Comment rater un jeu (éducatif, sérieux, de formation) ?

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On continue sur notre série d’articles qui vous explique comment devenir un vrai loser.

Cette fois, Sydologie vous aide à foirer vos jeux. Vous savez, cette modalité pédagogique qui permet d’apprendre tout en s’amusant. Proposer un jeu aux apprenants, en distanciel ou en présentiel, c’est d’ailleurs souvent une bonne idée.

Mais cette fois, on n’a pas dû aller chercher bien loin les risques de ratage. Parce que faire un jeu de formation, en fait, c’est super compliqué ! Tour d’horizons des écueils à éviter.

Vouloir intégrer trop de contenu dans un jeu

Un jeu, c’est du temps de formation et de conception. De l’argent, donc. Du coup, vous serez peut-être tenté de faire passer le maximum de contenu dans votre jeu. Histoire de le rentabiliser. Mais il faut savoir que dans ce domaine, comme dans d’autres, le mieux est l’ennemi du bien. Vous seriez donc bien inspiré de circonscrire le contenu à transmettre de manière drastique. En matière de jeu, il faut ainsi veiller à maintenir l’équilibre entre fun et apprentissage, et le surplus de contenu risque fort d’alourdir la balance côté apprentissage.

Ne pas adapter le format du jeu au dispositif prévu

Le bon jeu, c’est surtout le bon jeu au bon moment. Un jeu pédagogique n’a de sens que lorsqu’il est parfaitement adapté au contexte. Proposer un jeu de plateau aux règles complexes dans le cadre d’un atelier d’une heure ou d’un salon, c’est vraiment contre-productif. Par contre, si les apprenants sont là pour une semaine de formation présentielle, il est opportun de leur proposer un jeu qu’ils pourront s’approprier et pour lequel ils auront le temps d’imaginer des stratégies différentes.

Proposer un jeu aux règles incompréhensibles (et/ou trop complexes)

Ça y est, vous avez rédigé les règles de votre jeu, 3 pages A4, police 10. Vous avez le sentiment du devoir accompli. Sauf que… Des règles trop longues ou alambiquées risquent fort de décourager vos apprenants ! Pour qu’ils puissent prendre le jeu en main rapidement, il est indispensable que les règles soient à la fois bien organisées (avec des étapes par exemple), relativement courtes et claires, pédagogiques en un mot !

Faire un jeu qui n’en soit pas un (jeu de l’oie)

Un jeu, ce doit être amusant ou excitant. S’il s’agit seulement de lancer un dé et de faire avancer un pion, on n’a pas vraiment affaire à un jeu. En fait, si les compétences du joueur ne sont pas sollicitées (habileté, réflexion, culture générale, etc.) et que c’est le hasard seulement qui fait avancer le jeu, on peut parler de jeu factice. Ça à l’apparence d’un jeu, les outils d’un jeu, mais pas la saveur d’un jeu. Alors ne vous laissez pas tromper !

Faire peser des enjeux lourds sur le jeu

Un jeu pour évaluer vos collaborateurs et définir leur niveau de primes, ça vous semblait être une bonne idée. SPOILER ALERT : c’est une TRES mauvaise idée. Un jeu, ce doit être léger, on doit pouvoir s’amuser en testant des choses qu’on ne pourrait pas faire dans la vie réelle. Si le jeu a des répercussions sur la vraie vie du joueur, il ne pourra pas développer des stratégies innovantes et faire preuve de créativité. En somme, en faisant peser des enjeux sur le jeu, on le tue.

Ne pas prévoir de temps de débrief

Les apprenants ont joué, ils se sont bien amusés. Durant le jeu, ils ont développé des trésors de créativité. Une fois le jeu terminé, vous passez à autre chose. Grossière erreur ! Aussi pertinent soit-il, il faut toujours faire suivre le jeu d’un moment de débrief où l’on fait le point sur ce qui s’est passé et ce qu’on peut en tirer. Cette analyse à froid est nécessaire, parce que plongés dans un jeu, les apprenants ont souvent du mal à prendre du recul.

Faire jouer les gens de force (bonus)

Jouer en formation, ce n’est pas une évidence pour tout le monde. Le jeu souffre parfois d’une image peu sérieuse, et certaines personnes sont très réticentes à l’idée de se laisser aller à jouer en formation. Peur de perdre de la crédibilité ? Peur de perdre tout court ? Les raisons peuvent être multiples. Mais en tant que formateur, vous devez tenir compte de ces refus et proposer une alternative, pour ceux qui refusent de jouer (les grognons quoi – Ah mince je l’ai écrit …).

 


Raphaëlle Guy

  • Diplômée d’un master 2 « communication des organisations » spécialité « gestion de l’information » – Lyon 2

Chiffres, équations, éprouvettes, … J’ai beau souvent ne rien y comprendre, les sciences me fascinent. Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec de brillants scientifiques qui m’ont permis d’éclaircir certains mystères. Je me suis intéressée à la vulgarisation scientifique, à la médiation culturelle des sciences et à tous les outils innovants qui permettent d’expliquer la science au plus grand nombre.

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