MOOC : les premiers retours d’expériences

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L’Université d’Edimbourg s’est lancée en janvier 2013 dans la grande aventure des MOOC en proposant 6 cours sur la plateforme Coursera. Alors qu’ils viennent de s’achever, les premiers retours permettent de tirer quelques enseignements sur la marche à suivre pour réaliser des MOOC efficaces.

1. Les professeurs ont souligné l’importante charge de travail qu’implique l’animation d’un MOOC.
2. Les étudiants n’avaient pas le sentiment de pouvoir réellement dialoguer avec les professeurs, notamment sur les forums. En effet, le ratio était de 8 000 étudiants pour un professeur. Les interactions ont donc été fortement limitées et frustrantes.
3. La communauté des étudiants a été particulièrement active sur les réseaux sociaux (Facebook, Google + et Twitter en particulier).

Pour alléger la charge de travail des enseignants, les devoirs peuvent être corrigés par les étudiants eux-mêmes. On peut alors proposer des questions ouvertes ou des dissertations qui permettent, contrairement aux QCM, d’évaluer plus précisément la réflexion des étudiants. Dans le cas de l’évaluation par les pairs, il est cependant important que le professeur fournisse un guide de correction.
Par ailleurs, il est primordial de mettre en place des outils qui faciliteront les échanges dans la communauté d’apprenants. Dans le cas du forum et des réseaux sociaux, on peut imaginer que certains étudiants, particulièrement actifs et intéressés par des points précis du sujet, pourront être identifiés et servir de référents pour les autres étudiants qui voudraient approfondir certaines thématiques. Ils pourront ainsi animer des sections dédiées du forum et faire vivre les communautés sur les réseaux sociaux.

4. De nombreux étudiants ont été déçus de l’option choisie par l’université d’Edimbourg qui a décidé de diffuser principalement des documents académiques sous forme de textes et de limiter le nombre de vidéos.

Il est nécessaire de communiquer en amont sur les contenus transmis. Une présentation claire des « termes du contrat » permettra en partie d’éviter l’abandon des étudiants en cours de parcours. En revanche, il est curieux que l’Université d’Edimbourg ait privilégié ces supports qui n’exploitent pas les possibilités offertes par les cours en ligne. En effet, le danger du MOOC est de simplement diffuser les supports existant sur les plateformes sans repenser les solutions pédagogiques en fonction du contexte.

5. Le contrôle continu ne permet pas aux étudiants de prendre la formation en cours de route, en fonction des sujets qui les intéressent.

Le découpage en module doit permettre à l’apprenant de composer sa formation en fonction de ses besoins et de ses connaissances pour construire son parcours d’apprentissage. La certification doit alors faire apparaître clairement les différents modules suivis et passés avec succès.

Le MOOC étant un dispositif relativement récent, il est important de prendre en compte les résultats des diverses expériences menées. L’objectif est de proposer des dispositifs efficaces sur le plan pédagogique, qui satisferont à la fois les enseignants et les apprenants.


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Clarence Thiery

  • Diplômée d’un master de marketing / vente à l’ESDES, Lyon
  • Diplômée du Mastère spécialisé « Entreprendre » à l’EM Lyon

J’ai toujours été très critique envers mes professeurs qui oubliaient qu’enseigner voulait aussi dire « savoir donner envie d’apprendre ». Quand un élève ne comprend pas ou n’écoute pas : est-ce forcément parce qu’il est fainéant ou bête ? Je suis convaincue que c’est principalement parce qu’on ne donne pas aux enseignants les moyens et les outils pour donner envie d’apprendre à leurs élèves, les intéresser, susciter l’émotion ou le débat. Notre façon d’apprendre évolue, notre manière d’enseigner et de transmettre doit s’adapter.

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