Franchement, j’en ai marre. Oui, c’est l’introduction la plus courte et la moins contextualisée de toutes les introductions de tous les articles de ce site. Mais j’ai annoncé : j’en ai marre. Plein les bottes.
Un peu de contexte, quand même
Le numérique est de plus en plus présent dans la formation. Et avec le numérique, on a vu apparaitre tout un lot de nouveaux concepts, de sigles et d’acronymes : MOOC, SPOC, COOC, SOOC, blended learning, mobile learning, rich media, BYOND, ATTAWAD, LMS, cMOOC, xMOOC, etc.
On a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet en 2017 : l’objectif était de faire le tour de toutes ces nouvelles tendances, et de faire le tri entre les innovations et applications pédagogiques intéressantes et les arguments marketing creux. Nous avions trouvé une petite quinzaine de concepts à étudier, c’était sympa, et on pensait avoir fait le tour de la question.
ELLD : et là, le drame
Sauf que la semaine dernière, j’ai fait un tour sur LinkedIn (ok je cherche les ennuis, je vous l’accorde). Et au détour d’un post, je suis tombé sur un nouvel acronyme : LXP. Puis un concept que je ne connaissais pas, le videolearning. Et enfin, une newsletter m’a porté le coup fatal, avec un maxi-combo LMS, XP, LEP et xLMS®.
Après avoir convulsé une petite dizaine de minutes, je me suis interrogé sur l’utilisation de tous ces termes. Alors bien sûr, parler de « videolearning » plutôt que « d’apprentissage par la vidéo » ou de « LXP » plutôt que de « plateforme de formation », ça fait super innovant. Ça fait technologie de pointe. Et surtout, ça fait compliqué.
Faire compliqué pour gonfler sa valeur, mais passer à côté de son job
« Pourquoi faire compliqué ? » me direz-vous. Principalement pour deux raisons, vous répondrai-je :
1 – si je vous vends quelque chose avec un joli nom plein d’acronymes et de « X » partout, je vous vends quelque chose de complexe et d’innovant. Je vous le vends donc cher.
2 – si vous, pauvre non-initié, voulez mettre un xTruc très compliqué en place, vous allez devoir être accompagné par moi, un Xpert en xTruc. Je me vends donc cher.
Qu’on soit clair : la prise en main de nombreux modèles pédagogiques (ou outils, ou plateformes, bref, tout ce qui se fait de nouveau) nécessite un temps long et/ou un accompagnement, et cela indépendamment des noms qu’ils portent. L’intervention d’experts, ou en tout cas de personnes habituées à travailler avec ces modèles, est donc tout à fait légitime.
Mais on parle ici d’experts en pédagogie, en formation, en EdTech. Le cœur de leur travail est justement la pédagogie, la transmission, la vulgarisation et l’explication de choses complexes. Eux, plus que n’importe qui, devraient vouloir s’exprimer clairement, et tout miser sur les aspects concrets de leurs solutions plutôt que sur des noms compliqués et des xTrucs.
Alors on arrête de me faire convulser, on se concentre sur la pédagogie, et on s’exprime clairement. Merci.