Pitchboy est un outil de création de simulateurs de conversations, reposant sur une technologie de reconnaissance vocale. Cet outil permet de créer des modules e-learning d’apprentissage et de test, dans lequel l’apprenant est amené à participer en parlant devant son micro pour donner ses réponses.
Pour cela, il a besoin de se mettre dans un endroit calme, sans bruit, et il doit répondre aux questions qu’on lui pose à l’oral, naturellement, comme il le ferait en présentiel (ou au téléphone). La conversation peut avoir lieu dans trois types d’environnements : audio uniquement, vidéo classique ou en réalité virtuelle.
Pour réaliser ce test, nous avons échangé avec Homeric de Sarthe, Président de Pitchboy. Il nous a présenté en live le fonctionnement de l’outil auteur permettant d’éditer les scénarios de conversations et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été trèèèèèès rapidement intrigués voire impressionnés. En effet, on a tout de suite trouvé l’outil original et innovant, et surtout, on a tout de suite pensé à des objectifs et des contextes d’apprentissage dans lesquels l’outil pouvait être utile.
Malheureusement, nous n’avons pas eu d’accès à la plateforme a posteriori pour bidouiller un parcours de notre côté et comprendre comment cela fonctionne. En effet, Homeric souhaite restreindre l’accès aux abonnés uniquement car la prise en main et la maîtrise de l’outil nécessitent une formation approfondie, le bidouillage n’étant pas suffisant pour correctement tester la solution et en faire le tour.
Grâce à la présentation live d’Homéric, nous pouvons cependant affirmer que le back-office, où les arborescences sont créées, semble clair et intuitif. Heureusement d’ailleurs, car le travail de création est chronophage, donc autant passer du temps sur un outil agréable d’utilisation et “user-friendly”, comme disent les gens branchés.
Et comment ça marche ?
Le principe est simple : pour créer une conversation fictive, il faut partir d’un point de départ, puis créer l’évolution du scénario en fonction des réponses apportées par l’apprenant. Ainsi, dans le module que nous avons testé, sur la laïcité, le début de l’arborescence doit ressembler à ceci :
Topo introductif sur la laïcité + question sur la nature de ce principe
– Si l’apprenant prononce le mot-clé X (ou un synonyme) : on le renvoie vers cette explication X’
– Si l’apprenant prononce le mot-clé Y (ou un synonyme) : on le renvoie vers cette explication Y’
– Si l’apprenant prononce le mot-clé Z (ou un synonyme) : on le renvoie vers l’explication Z’
– Si l’apprenant ne répond pas, lui faire une relance avec le propos A
– Si l’apprenant ne répond toujours pas, lui faire une relance avec le propos B…
Ensuite, topo sur la mise en pratique de ce principe, et question sur son usage…
– Si l’apprenant prononce… (et ainsi de suite).
Voilà, je pense que vous avez compris le principe et que vous êtes conscients que la création d’un scénario prend du temps, de la réflexion et de l’énergie !
Et à quoi ça peut servir ?
Nous avons découvert plusieurs exemples de réalisations, que nous avons ensuite testées de notre côté. Et là, petit coup de cœur car l’outil fonctionne VRAIMENT bien. Ce n’est pas que de la poudre aux yeux : la reconnaissance vocale marche parfaitement même si on parle vite, avec un accent (et Dieu sait que j’adore faire des accents), ou encore si on articule peu et le scénario évolue en fonction des mots prononcés.
Nous avons également testé un module sur la cybersécurité, créé par l’équipe Pitchboy. Dans ce module, l’apprenant est face à un écran d’ordinateur fictif et une personne l’appelle en visio (avec le son uniquement) pour lui demander d’effectuer certaines tâches, prétextant une attaque virale.
On lui exige de télécharger un fichier ou encore de partager ses identifiants ainsi que son mot de passe. En réalité, ce module teste la capacité à être méfiant, lucide, à résister, à poser des questions, à dire “non”, malgré les injonctions de son interlocuteur, qui prétend être du service informatique. Je l’ai testé plusieurs fois, et je trouve vraiment cela vraiment efficace. Précision, je suis tombée tout de suite dans le panneau, j’ai directement dit “oui” à tout, sans me méfier, avec le sourire, trop heureuse de parler à l’oral et de me faire comprendre. Mon score “vigilance” était faible, je ne vous le cache pas…
Chez SYDO, nous réalisons souvent des vidéos interactives pour nos clients, comme celle-ci, réalisée pour Tilkee, dans l’objectif de présenter les produits proposés. Dans ces capsules pédagogiques, les vidéos apportent du contenu et les questions permettent non seulement de rendre actif l’apprenant en le testant, mais aussi de tester ses connaissances et de lui apporter des contenus en fonction de ses réponses. Le plus souvent, les questions sont posées à l’oral, mais les réponses se font à l’écrit. Ici, les réponses orales apportent un petit plus immersif très intéressant.
Et ça coûte combien ?
Sinon, au niveau tarifaire, Pitchboy fonctionne à l’abonnement. Cet abonnement vous donne accès à l’éditeur. Mais à ce coût fixe il faut ajouter des coûts supplémentaires, liés à la création des éventuels contenus : ingénierie pédagogique, captation vidéo, enregistrement avec des comédiens… Pour en savoir plus, je vous recommande de contacter l’équipe Pitchboy !
On en pense quoi de cet outil ?
– Comme toujours, l’outil n’est pas magique, et ne conviendrait pas à n’importe quel contexte et n’importe quel objectif d’apprentissage. Mais, par exemple, pour tester des collaborateurs sur leur capacité de résistance face à une cyber-attaque, c’est génial.
– Je suis impressionnée par le côté “immersif” que l’outil apporte grâce à la parole. On se fait vraiment prendre au jeu, et on écoute attentivement, on suit bien, et c’est agréable de ne pas avoir à saisir de texte ou cliquer sur une case, pour une fois.
– La technologie de reconnaissance vocale marche vraiment bien ! Je parle vite, ça marche, je parle avec l’accent belge (je vous ai dit que j’aimais faire des accents ?), ça marche… bref, bluffant.
– Je peux très bien imaginer l’utilisation de cette technologie dans des mises en pratique variées. Une interface vocale, dans un parcours de formation, cela peut-être vraiment un plus. On peut penser par exemple à un module pour tester l’aptitude d’un commercial à apporter les bons éléments de réponse concernant un médicament en réaction au questionnement d’un médecin, ou encore un module pour présenter un métier (assistante maternelle par exemple) de manière interactive et faire participer l’apprenant, en l’invitant à donner son avis sur certaines pratiques (qu’il pourrait découvrir au sein du module, via des vidéos).
Enfin, pour résumer mon propos : je me vois vraiment bien créer une capsule pédagogique pour un client à l’aide de cette technologie, si je pense qu’une capsule de ce type correspond à son contexte et son objectif d’apprentissage. L’outil marche bien, il est bluffant. Je brûle de créer sur Pitchboy un scénario écrit par mes soins !
Cas pratiques, Conversations virtuelles, elearning, formation, immersion, Reconnaissance vocale