La télévision influence-t-elle l’apprentissage ? (2/2)

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Depuis les années 1950, de nombreuses recherches ont été menées pour étudier l’impact de la télévision sur le développement cognitif des jeunes enfants. Problème : les résultats sont contradictoires.

Dans un premier article, nous avions d’abord observé comment la télévision pouvait influencer négativement l’apprentissage. Dans cet article, nous aborderons les études montrant qu’elle a des effets positifs (divertissement, information, imagination et apprentissage).

Les écrans permettent de renforcer certaines compétences cognitives

En 2006, Christakis et al. ont étudiés, à partir de plusieurs recherches en éducation, en médecine et en psychologie les différents impacts des écrans sur l’apprentissage. Leur travail propose une synthèse des résultats en six domaines :

  • L’apprentissage: regarder des programmes éducatifs 50 minutes par jour, 5 fois par semaine (testé pendant 6 mois) pourrait améliorer l’acquisition de culture générale, la compréhension orale et l’apprentissage des lettres et des nombres.
  • L’attitude envers les enfants d’origines différentes: les enfants ayant visionné des dessins animés avec des personnages blancs et non-blancs s’orientent davantage vers des camarades de jeux non-blancs (plus de 70% de ces enfants choisissent des photos d’enfants non-blancs quand on leur demande de choisir un camarade de jeu contre 33% pour le groupe contrôle).
  • L’attitude prosociale : rien aujourd’hui ne permet d’affirmer qu’il existe un lien entre le développement d’un comportement prosocial (souci de l’autre, aide, réconfort) et la télévision.
  • La représentation mentale et la créativité: la télévision, et plus particulièrement les programmes éducatifs, peuvent permettre de développer l’imaginaire de l’enfant (très important pour son développement cognitif), d’autant plus lorsqu’un adulte prend le temps d’en discuter avec lui.
  • L’auto-régulation: aucune certitude n’existe concernant les effets des programmes éducatifs sur les capacités à réguler son attention, ses émotions et son hyperactivité. Cela serait en partie dépendant de la qualité des programmes proposés.

Le sixième domaine concernait l’agressivité, dont nous parlions déjà dans l’article précédent.

Si les résultats sont relativement fiables, il serait intéressant de réaliser davantage d’études longitudinales, c’est-à-dire sur plusieurs années, afin d’observer réellement les impacts de la télévision sur l’apprentissage.

Sources :Thakkar Rupin R., Garrison Michelle M. & Christakis Dimitri A. (2006). « A Systematic Review for the Effects of Television Viewing by Infants and Preschoolers ». Pediatrics, vol. 118, n° 5, novembre, p. 2025–2031.


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