Enseigner les sciences autrement : plaidoyer pour une pédagogie réinventée

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Depuis quelques années, les études ont montré un déclin important de l’intérêt des jeunes pour la science. Si rien n’est fait pour inverser la tendance, à terme, c’est la capacité d’innovation scientifique et technique, ainsi que la qualité de la recherche, qui risquent également de décliner. Mais comment intéresser les enfants et les adolescents aux matières scientifiques ? La réponse se trouve très certainement dans la manière d’enseigner les sciences. Un enseignement qui a peu évolué au fil des ans…

Un désintérêt manifeste

Si dans de nombreux pays européens, le nombre de jeunes menant des études supérieures est en augmentation, la proportion de jeunes qui décident d’étudier des matières scientifiques diminue. Certains domaines, comme les mathématiques ou la physique, accusent même un net recul du nombre d’étudiants inscrits. Pourtant, nous sommes confrontés chaque jour aux problématiques environnementales ou médicales ou aux technologies qui prennent une place grandissante dans notre vie quotidienne.  Il est donc aujourd’hui essentiel de doter les jeunes d’une pensée critique et d’un raisonnement scientifique qui leur permettra de comprendre le monde qui les entoure.

L’enseignement scientifique dépassé ?

Un rapport publié par l’OCDE intitulé « Évolution de l’intérêt des étudiants pour les études scientifiques et technologiques » souligne qu’il est important d’intéresser les jeunes à la science dès leur plus jeune âge, afin qu’ils développent ensuite une attitude positive vis-à-vis de la science. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’un enseignement motivant et stimulant, qui permettra d’éveiller l’intérêt des jeunes et pourquoi pas susciter des vocations ? Aujourd’hui, malheureusement, les sciences sont enseignées de manière beaucoup trop abstraite.

Dans son rapport « L’Europe a besoin de plus de scientifiques », le professeur José Mariano Gago précise que la manière d’enseigner les sciences est « abstraite parce qu’on essaie de mettre en avant des idées fondamentales, dont la plupart ont été développées au XIXe siècle, sans un contexte expérimental d’observation et d’interprétation, sans faire preuve d’une compréhension suffisante de leurs implications ». En clair, on cherche à faire apprendre aux élèves des théories, sans les mettre en situation d’expérimentation et sans donner leurs applications concrètes, c’est-à-dire sans préciser à quoi elles servent au quotidien. Finalement, la science est perçue comme compliquée et très éloignée des problématiques actuelles.

Introduire la démarche d’investigation

L’objectif est de passer d’un enseignement « déductif », basé sur la présentation de concepts et de théorèmes figés avec une mise en pratique essentiellement illustrative, à un enseignement basé sur la démarche d’investigation et centré sur la résolution des problèmes. Concrètement, il s’agit de proposer aux élèves un problème et de les laisser recueillir les informations nécessaires à sa résolution, expérimenter les différentes possibilités, formuler des conclusions et dégager ensuite les connaissances.

Cette approche permet non seulement de renouveler l’intérêt des élèves pour les matières scientifiques, mais aussi de développer des compétences transversales, comme le travail de groupe. Elle est également particulièrement efficace avec les élèves en échec scolaire qui ont peu confiance en eux.

 

Repenser l’enseignement des sciences est donc aujourd’hui une nécessité, pour éviter de former encore et encore des générations scienti-phobiques. Cette évolution ne se fera pas sans la participation active des enseignants qui doivent être formés à ces nouvelles méthodes pédagogiques.

 

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