Deuxième enseignement, la théorie n’arrivera jamais à la cheville de la pratique. Et par pratique il faut entendre application concrète du savoir. En somme, pour la majorité des personnes interrogées, un savoir n’a aucun intérêt s’il ne peut pas être appliqué immédiatement à la suite d’une formation.
C’est aussi une des volontés de la nouvelle réforme, qui veut plus que jamais axer les formations sur les compétences / savoir-faire plutôt que sur les savoirs.
Pour faire une bonne formation, il faut faire travailler ensemble un expert du sujet, qui maîtrise les aspects savoir-faire justement, et un expert en pédagogie, qui sera à même de concevoir une progression permettant à l’apprenant de s’approprier ces sujets.
Pour faire une bonne formation, il est certes très important d’intégrer de la pratique, mais il ne faut pas oublier d’y intégrer aussi de la réflexion : si on sert tous les contenus aux apprenants, l’appropriation sera moins forte que si on les invite à réfléchir à ces sujets.
Gamification et réalité virtuelle
Une des solutions est peut-être à trouver dans le jeu et la réalité virtuelle : ce sont des univers où l’on peut se tester, sans avoir peur de se tromper.
En tout état de cause, la formation ne doit peut-être plus être vue comme une simple parenthèse dans le quotidien des apprenants, mais comme un processus global dont la journée de formation n’est que la première brique : il faut proposer un accompagnement dans le temps, avec à minima une évaluation à froid pour mesurer l’impact des formations sur le quotidien des apprenants, et des ressources en ligne, des sessions de suivi, de classe virtuelle, on the job, etc.
Enfin, pour pouvoir appliquer un savoir dans un contexte quotidien, il est nécessaire de connaître ce quotidien. On dégonde ainsi la porte déjà bien enfoncée dans le premier point, pour rappeler que l’empathie et la connaissance du public formé sont des préalables indispensables à une formation efficace.
Lire les autres articles de la série :
– #1 – Savoir précisément qui l’on forme
– #3 – À la course au digital, nous pourrions tous arriver perdants
– #4 – Ne pas sous-estimer le contexte de la formation
– #5 – De la formation à l’information, il n’y a qu’un pas