Jeu de formation, ludo-pédagogie, gamification… voilà des notions qui ont connu de nombreux détracteurs dans le milieu de la pédagogie, que ce soit dans l’enseignement ou dans la formation. Si les formateurs et enseignants sont de plus en plus convaincus du bienfondé du jeu en pédagogie, ils se trouvent confrontés à une faction de résistance inattendue : les apprenants !
Quand les apprenants se rebiffent
Un certain nombre d’apprenants considèrent encore que l’on ne peut pas apprendre en jouant. Le terme « apprenant » englobe ici les professionnels qui suivent des formations, mais aussi les élèves et les étudiants. Oui, vous avez bien lu ! Ces « millennials », élevés au jeu vidéo, à Candy Crush et à la télé-réalité ne veulent pas entendre parler de jeu dans leurs cours. Que voulez-vous, les idées reçues ont la peau dure !
Ces apprenants ont été bercés depuis leur plus tendre enfance par un discours vieille école affirmant que l’apprentissage est une activité sacrée qui nécessite des efforts acharnés, du sérieux et une bonne dose d’austérité. Alors imaginez, parler de jeu d’apprentissage, voilà qui est sacrilège ! (Je ne leur jette pas la pierre, j’étais comme eux avant d’arriver chez Sydo !)
Le cours théorique, chargé de concepts, déballé par un professeur « sachant » a quelque chose de rassurant pour les formés : ces derniers amassent le maximum de connaissances possible et se disent qu’ils auront le temps de comprendre, digérer et mémoriser tout cela une fois chez eux.
Quelles conséquences ?
Ce mode d’apprentissage traditionnel est pourtant loin d’être optimal :
- L’ancrage mémoriel est plus difficile, car l’apprenant est passif dans son apprentissage.
- La mise en application des savoirs acquis peut aussi être problématique.
- Persuadé que l’on n’apprend que dans la douleur, l’apprenant n’éprouve aucun plaisir à acquérir de nouvelles connaissances.
Cela peut également avoir des impacts sur la vie professionnelle :
- Les individus peuvent rencontrer des difficultés pour travailler en groupe car ils ont toujours travaillé seuls.
- Ils peuvent être aussi effrayés à l’idée de participer à une activité professionnelle (un brainstorming, une réunion ou autre) car ils ne sont pas habitués à s’exprimer au sein d’un groupe et à se challenger.
Comment les convaincre ?
- Utilisez d’autres mots que « jeu » : préférez par exemple les termes « activité », « atelier », « challenge », « mise en situation », « exercice », etc.
- Si vous savez vos apprenants réticents au jeu, n’en prévoyez pas trop. Privilégiez des activités applicatives simples et courtes qui se rapprochent d’un exercice mais veillez à intégrer quelques ressorts ludiques : un score, un chronomètre, des buzzers, etc.
- Si vous avez la chance de suivre un même groupe d’apprenants pendant plusieurs séances, instaurez progressivement la dimension ludique dans votre déroulé pédagogique. Les premiers jours, faites des exercices et quiz simples, par exemple avec des applications comme Socrative ou Kahoot. Les jours suivants, intégrez des accessoires, comme des jeux de cartes ou des buzzer. Enfin, terminez votre formation avec un times’up endiablé !
Si vous êtes en manque d’idées pour gamifier sans vous ruiner, allez jeter un œil sur l’article astucieux de Raphaël.
Soyons fou ! Pourquoi ne pas imaginer un jeu sur les avantages du jeu en formation ? 2 ou 3 équipes, un défi : trouver 5 avantages au jeu en formation en un temps limité, une récompense à l’équipe gagnante, une mise en commun et le tour est joué !
Un commentaire
Bonjour,
Il est vrai que certains publics sont assez réfractaires mais souvent les participants finissent par entrer dans le jeu. J’aime bien les jeux-cadres de Thiagi pour cela car ils sont adaptables à de nombreux publics. J’ai pu constater en formation qu’il faut surtout rester flexible, même s’il y a une règle du jeu, il faut parfois laisser les apprenants s’approprier le jeu pour qu’ils puissent se sentir à l’aise. Et finalement ce qui importe c’est qu’ils prennent du plaisir à être là et à participer !