Lorsqu’on nous pose une question, il arrive qu’on mette plusieurs secondes, voire même plusieurs minutes avant de répondre, même si on connaît la réponse. Parfois au contraire, on répond à la question de manière automatique, sans pouvoir expliquer pourquoi.
Mais comment peut-on expliquer une telle différence de temps de réponse ?
Le temps de réponse correspond au temps de recherche de l’information en mémoire: si l’information a été utilisée récemment et qu’elle est bien rangée, l’accès sera plus rapide et la réponse plus immédiate.
Comment jouer sur ce temps de réponse ?
Le temps de réponse peut en partie être influencé par ce que l’on appelle l’effet d’amorçage.
Ce terme, développé par Meyer et Shavaneveldt en 1971, désigne le fait d’influencer la réponse à certaines questions grâce à la présentation, consciente ou non, d’autres concepts en amont (mots ou images). Pour mieux comprendre, voici une petite expérience : on place des individus face à un écran d’ordinateur et on leur demande de compter le nombre de flash qui apparaissent à l’écran. En réalité, lors de ces flash, plusieurs concepts associés au mot « agressif » tels que « insulte », « méchant » ou encore « énervement » sont présentés, mais de manière tellement rapide (100ms) que les individus n’en n’ont pas conscience. Ensuite, on demande à ces individus de lire un texte qui décrit une personne, puis de donner leur avis sur cette personne. Etrangement, ils décrivent tous cette personne comme étant malveillante, alors que rien dans le texte ne laissait suggérer cela.
Dans ce cas précis, l’amorçage a donc influencé la réponse de manière négative. Cependant, l’amorçage peut également avoir un impact positif et aider l’individu à répondre correctement à une question.
Mais comment expliquer l’effet d’amorçage ?
Pour comprendre le mécanisme d’amorçage, il faut d’abord comprendre le fonctionnement de la mémoire.
La mémoire fonctionne en arborescence. Cela signifie qu’elle organise les informations en créant des liens entre elles. Ce classement permet de faciliter le rappel de certaines informations.
Ainsi, lorsqu’un élément est présenté (l’amorce), le concept représentant l’élément en mémoire est activé ainsi que tous les concepts associés. Lorsque la cible apparaît effectivement, le concept la représentant en mémoire est donc déjà activé, ce qui permet de répondre plus rapidement.
Par exemple, si le mot « pain » est présenté, l’individu répondra plus facilement et plus rapidement le mot « beurre » que le mot « vert ».
Et en formation, comment jouer sur l’amorçage ?
L’effet d’amorçage peut permettre de préactiver certains concepts et d’aider les formés à faire des liens plus rapidement. Trois bonnes pratiques peuvent donc être retenues :
- Annoncer le plan de la formation en introduction, en précisant bien les phases de théories, d’exercices, de mise en situation, etc.
- Proposer une catégorisation visuelle sur les supports: par exemple, utiliser le même pictogramme pour annoncer tous les exercices, un autre pour tous les aspects méthodologiques, etc.
- Faire le maximum de liens entre les différents éléments que vous présentez aux formés.