Le djadjapprentissage : le rap au service des maths
Dans le domaine de l’éducation, les méthodes classiques ont la peau dure, mais elles connaissent leurs limites. Côté élèves, on se heurte parfois à des blocages ; côté enseignants, le besoin ou l’envie d’innover peut se faire sentir.
Comment, dès lors, capter l’attention des apprenants et ancrer durablement les connaissances dans un contexte où l’engagement est parfois difficile à susciter ? Parmi les nombreuses stratégies alternatives, celle qui a attiré notre attention aujourd’hui est (roulement de tambours) : l’utilisation de la musique et des chansons pour apprendre.
Si on l’associe souvent à l’apprentissage des plus jeunes, pourquoi ne pas les envisager comme une ressource à tous les âges et niveaux ? Dans cet article, nous examinons comment ces méthodes d’apprentissage, disons… peu conventionnelles peuvent enrichir notre boîte à outils pédagogique et ouvrir de nouvelles perspectives.
Les classiques de jeunesse
Apprendre en chantant, ce n’est pas vraiment nouveau, et ça commence tôt. Comment avez-vous appris l’alphabet ? Peut-être avec le fameux air : 🎶 A, B, C, D, E, F, G… 🎶 (vous l’avez en tête maintenant ?).
Plus étonnant encore, vous savez dire « orteils » en anglais ? Moi oui, grâce à la chanson 🎶Head, shoulder, knees and toes 🎶 (vous l’avez en tête maintenant ? bis).
Vous voyez, dès notre petite enfance, la musique et les chansons sont un vecteur d’apprentissage assez puissant et efficace. Mais après ? Souvent, on laisse tomber les comptines : on ne va pas compter sur ça toute sa vie pour apprendre… Et pourquoi pas au fait ?
Apprendre en musique
Au collège, au lycée, on a tendance à avoir la tête dans ses cours, le surligneur à la main. Mais franchement, apprendre les écouteurs vissés aux oreilles, accompagné de musiques entraînantes, ça serait bien mieux non ? C’est par exemple ce que propose Great Teacher Issiba (GTI), un professeur qui a su allier ses passion pour les mathématiques et le rap au service de l’apprentissage. On vous laisse découvrir sa chanson sur le théorème de Thalès, qui est un remix de “La puissance” (Rohff).
Et ce n’est pas tout ! Il y aussi le Théorème de Pythagore sur la chanson “Tout l’monde s’en fout” (Sofiane), ou encore le cours sur les probabilités sur un remix de 🎶“Tchikita” (JUL) 🎶 (vous l’avez en tête maintenant ? Ter).
Ce n’est pas le seul à avoir eu cette idée : des applications en ont fait leur leitmotiv comme Onzic (dont on avait déjà parlé dans cet article), qui fait cette promesse : « Révise le brevet, le bac et le code de la route en écoutant du rap ». La promesse est belle.
Aujourd’hui, vous pouvez aller encore plus loin avec Suno, un outil basé sur l’intelligence artificielle qui génère des chansons. Il suffit d’entrer des paroles (ou une idée de thème), un style musical, et Suno compose ensuite la musique et la voix. Idéal pour créer des chansons pédagogiques facilement (mais un outil à utiliser avec modération.)
Apprendre en musique : mais est-ce que ça marche vraiment ?
C’est bien sympa cette histoire, mais est-ce que ces leçons en musique favorisent vraiment l’apprentissage ? Décortiquons cela, point par point :
– Capter l’attention : c’est un grand oui. Utiliser un vecteur peu habituel et qui parle à la cible, ça marche. Des paroles, un rythme entraînant (voire connu par les apprenants !) : un parfait cocktail pour marquer les esprits.
– Favoriser la mémorisation : c’est (encore) un grand oui. Si on se souvient des paroles, on a retenu la leçon ! Les « punchlines », en général, cela fonctionne bien. De plus, si la musique est stimulante et appréciée, on active le mode « répétition », ce qui favorise la récurrence et donc in fine la mémorisation.
– Faciliter la compréhension : ici, on a plus de doutes, notamment pour des notions complexes.
Ce n’est pas LA méthode miracle (on s’en doutait). Par contre, c’est une méthode intéressante et complémentaire à d’autres et qui peut permettre de faire un premier pas dans les cours plus facilement ou de lever un premier blocage (ce qui est peut-être notamment le cas avec les mathématiques, matière anxiogène pour certains).
Utiliser le rap comme vecteur d’apprentissage peut alors sembler particulièrement approprié pour des étudiants. On l’avait déjà évoqué plus largement dans un précédent article qui interrogeait la pertinence d’intégrer la culture hip-hop dans les programmes scolaires (avec quelques références scientifiques en sus).
Et en formation, ça se tente ?
Utiliser la musique en formation, et pourquoi pas ?
Mais avant ça, il vous faut déterminer :
– L’objectif : marquer les esprits, aider à mémoriser des notions clés, introduire ou clôturer la journée de façon originale.
– Le contenu : privilégiez les messages où la mémorisation est plus importante que la compréhension.
– La chanson ou l’air : choisissez entre revisiter un morceau connu ou en créer un nouveau… Et comme ce n’est pas toujours simple, n’hésitez pas à vous appuyer sur des outils d’IA comme ChatGPT (un tutoriel-coup-de-pouce arrive prochainement).
– Et surtout, utilisez cette approche avec parcimonie et en prenant compte des spécificités de votre public.
Finalement, l’utilisation de la musique s’avère intéressante pour dynamiser et rendre plus accessibles des savoirs parfois perçus comme arides ou pénibles. Cette méthode, utilisée en complément d’autres, peut jouer un rôle crucial dans la mémorisation et l’engagement des apprenants.
Qu’il s’agisse d’introduire une notion, de surpasser un blocage ou simplement de rendre l’apprentissage plus ludique, les chansons peuvent être un excellent levier pour capter l’attention et stimuler l’intérêt. Alors, pourquoi ne pas tenter l’expérience et ajouter un peu de rythme à vos pratiques pédagogiques ? À vous maintenant d’orchestrer une formation mémorable et sans fausse note !
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BONUS : découvrez ou re-découvrez cette chanson pépite de sensibilisation grand public (que l’on adore chez Sydo) : 🎶« Et si c’était un AVC ? » 🎶 à découvrir ici.
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