Quand on rédige un texte explicatif, difficile de trouver le ton juste et d’être sûr qu’il sera réellement pédagogique. Parfois, on est très fier du résultat et persuadé que n’importe qui pourrait en apprendre davantage sur le monde grâce à notre contribution. Seulement voilà, il suffit d’une seule personne pour détruire en quelques secondes toutes nos illusions. Alors, vous devez certainement vous dire que de toutes façons on ne peut jamais être sûr qu’absolument tout le monde va comprendre ce qu’on écrit, mais tentons tout de même d’être clair pour le plus grand nombre possible de personnes.
Voici donc quelques mots à éviter :
- Les superlatifs : évitez de dire que telle chose est meilleure que telle autre sans justifier cette affirmation. Privilégiez les données chiffrées. Exemple : au lieu de dire « le trafic routier est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre » écrivez « le trafic routier est à l’origine de 22% des gaz à effet de serre ».
- Les mélioratifs : n’utilisez pas de termes tels que « parfait», « beau », « compétent » mais privilégiez le côté descriptif : il ne faut pas imposer une vision mais en faire prendre conscience. Exemple : au lieu de dire « cette application est un outil en or » expliquez ce qu’elle apporte en écrivant « cette application permet de gagner du temps, de limiter le nombre de documents papiers… ».
- Les mots techniques et complexes : à moins que ce soit un vocabulaire connu de la cible ou qu’elle doit apprendre, évitez d’utiliser des mots qui pourraient compliquer la compréhension. Exemple : plutôt que de dire «les pesticides peuvent détruire les zostères marines» dites « les pesticides peuvent détruire certaines herbes de mer».
- Les mots abstraits : privilégiez les mots concrets qui peuvent facilement être illustrés et qu’on peut se représenter simplement. La mémorisation et la compréhension est facilitée lorsque l’apprenant peut visualiser ce à quoi cela fait référence. Exemple : au lieu de mettre « il améliore la pertinence de son site web » écrivez « il optimise les mots clés présents dans les articles de son site web. »
- Les anglicismes : si le texte est à destination des salariés, le vocabulaire de l’entreprise peut être utilisé. Dans le cas contraire, il vaut mieux éviter. Exemple : ne pas dire « cet e-learning est disruptif » mais plutôt « cet e-learning se démarque des autres car… »
Pour conclure, pour que votre texte soit pédagogique, utilisez avant tout des mots connus par le public visé et pertinents par rapport à l’explication. Faites SIMPLE, n’essayez pas d’impressionner ou de convaincre, car ce n’est pas le but d’un texte pédagogique !
7 commentaires
Je suis fier de lire Sydologie, c’est une source de savoir inépuisable dans le domaine de la pédagogie.
Merci beaucoup 🙂
il ya beaucoup de renseignements et d’enseignements.
Merci 🙂
“disruptif” haha, en plus d’éviter les anglicismes, on évite aussi les références récurrentes à Bernard Stiegler ?
Super article sinon 🙂
Quand c’est justifié et expliqué, on peut tout citer 🙂
Merci !
Bonjour
Article intéressant.
Des points de vue qui permettent de réfléchir. merci 🙂
Par contre : aps d’anglicisme : “cet e-learning se démarque des autres car” ? Et elearning c’est quoi ? 😉
(joke)
Au plaisir de vous lire
Evan