La réforme du collège : une nouvelle manière d’enseigner

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Cet article a été rédigé par Anne-Julie Robineau qui rejoint l’équipe des Sydologues !

Objectif Lune

Le 9 avril 2015, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem a bouleversé les repères de l’Éducation Nationale : dès septembre 2015, les disciplines enseignées au collège ne seront plus aussi cloisonnées et les professeurs ne devront plus impérativement boucler un programme, mais valider des compétences acquises par leurs élèves.

Cette réforme atténuera l’importance accordée au contenu des enseignements dans les programmes au profit d’une approche par objectifs globaux, matérialisés par des problématiques larges pour chaque matière : en français, il suffira de se laisser guider par les thématiques « Agir sur le monde », « Vivre en société » ou encore « Inventer des mondes ». Alors, des professeurs plus libres ou abandonnés par l’Éducation Nationale ?

Fenêtre sur entreprise

À la suite de cette refonte du système, les professeurs de l’enseignement secondaire jouiront d’une plus grande autonomie vis-à-vis des directives du ministère : peu importe la méthode utilisée par les enseignants, tant que les objectifs sont atteints. À titre d’exemple, les professeurs de français pourront faire lire les auteurs de leur choix aux élèves. Qu’en sera-t-il alors de notre culture commune ?

Par ailleurs, les professeurs seront davantage incités à travailler en équipe pour enseigner de nouvelles connaissances, nées de l’interdisciplinarité. On s’attachera d’ailleurs moins aux connaissances qu’aux compétences et les enseignements, plutôt que d’être clivés, s’enrichiront par leur transversalité : par exemple, l’informatique fera des apparitions en cours de mathématiques via l’algorithmique du codage, tandis que le latin et le grec seront survolés en cours de français ou de culture antique.

Les nouveaux défis de l’enseignement, la nouvelle collaboration entre professeurs et les nouveaux modes d’évaluation et d’apprentissage rapprocheront la structure de l’École du fonctionnement en entreprise ; ce système moins académique permettra-t-il une meilleure intégration en entreprise ?

Un système éducatif déjà appliqué en Europe

Peu à peu, la France tente de s’aligner sur ses voisins européens comme les pays scandinaves ou l’Italie : en effet, l’enseignement secondaire italien a pour objectif de construire la personnalité des élèves. Les matières enseignées sont variées et participent à cet objectif final, tout en prenant en compte la situation locale (économique, sociale) pour adapter les méthodes et le contenu. Le système éducatif italien n’hésite pas à faire de l’école un terrain d’expérimentation et de conduites de projets pour une meilleure compréhension des enseignements.

Si les élèves ont toutes les raisons de s’adapter à ce fonctionnement, certains professeurs auront peut-être des difficultés à se libérer des carcans qu’ils ont toujours connus. Rendez-vous en septembre pour faire l’état des lieux de cette réforme !

Sources : Le Monde, Europschool

Photo : Flickr/Phototèque du Val-de-Marne-Alex Bonnemaison


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