Ce que les éditeurs LMS ne vous disent pas : Sur les traces de l’échec de l’e-learning

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Proposer à ses apprenants un e-learning, il y a encore quelques années c’était la classe. Une formation sur ordinateur, en tout autonomie, ça faisait rêver… Et plus besoin de se rendre dans les affreuses salles de formation du siège, toujours imprégnées de la sueur des centaines de collaborateurs sacrifiés sur l’autel du présentiel. Du côté des entreprises, la formation à distance était surtout vue comme un moyen de faire des économies grâce à la surpression des coûts de logistique inhérents au présentiel.

Bref, sur le papier tout était parfait et l’e-learning disposait d’un boulevard pour tout emporter. Pourtant aujourd’hui, formation à distance rime souvent avec ennuyance (je sais, ça n’existe pas) et les taux de suivi et de complétion sont bien en deçà des attentes. Alors que s’est-t-il passé ? Analyse en 3 points.
 

1. On a vraiment cru qu’on allait faire des économies

 
A l’origine de l’échec de l’e-learning, il y a une motivation pas vraiment valorisante : la cupidité. Les entreprises ont en effet pensé que l’e-learning leur permettrait de réduire drastiquement les coûts de formation. Cette activité, souvent envisagée comme peu stratégique car vue sous l’angle de la contrainte réglementaire, allait enfin moins peser sur les budgets. Du coup, les entreprises n’ont pas vraiment mis le paquet et n’ont pas réalisé les investissements nécessaires pour obtenir des e-learning de qualité : recrutement de profils d’ingénieurs pédagogiques formés aux spécificités du numérique, achat de licences de logiciels adaptés, infrastructures réseau, etc.
 

2. On a copié le présentiel

 
On a transposé les outils et supports du présentiel dans le distanciel. Autrement dit, ce qu’on a appelé la digitalisation des formations présentielles a souvent consisté en une simple numérisation. Les supports PowerPoint ont été uploadés, et on a filmé un formateur en train de faire son cours devant un tableau blanc. Et ce qui marche en présentiel parce qu’il y a une interaction, des échanges, ne fonctionne plus du tout en distanciel, où les apprenants ne sont pas captifs (enfermés dans une salle où ils devront émarger). Du coup, les apprenants baillent, zappent et finissent par quitter les modules, dépités.
 

3. On n’a pas utilisé les possibilités offertes par le numérique

 
Aujourd’hui, on peut passer des heures à naviguer sur le web, d’un contenu à un autre. Avec les années, les sites sont devenus de plus en plus ergonomiques et de plus en plus interactifs. On a développé de nouveaux formats, tels que le documentaire interactif, qui utilisent des nouvelles formes de narration. Les concepteurs d’e-learning seraient bien inspirés d’aller voir ce qui se fait de mieux du côté du web pour concevoir des modules engageants et efficaces.
 
 
 


 ,

Raphaëlle Guy

  • Diplômée d’un master 2 « communication des organisations » spécialité « gestion de l’information » – Lyon 2

Chiffres, équations, éprouvettes, … J’ai beau souvent ne rien y comprendre, les sciences me fascinent. Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de travailler avec de brillants scientifiques qui m’ont permis d’éclaircir certains mystères. Je me suis intéressée à la vulgarisation scientifique, à la médiation culturelle des sciences et à tous les outils innovants qui permettent d’expliquer la science au plus grand nombre.

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 Un commentaire


  • BrainyUP

    Article très intéressant, découvert sur LinkedIn.
    Je partage certaines réflexions mais il ne faudrait pas faire de généralités.

    Avez-vous essayé le LMS BrainyUP ?
    Codé main en France, il y a les documents interactifs que vous citez, les nouvelles formes de narration, vidéo tuto, jeux vidéo cognitifs …

    Cordialement,

    Répondre

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