ensemble ne sera pas en jeu (découvrir une partie cachée, réussir un objectif secondaire, etc.).

Voici 3 points importants de la mécanique de récompense :
Les joueurs doivent savoir qu’ils reçoivent une récompense. Sinon ils ne vont pas essayer d’en avoir une autre.
Les joueurs doivent savoir pourquoi ils ont eu une récompense. Sinon ils ne pourront pas essayer d’en avoir une autre, faire la même action pour en avoir.
Les joueurs doivent savoir la valeur de la récompense, ce que ça représente. Sinon ils ne chercheront pas à en avoir une de nouveau.

Les sons et les images sont associés aux récompenses, ils vont donc procurer une sensation de motivation ou de bonheur. Ces retours visuels et audio vont devenir une récompense et donc sources de motivation pour terminer une activité.

Par exemple, vous pouvez ajouter une explosion de confettis lorsqu’une question est juste. C’est un bon retour visuel sur le succès. Lorsque l’apprenant va cliquer sur une réponse, il va s’attendre à voir cette explosion et quand elle surviendra, lui procurera du plaisir. Cette petite récompense deviendra source de motivation pour répondre juste aux questions.
 
 
Et voilà, maintenant, vous avez toutes les clés en main pour rajouter des paillettes dans la vie de vos apprenants !
 
 


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Clément Naffetat

  • Ingénieur en mécanique et microtechniques – ENSMM

Utiliser la machine, qui ne comprend que des 1 et des 0, pour faire nos outils pédagogiques amusants.

Cela fait longtemps que je suis passionné par l’informatique et l’électronique : programmation, jeux vidéo, robotique, intelligence artificielle… Beaucoup de notions qui paraissent compliquées mais qui, pour une certaine raison, me parlent.

C’est ce que j’aime tant dans les projets que l’on peut réaliser chez Sydo : mettre en pratique et découvrir un peu plus de ces domaines qui me plaisent.

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 7 commentaires


  • Magnin

    Comme je lis “On distingue deux types de motivation : extrinsèque et intrinsèque.”,
    je précise que “on” = Deci et Ryan (1985, 2002).

    Sinon, on reste (on = vous, et d’autres blogeurs) dans le flou artistique de tous ces posts qui affirment des choses parfois vraies, parfois fausses, ou à moitié vraies, ou admises par la majorité sans critique, etc.

    Un lecteur qui vous apprécie

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    • Aymeric Debrun

      Bonjour,

      Merci beaucoup pour l’intérêt que vous portez à Sydologie. En effet, on (l’humanité, en règle générale) doit à Deci et Ryan la distinction entre ces deux types de motivation. D’ailleurs, si vous êtes intéressés, je vous conseille la lecture de notre livre blanc sur le sujet (on parle justement de Deci et Ryan, cela devrait vous plaire !) : https://sydologie.com/2016/08/mecanismes-de-motivation-jeu-lapprentissage/

      Bonne lecture.

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  • CARRE Philippe

    Effectivement, la théorie de l’autodétermination est une bonne base pour parler de motivation à une époque où ce terme fait l’objet de conseils et de “théories” souvent approximatives, datées ou clairement erronées. Toutefois, quand après deux définitions correctes de la MI (intrinsèque) et la ME (extrinsèque), cet article indique que “la motivation intrinsèque est plus puissante et nous motivera plus longtemps car n’aura besoin de rien pour faire son effet”, l’auteur va vite en besogne et ne semble pas prendre en compte les développements des recherches autour de Deci et Ryan depuis 2000 qui établissent que MI et ME peuvent être non seulement aussi effectives l’une que l’autre, mais également que les formes “identifiée” et “intégrée” de ME peuvent donner lieu à une dynamique au moins aussi, voire plus, autodéterminée que la MI (Ryan & Deci, 2017, Self determination theory, Guilford).
    Ceci non pour critiquer l’article, mais pour contribuer à la connaissance de l’une des plus puissantes théories de la motivation aujourd’hui.
    Bien cordialement

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  • Patrick RADET

    Sans rentrer dans le débat motivation intrinsèque/extrinsèque, toute votre démonstration repose sur le postulat d’un.e apprenant.e “intrinsèquement” motivé.e à jouer, qui est le postulat “lieu commun” sur le sujet. Mais pour dépasser l’incantation des promoteurs du jeux en formation, il serait intéressant d’envisager le contre postulat du sujet qui n’est pas motivé par le jeu, voire même qui ne voit pas ce que le jeu vient faire en formation. Quant à l’explosion de confettis…Je souris! Sérieusement quel âge faut-il avoir (sans doute pas le mien) pour en faire un levier de motivation.
    Je ne nie pas l’intérêt du jeu, dans certaines situations, notamment au service de stratégies pédagogiques du détour, mais systématiser la gamification, nie la diversité des apprenant.e.s, et nous fait basculer de l’apprentissage vers le mantra, qui peut aussi avoir son utilité, mais peut être pas en formation professionnelles…

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  • Patrick RADET

    Sans doute une erreur d’envoi de ma part, mais je ne retrouve pas mon commentaire posté voici deux jours…
    Commentaire où je faisais remarquer que le postulat certes largement partagé actuellement de l’apprenant.e intrinsèquement motivé.e pour jouer, pourrait être ré interrogé, tant ce postulat est de l’ordre du mantra dans le monde de la formation.
    Et s’il existait des apprenant.e.s qui ne sont ni motivés par le jeu, ni par les récompenses, et accessoirement trouvaient totalement ridicule de voir une explosion de confettis lorsqu’ils répondent correctement à une question.
    Je terminais par l’utilité du jeu comme support d’une stratégie pédagogique du détour, mais contestais cette tendance de tout gamifier, avec son corollaire de récompenses, au nom d’une efficacité des apprentissages qui reste à démontrer par ce biais. Je reste disponible pour débattre du sujet.

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    • Aymeric Debrun

      Nos excuses, nous n’avions pas encore validé ce commentaire 🙂

      Merci pour vos précieux apports

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