Gamification et pédagogie
A l’origine, je suis un développeur. J’aime le code. J’aime faire des applications. J’aime faire des jeux vidéo. J’aime quand mes jeux sont jolis, bien travaillés avec plein de petits détails amusants.
Mais en plus d’être développeur, j’ai également été enseignant. J’aime quand les choses sont claires et bien expliquées. J’aime quand le contenu est bien structuré, bien présenté et clair.
Mais comment faire des contenus à la fois ludiques et éducatifs ? Comment mêler ces deux envies au sein de jeux pédagogiques ? Comment faire de l’Utile dulci 2.0 ?
Le principal problème est que, sur le papier, ces deux intérêts s’opposent.
Educatif, et alors ?
D’un côté, un jeu éducatif reste un jeu vidéo. Son côté éducatif ne doit pas en faire un « sous-jeu », au risque de le décrédibiliser. L’image du jeu éducatif qui n’amuse personne doit être cassée.
Aujourd’hui de plus en plus de jeux et d’applications existent et leur qualité ne cesse de s’améliorer. Les outils de création se sont multipliés et leur accessibilité s’est accrue. La multiplication et l’élévation de la qualité des jeux ont créé des attentes de plus en plus élevées chez les joueurs.
Ainsi, pour exister dans cette masse et trouver un public, un jeu doit être soigné, intégrer un univers graphique agréable et cohérent, des interactions et une expérience de jeu de plus en plus riche. Tout ceci rend le rôle du game-designer de plus en plus important.
Pour répondre à ces exigences des joueurs, on enrichit les jeux, on crée un certain nombre de petits effets, plus ou moins discrets : des nouveaux systèmes de jeu, des animations, des effets de parallaxe, des effets de particule, des distorsions de l’écran… Ce sont tous ces petits détails qui définissent la qualité d’un jeu et sont une nécessité pour faire la différence entre un jeu avec lequel le joueur accroche et un jeu qu’il abandonne très rapidement.
A l’inverse, un contenu éducatif demande de diriger l’attention de l’apprenant vers les points importants et de ne pas disperser l’attention de l’apprenant. Ainsi, tous les petits effets du jeu peuvent diluer l’attention du joueur et l’éloigner du fond, si bien qu’au final, le contenu risque de se retrouver noyé derrière l’aspect visuel du jeu.
Alors, comment faire ?
Il n’existe malheureusement pas de solutions miracles. Le plus important est de trouver un équilibre.
Quelques conseils cependant :
- Privilégier des univers graphiques sobres (crayonnés, flat design, low-poly…),
- Inscrire le jeu dans une histoire et créer un univers graphique cohérent avec l’histoire,
- Rendre le décor discrètement vivant, par exemple en créant de la profondeur via du parallax-scrolling ou en ajoutant des éléments animés discrets,
- Créer un gameplay simple, clair et instinctif afin de ne pas rajouter la difficulté du jeu à celle du fond.
- Et surtout : testez et faites tester votre jeu !
Et maintenant, à vous de jouer 🙂