Ce mardi 31 mai se tenait la finale nationale de ma thèse en 180 secondes dans la meilleure ville du monde : Lyon. “Ma thèse en 180 secondes” est un concours international dans lequel des doctorants de tous domaines confondus exposent leurs sujets de thèse. Le principe de ce concours : résumer 3 ans de recherches en 3 minutes (180 secondes pour les non-matheux).
Les origines du concours
Le concept de ce concours provient de nos amis Australiens avec Three minute thesis. Il a ensuite été repris au Québec, ce qui a permis au monde francophone de se l’approprier. Depuis 2012, 10 compétitions ont été organisées. Et la mission est plus complexe qu’elle en a l’air ! La difficulté réside dans le fait de parler de sujets complexes à des novices. Citons par exemple un des sujets de cette année : “Socialité et plasticité phénotypique chez les araignées”. Pas simple en 180 secondes non ? (même en 1h si vous voulez mon avis…)
Un concours parfois critiqué
Une enquête de sociologie “Ma thèse en 180 secondes. Quand la science devient spectacle” est assez critique à l’égard de ce concours. Notamment sur deux points :
– “la spectacularisation l’emporte sur l’objectif de vulgarisation”. L’idée n’est pas tant de transmettre des connaissances ni de présenter le monde de la recherche que de créer un spectacle de divertissement.
– Organiser un tel concours aborde la recherche sous un certain angle et ne permet pas de présenter au grand public les difficultés de la recherche et le cadre aujourd’hui assez précaire des doctorants.
Je dois avouer que ces critiques ne sont pas infondées et qu’elles trouvent en moi une certaine résonance. Toutefois, d’un autre côté, je trouve que l’on reproche souvent à la recherche d’être opaque avec un vocabulaire trop complexe, pas de pédagogie ni de vulgarisation. On lui reproche notamment d’avoir construit ce fossé avec le grand public. Cet exercice, bien qu’il masque différents problèmes du monde académique, permet, a minima, de créer un pont entre ces deux mondes. Je trouve également l’exercice très intéressant d’un point de vue pédagogique. Pour réussir, le doctorant doit supprimer toutes les nuances, user de pédagogie et même jouer un rôle. C’est d’autant plus difficile que les doctorants ne sont que très peu formés durant leur cursus à la vulgarisation.
Une nouvelle série d’articles
Dans une prochaine série d’articles, je souhaiterais mettre en lumière ces brillants chercheurs qui ont choisi de sauter le pas, de sortir de leur zone de confort pour en faire profiter le plus grand nombre. Je vous propose de vous présenter les meilleures interventions de cette finale et d’essayer d’en décrypter les tenants pédagogiques (non ce n’est pas un top 10).
Bonne journée cher lecteur !
PS : si vous souhaitez dès à présent voir la finale du concours voici le lien.