Chaque lundi, nous vous proposons de voyager dans l’Histoire de la pédagogie, à travers les portraits des plus grand.e.s pédagogues et théoricien.e.s qui ont influencé nos modèles contemporains.
Johann Heinrich Pestalozzi, c’est qui ?!
Johann Heinrich Pestalozzi est un pédagogue Suisse-allemand qui a vécu entre 1746 et 1827. Enfant, il accompagne souvent son grand-père pasteur dans les écoles de campagne et découvre ainsi la misère des populations paysannes. Après des premières études en théologie, il subit l’influence des ouvrages de Jean-Jacques Rousseau et s’intéresse alors au droit et à la politique.
En 1769, il s’installe à la campagne, à Neuhof dans les alentours de Zürich, où il monte une première école pour les pauvres. Il leur apprend le filage et le tissage de la laine, avec pour objectifs de les rendre autonomes et capables de prendre leur vie en main. L’entreprise ruine progressivement la famille Pestalozzi et l’école doit fermer en 1779.
Il reste à Neuhof et écrit alors de nombreux livres exprimant ses idées sur la politique et l’éducation. Dans son roman Leonard et Gertrude, le pasteur et l’instituteur d’un village prennent exemple sur une mère de famille, Gertrude, qui applique des méthodes éducatives efficaces. Ils obtiennent ensuite le soutien d’un politicien pour les aider a appliquer ces méthodes au plus grand nombre. Si ce roman rencontre un certain succès, ses autres livres restent relativement ignorés par le grand public à l’époque.
C’est seulement à partir de 1798 que Pestalozzi a réellement l’occasion de mettre en pratique ses théories éducatives. Il est désigné par le gouvernement suisse pour diriger un orphelinat à Stans puis une école à Berthoud et enfin un pensionnat à Yverdon. C’est dans ce dernier établissement qu’il met concrètement en pratique sa pédagogie qui repose sur 3 piliers : la tête, les mains et le cœur.
– La tête représente le développement intellectuel de l’enfant, sa capacité à raisonner par lui-même et à développer un sens critique.
– Les mains concernent l’apprentissage par l’action. Pestalozzi croit fermement à la nécessité pour l’enfant d’apprendre en faisant et en étant physiquement actif. Tout l’apprentissage de Pestalozzi consiste à partir du concret pour aller vers l’abstrait, de ce qui est visible et observable pour aller vers la théorie.
– Le cœur représente le développement moral et émotionnel de l’enfant. Convaincu que l’amour et l’affection sont nécessaires au bon développement de l’enfant, il fait régner la bienveillance dans ses classes, pour y assurer une certaine « sécurité émotionnelle ».
Pestalozzi veut développer les facultés innées de l’enfant (son état de nature, petit clin d’œil à Rousseau), et lui apprendre à construire lui-même sa pensée et ses compétences. L’éducateur intervient alors pour aider chaque élève à se développer, selon ses besoins.
Et Johann Heinrich Pestalozzi, ça donne quoi aujourd’hui ?
Son institution à Yverzon connaît un grand succès et de nombreux pédagogues viennent y étudier ses méthodes. C’est le cas notamment de Johann Friedrich Herbart ou encore de Friedrich Fröbel, que nous vous présentions la semaine dernière et qui a largement contribué à la diffusion des idées de Pestalozzi.
Dans sa pédagogie, Pestalozzi met l’enfant au centre de son propre apprentissage, il l’aide à apprendre et à faire par lui-même. Cette approche révolutionnaire, pour l’époque, inspirera de nombreux mouvements très connus et valorisés aujourd’hui : on citera, encore et toujours, Maria Montessori comme exemple d’héritière de ce courant de pensée.
Quelques ouvrages de Johann Heinrich Pestalozzi à consulter :
– Léonard et Gertrude (1781-1787)
– Mes recherches sur la marche de la nature dans le développement du genre humain (1797)
– Comment Gertrude instruit ses enfants (1801)
– Le Livre des mères (1803)